L’ancien couturier vedette de Dior John Galliano comparaît en correctionnelle, mercredi 22 juin à Paris, pour des injures à caractère racial ou religieux qui ont causé sa chute après quinze ans au sommet. Le Britannique de 50 ans, qui reconnaît les faits, encourt une peine pouvant aller jusqu’à six mois d’emprisonnement et 22 500 euros d’amende, mais la jurisprudence prévoit plutôt des amendes simples.

Trois personnes accusent John Galliano d’avoir proféré des injures antisémites à leur encontre en octobre 2010 et février 2011 dans un bar parisien du quartier du Marais, La Perle, où il avait ses habitudes. Il avait été interpellé le 24 février au soir en état d’ébriété, à la suite d’une dispute survenue à la terrasse de ce bistrot lors de laquelle un couple l’accuse d’avoir proféré des insultes antisémites.

L’affaire, relayée par les médias, fait boule de neige. Le 26 février, une femme de 48 ans affirmant avoir elle aussi fait l’objet d’insultes de la part de John Galliano, le 8 octobre 2010, dépose plainte. Et le 28, le site Internet du tabloïd britannique The Sun dévoile une vidéo montrant le styliste, visiblement éméché, insulter des personnes assises à côté de lui, dans le même café parisien, et leur lancer : « J’adore Hitler ! » John Galliano ne sera pas jugé pour cette vidéo mais sur la base des seules plaintes.

DANS « UN ÉTAT D’ABANDON TOTAL »

Dior a licencié en mars son directeur artistique malgré un communiqué où il présentait ses excuses tout en niant les accusations de racisme portées contre lui. John Galliano a aussi été écarté de sa propre marque, fondée il y a dix-sept ans et détenue à 92 % par Dior SA, holding de contrôle de LVMH. « L’antisémitisme et le racisme n’ont pas leur place dans notre société. Je présente des excuses sans réserves pour ma conduite », lisait-on dans le communiqué de John Galliano.

Son avocat, Aurélien Hamelle, entend plaider que son client ne se contrôlait plus du fait de ses addictions. « Si une chose est claire, c’est que John Galliano était malade. Il était triplement dépendant à l’alcool, aux benzodiazépines et aux somnifères. L’effet combiné de ces produit est un état d’abandon total, a-t-il dit. Dans cet état, il était incapable de savoir ce qu’il disait et il ne se souvient de rien. Tous les témoins au café ont dit qu’il était dans un état anormal. »

Me Yves Beddouk, avocat d’une plaignante, a déclaré que sa cliente pensait Galliano d’autant plus responsable qu’il occupait une position éminente. « Galliano considérait qu’il était sur son territoire et que les gens qu’il n’aimait pas n’avaient pas le droit d’y être, a-t-il dit. Lorsque vous avez une grande réputation, vous avez également une plus grande responsabilité et vous devez faire plus attention à ce que vous dites que d’autres. »

5 Commentaires

  1. Johnny Rotten, c’est le surnom de John Lydon, leader miteux/mythique des Sex Pistols, – rotten, ça veut dire pourri en anglais, – Johnny le Pourri, rien que ça! – quand on s’affuble d’un tel alias, on peut bomber un torse bardé d’une croix gammée après qu’on a beuglé outre sa propre Manche des «CRS = SS» à en veux-tu, nous voilà, et que d’anciens FFI endeuillés s’y métamorphosaient en grappes de raisin brun, écrasées avec jubilation dans la bouche vinassée du Professeur Choron. McLaren, pygmalion sépharade du mouvement Punk, n’eut jamais pour objectif que de recourir à tout symbole ayant le plus de chance de faire sortir de leurs gonds les membres de l’Establishment de l’époque, alors exclusivement composé d’anciens combattants de la WWII. En la matière, le mensonge fait exploser de rage les victimes identifiées aux bourreaux qui les persécutèrent lorsque la vérité retiendrait le percé à jour dans sa planque redorée de mutisme. Cible forcément atteinte. Effet produit dépassant l’effet recherché. Overdose dans le tiroir caisse. Ne jamais oublier que la musique populaire est d’abord une industrie. Ne pas oublier non plus The Clash mettant les choses au point avec cette part nazillonne de leur auditoire qui avait commencé à faire d’eux à peu près tout ce qu’elle voulait, et pour ce faire organisant un énorme concert antiraciste dans le mille des Eighties, période vers laquelle aux États-Unis le S.H.A.R.P. (SkinHeads Against Racial Prejudice) se dissociera de la dérive néonazie, véritable gangrène rongeant un mouvement qui dès 1969 avait popularisé le reggae au Royaume-Uni. À noter aussi que John Lydon, ironie du sort, fut du tout petit nombre d’artistes à ne pas se laisser intimider, l’an passé, par les menaces de mort à répétition que provoqua l’annonce d’un concert de sa tournée mondiale programmé à Tel Aviv. En solution finale, on peut dire que le Nazi Chic est une mode dont les composants s’avèrent extrêmement délicats à manipuler. Bourré, speedé, raide comme la mort, il devient au minimum acrobatique d’imprimer la Punk Hakenkreuz à l’intérieur de son cercle rouge barré et d’un gros clin de Rimmel, d’indiquer le stationnement culturel qu’on s’est puissamment interdit, mais si vous versez le tout dans le Lebensborn refoulé de la haute couture convaincue par elle-même qu’il existe, au cœur du génome humain, des critères de perfection physique, il vous sera débilement impossible d’empêcher les horribles mots de remonter du tréfonds de l’inconscient collectif où les avait scellés cette fucking fascinating Lady Liberty Rotten head, une ponctuation faciale doublée d’un choix verbal dont la réalisation eût été un jeu d’enfant si on l’avait exécutée à jeun.
    Noyé dans son ego, Galliano attend qu’une main amicale plonge le tirer de son jus. Par l’oreille. Qu’un Yanne fringué en skinhead reggae, Rangers, jeans à revers, blouson serré, cheveux plaqués et favoris, lui balance au visage sa bonne gueule de pas dupe. Que le «c» se révèle dans toute sa minusculinité au «créateur» dont quelques entrélus l’ont persuadé qu’il partageait avec eux la Race des Seigneurs. Le peu de génie dont une goutte vient percuter une tête en terre, arrache sa rac(in)e et met les humeurs qu’elle émet à la portée des plantes, immobiles, et d’autant plus belles qu’elles refuseront toujours de se plier au dimensionnement eugéniste d’un moule vestimentaire ayant pour secrète ambition de (c)réer la race de demain par auto-extermination des créatures imparfaites, poussées au suicide. Le génie doit savoir se mettre à la place des autres, et non les mettre sous la sienne. Devant l’enfant d’un survivant des camps, ce qu’on attend de lui, ce n’est pas moins que ce dont serait capable une âme humaine dépourvue de génie.

  2. Il y a heureusement une très grande majorité de gens qui n’ont jamais eu de « positions embarrassantes » à défendre à ce sujet-là, parce qu’ils ont su tirer quelques enseignements décisifs et définitifs des horreurs manifestes dont l’originalité particulière du XXème siècle est pétrie.
    Après tout, ce Galliano n’est pas aussi irresponsable qu’on voudrait le faire accroire puisqu’il n’en est -semble-t-il- pas à son coup d’essai. Peu importe que des drogues aient révélé publiquement et amplifié ce qu’il pouvait tenter d’occulter honteusement et qui, dans certaines circonstances, transparaissait si facilement.
    J’ai plutôt l’impression que Galliano regrette son licenciement tout autant que les sanctions juridiques que mérite légitimement une telle attitude. Qu’on parle d’individu meurtri par la perte d’un ami… à son âge, qui ne l’est pas ? Et les personnes auxquelles sa hargne s’est très sélectivement adressée, ne l’étaient-elles pas, elles, déjà meurties historiquement par la perte des leurs, avant même de tels propos puis, doublement ensuite ?
    A propos d’artiste, Hitler aussi était un homme meurtri (en tant qu’ancien combattant de 14-18) et avait eu, lui aussi, des vélléités artistiques, dont on sait, hélas, de quelles atroces perspectives elles furent le prélude !
    Je souhaite que Galliano obtienne ce qu’il mérite : une sévère et même, exemplaire, condamnation !

  3. On a les moyens de faire tomber un homme mais aucun moyen de l’aider à s’en sortir. Mais quelle espèce d’êtres humains sommes-nous ?
    MR GALLIANO soignez-vous et redevenez le génie de la couture que vous êtes.

  4. C’est un artiste pur. Il a comme tout être humain droit à l’erreur. Il a vécu des choses douloureuses avec la mort d’êtres chers à son coeur voilà peut-être pourquoi il était sous influence de substances alcool et autre psycho machin chose…
    Ces gens qui ont osé le filmer racontant ses délires alcooliques sont ils fiers maintenant ? Alors que cet homme-là n’était pas dans son travail mais dans sa vie privée. Vous qui avez osé filmer auriez-vous aimé que l’on vous filme aussi dans des positions tout aussi embarrassantes ?
    Pour gagner quoi :faire vendre du papier faire parler dans tous les médias ? la déchéance d’un homme. Je m’interroge.
    Il faut qu’il se soigne là c’est certain mais je ne pense pas qu’il soit antisémite ni raciste juste un provocateur. voilà pourquoi je lui apporte mon soutien.IL a fait renflouer les caisses de chez Dior grâce à ses créations et le prétexte de prendre cela pour le virer est  » dégueulasse « . Il faut l’aider à remonter et à redevenir celui qu’il était c’est-à-dire un ARTISTE de Génie

    • Tout-à-fait d’accord. Tout le monde savait ce qu’il en était chez Dior depuis la disparition de Steven Robinson et Isabella Blow. Arnault a laissé la situation se dégrader pour finalement le lâcher comme un malpropre dès que l’occasion s’est présentée. Dior serait à la ramasse s’ils n’avaient pas eu Galliano. 15 ans de bons et loyaux services et c’est comme ça qu’on le remercie.

      Quant aux commentaires du type de celui de Dupont (ou Dupond ?) qui comparent Galliano à Hitler… Là on se demande vraiment à qui on a affaire. Galliano n’a tué personne. On a déjà suffisamment de vidéos pour nous fliquer, mais si en plus les internautes se posent en Fouquier-Tinville du dimanche on est décidément mal barré.