Sakineh Mohammadi Ashtiani n’est pas libre. La triste nouvelle est tombée ce matin sous la forme d’un communiqué de la chaîne iranienne en langue anglaise Press TV. Les soupçons révélés hier à la diffusion par la chaîne d’une bande annonce à charge contre Sakineh se confirment. La mascarade continue de plus belle.
« Contrairement à la vaste campagne de propagande des médias occidentaux qui ont annoncé que la meurtrière Sakineh Mohammadi Ashtiani avait été libérée, une équipe de production accompagnée de la chaîne iranienne Press TV est tombée d’accord avec les autorités judiciaires iraniennes pour suivre Ashtiani jusqu’à chez elle afin de produire une reconstitution visuelle de la scène du meurtre.
Le programme « Iran Today » de Press TV jettera la lumière sur le meurtre avec de multiples interviews avec les personnes impliquées dans le cas.
Sajjad Asgharzadeh, le fils de Sakineh, et son avocat Houtan
Kian font partie des individus qui ont parlé avec l’équipe de production.
Plus tôt jeudi, plusieurs médias occidentaux avaient annoncé qu’Ashtiani avait été libérée de prison.
L’Iran a cité des motivations politiques derrière les efforts de la propagande occidentale au sujet du jugement légal prononcé contre Mohammadi Ashtiani, expliquant que cette tentative de complot fait partie d’une campagne occidentale visant à ébranler la République islamique.
Ashtiani a été reconnue coupable du meurtre de son mari, Ibrahim Asgharzadeh, avec la complicité d’un autre homme, Isa Taheri, avec qui elle a eu une liaison avant le meurtre ».
Ainsi, nous pouvons désormais l’affirmer, les autorités iraniennes ont tenté de nous tromper, nous, médias, en diffusant hier en fin d’après-midi une série de clichés de Sakineh, accompagnée de son fils Sajjad, dans leur domicile de la Province d’Oskou, loin des barreaux de la prison de Tabriz.
Des clichés appartenant à la chaîne iranienne en langue anglaise Press Tv, mais qui n’étaient accompagnés d’aucune information supplémentaire sur Sakineh Ashtiani, emprisonnée depuis quatre ans et sans contact avec le monde extérieur depuis le 11 août dernier, ni Sajjad Ghaderzadeh, son fils, enfermé lui depuis le 10 août dernier.
Des clichés qui avaient donc de quoi nous dérouter, si ce n’est nous induire en erreur.
Mais voilà, si la confirmation s’est faite attendre, elle n’a jamais eu lieu. Et nous, à la Règle du Jeu, n’avons surtout pas souhaité crier victoire trop vite. Au contraire, c’est à une nouvelle mascarade de taille que nous nous apprêtons à assister ce soir sur la chaîne iranienne. Si les attaques brandies par le Régime iranien contre la propagande occidentale, comme pour mieux masquer les nombreuses invraisemblances du dossier (Sakineh a été innocentée il y a quatre ans), sont quelque peu devenues tradition, nous demeurons aujourd’hui on ne peut plus inquiets quant au sort réservé à Sakineh et Sajjad, qui après s’être retrouvés l’espace de quelques heures chez eux, comme avant, après six ans de séparation, risquent de ne plus jamais se croiser.
Il est plus que jamais temps d’agir.