« Jafar Panahi, cet artiste fantastique, nous rappelle aujourd’hui l’importance de la liberté de la création artistique, celle qui est aussi à l’origine de la naissance du Festival du film de Sarajevo (SFF) », a déclaré le directeur du SFF, Mirsad Purivatra, lors de la cérémonie d’ouverture.
M. Panahi a été condamné en décembre dernier dans son pays à 6 ans de prison, et la justice lui a interdit de réaliser des films ou de quitter l’Iran pendant les 20 prochaines années, pour « participation à des rassemblements et pour propagande contre le régime ».
Il a fait appel de ces condamnations et se trouve actuellement assigné à résidence à Téhéran.
« L’ensemble du monde du cinéma a fermement condamné cet acte, et le SFF a décidé d’adhérer à ce soutien au réalisateur iranien », a dit M. Purivatra devant le public du théâtre national à Sarajevo où la cérémonie d’ouverture du festival s’est déroulée.
Le « Coeur de Sarajevo », un prix d’honneur remis chaque année par le SFF à certaines personnes pour leur soutien à l’art du cinéma, a été accordé cette année à M. Panahi.
« Jafar Panahi était l’invité du SFF il y a dix ans. J’espère que nous lui remettrons directement le « Coeur de Sarajevo » l’année prochaine », a souhaité M. Purivatra.
Dans une lettre adressée au festival, M. Panahi, l’un des cinéastes de la « nouvelle vague » iranienne les plus connus à l’étranger, a déploré l’attente « depuis six mois » d’un jugement en appel.
« Ce statut est pire que d’être en prison », a-t-il écrit. « Lorsqu’on empêche un artiste de cinéma de faire des films, sa vie, quelles que soient les circonstances, équivaut à une prison ».
Le festival du film de Sarajevo, lancé pendant la guerre de Bosnie (1992-1995), s’est depuis imposé comme un événement cinématographique incontournable dans cette région d’Europe.
Sa première édition, en 1995, a été ouverte par une oeuvre de Jafar Panahi, « Le ballon blanc » (Prix de la Caméra d’or à Cannes, en 1995).
– AFP