Depuis le mois de mars 2011, le peuple syrien a rejoint le Printemps arabe. Bravant avec un courage éblouissant la sauvagerie de l’appareil répressif aux ordres du clan Assad, des centaines et des centaines de milliers d’hommes et de femmes sont descendus dans les rues pour exiger la fin de la dictature et la liberté.
Nous ne sommes pas parmi les spectateurs attentistes et frileux de la révolution syrienne.
Nous ne sommes pas non plus les soutiens aveugles et angéliques d’un mouvement dont l’issue est, évidemment, incertaine.
Nous savons que l’Histoire n’est jamais écrite d’avance. Et il est clair que le destin de la révolution syrienne en marche dépendra aussi de l’aide que le monde démocratique saura, ou non, lui fournir.
C’est pourquoi nous exigeons de la communauté internationale qu’elle assume sa responsabilité d’aider le peuple syrien face à ses bourreaux :
– le Conseil de sécurité de l’ONU doit prendre des sanctions sévères contre les responsables des assassinats, tortures, arrestations, séquestrations qui frappent, de semaine en semaine, les manifestants à travers le pays;
– Assad et son clan devront répondre de leurs actes devant la Cour pénale internationale;
– les réfugiés et déplacés doivent bénéficier de l’aide que peuvent fournir les ONG humanitaires.
Et c’est pourquoi nous nous engageons, clairement, fermement, résolument, avec autant de discernement que de détermination, aux côtés de ceux des opposants syriens qui veulent bâtir un Etat démocratique, pluraliste, laïque, respectueux, en droit et en actes, de sa mosaïque ethnique et religieuse.
Nous nous engageons à appuyer aussi longtemps que nécessaire ce formidable combat qui porte la riche possibilité d’un Moyen-Orient débarrassé de ses tyrans, débarrassé de l’extrêmisme et de l’obscurantisme, la possibilité d’un Moyen-Orient pacifié, la possibilité d’une Syrie vivant en paix avec ses voisins.
Nous disons à nos amis syriens : parce que la démocratie est un bien universel, parce qu’elle est un droit absolu pour toute l’humanité, nous faisons le serment de vous accompagner jusqu’à ce quelle triomphe dans votre grand pays.
Paris, le 4 juillet 2011.
Signataires français :
Fadela Amara, Martine Aubry, Xavier Beauvois, Jane Birkin, Jean-François Copé, Laurent Fabius, André Glucksmann, François Hollande, Bernard Kouchner, Bernard-Henri Lévy et Axel Poniatowski.
Signataires syriens :
Amr Al-Azm, Molham Aldrobii, Ahed Alhindi, Lama Atassi, Radwan Badini, Mohammed Karkouti, Abdel Ilah Milhem, Ammar Qurabi, Sondos Sulaiman, Khawla Yusuf, Salim Monem, Georgette Alam, Alexandre Goldfarb, Adib Shishakly.
Tout homme du peuple se sait guidé par la Liberté, cette Athéna toute nue, démythifiée, mêlant les notions de combat, d’intelligence et de sagesse enfermées dans la tête de D(Z)eus le Père, dont Héphaïstos soulagea les violents maux de tête en la lui fracassant d’un coup de hache, délivrant une sœur qui franchit cette ligne de front profonde en poussant un cri de guerre, terrifiant.
Tout homme du peuple est en guerre, aux côtés des opposants à la connerie d’Assad.