Petites annonces matrimoniales :
Samedi-dimanche, jours des petites annonces matrimoniales dans les journaux sérieux. Pour les comprendre, il faut avoir en tête que le mariage arrangé en Inde gouverne toute la vie familiale et que les mariages d’amour, non arrangés par les parents, atteignent péniblement un petit O,9 % à tout casser, et encore, sous condition de prendre en compte le mariage d’amour arrangé avec promenade des fiancés la veille pour qu’ils fassent connaissance. Eh bien, en regardant les petites annonces du week-end, j’ai tout de même constaté des changements considérables. D’abord, il existe une rubrique « Divorcées et veuves », pas bien longue, mais c’est déjà bon signe. Ensuite, dans le registre du changement, j’ai vu avec plaisir une rubrique annoncée à sons de trompe, si je puis dire, par des tambours dont la peau reproduit deux drapeaux nationaux réunis par un hautbois de noces, la rubrique intitulée « Des deux côtés de la frontière » proposant des mariages entre Indiens et Pakistanais. Ce qui change, un peu, pas trop, ce sont les indications discrètes en marge des indications traditionnelles, la taille, la clarté du teint, les mensurations, les diplômes, les capacités culinaires pour les filles et le business pour les gars… Oui, en plus, on trouve maintenant des « Légalement divorcée, Mariage d’une durée de 21 jours non consommé » ou encore, laconique, « Mariage innocent ».
Questionnant mes amies indiennes réunies ce dimanche, j’ai appris que les filles définies dans l’annonce comme « Mangalik » ou « Manglik » étaient nées sous une constellation astrologique particulière qui les force à n’épouser qu’un garçon Mangalik ; un autre, la noce le tuerait. C’est ainsi que la très belle Aishwarya Rai, née sous la constellation Mangalik, dut épouser… un peuplier. Oui, vous avez bien lu, un peuplier apotropaïque, pour détourner le mal du fiancé qu’elle épousa ensuite, le fils du grand acteur Abhishek Bachchan. Épouser un arbre, n’est-ce pas magnifique?