Plusieurs ministres européens des affaires étrangères ont appelé, lundi 18 juillet, à un changement de régime en Syrie, où la répression se poursuit, le Britannique William Hague réclamant la démission du président Bachar Al-Assad s’il ne réforme pas son pays.
« C’est au peuple syrien d’en décider, mais je pense que le président Assad devrait faire des réformes ou se retirer du pouvoir », a déclaré M. Hague en marge d’une réunion à Bruxelles avec ses homologues européens.
« Il y aura certainement un moment pour de nouvelles sanctions », a-t-il ajouté, rappelant que l’UE avait déjà mis en place toute une série de mesures restrictives à l’encontre du régime syrien. « Ce n’est pas une question de personnes, c’est une question de régime. Le régime doit céder la place à un nouveau régime, c’est assez évident », a estimé de son côté le chef de la diplomatie suédoise, Carl Bildt.
« Le régime est arrivé au bout. Il a perdu sa crédibilité et sa légitimité », a-t-il ajouté, se disant au passage « impressionné par l’unité et la non-violence de l’opposition. C’est un facteur encourageant ».
« De Bruxelles, on ne peut pas décider de choses concrètes pour faire changer le régime du président Assad, mais la Ligue arabe pourrait le faire », a estimé pour sa part le ministre luxembourgeois Jean Asselborn.
« Je ne dis pas qu’il faut demander une zone d’exclusion aérienne ou intervention militaire via la Ligue arabe, mais la Ligue arabe a une obligation d’être plus décisive et mieux impliquée en Syrie pour arrêter au moins qu’on tire sur les manifestants », a-t-il ajouté.
Selon William Hague, « il faut travailler étroitement avec la Turquie » sur le dossier syrien. « Nous avons besoin d’une véritable politique étrangère de coopération entre les pays de l’UE et la Turquie, qui a plus d’influence sur la Syrie que de nombreux pays occidentaux. »
Dans une déclaration qui devait être adoptée lundi par les ministres européens, l’UE prévient qu’aussi longtemps que le régime de Bachar Al-Assad maintiendra son cap, elle « va poursuivre et faire avancer sa politique actuelle, y compris par le biais de sanctions visant les responsables ou ceux qui sont associés à la répression violente » de l’opposition syrienne.
L’UE a déjà adopté trois trains successifs de sanctions à l’encontre de caciques du régime, dont le président syrien lui-même, ainsi que des sociétés liées au pouvoir, mais aussi des responsables des Gardiens de la révolution iraniens, l’armée d’élite d’Iran, accusés d’aider Damas à mater les contestataires.