Il nous reste deux jours pour sauver la vie de Mohammad-Reza Haddadi, jeune Iranien de 22 ans, sur le point d’être exécuté ce mercredi pour un crime qu’il aurait commis à l’âge de 15 ans.
C’est ce que vient d’annoncer le site iranien de défense des droits de l’homme Committee of Human Rights Reporters.
Mohammad Reza Haddadi, né le 17 mars 1988, a été arrêté suite à une affaire de vol ayant entraîné un meurtre. Durant son procès, qui s’est tenu le 30 octobre 2004, Haddadi a admis être coupable du vol ainsi que du meurtre, à l’aide d’une courroie de ventilateur.
Le jeune Mohammad Haddadi aurait admis le meurtre après que l’un de ses complices, majeur, l’ait convaincu de se dénoncer en échange d’une certaine somme d’argent versée à sa famille en difficulté. L’homme a réussi à convaincre le jeune homme en lui expliquant que, étant mineur à l’époque des faits, il ne risquait qu’une faible peine.
Or quelques jours après le procès, Mohammad a reçu la visite de sa mère qui l’a averti qu’elle n’avait vu aucune trace de ladite somme, et que son jeune fils avait donc été trompé. Pire, le tribunal de la ville de Kazeroun rend son verdict et décide de condamner Mohammad Reza Haddadi à mort, ceci alors que le jeune homme était revenu sur ses confessions, et que ses complices, apprenant la décision, l’avaient blanchi du meurtre.
Il est nécessaire de rappeler que la République islamique d’Iran a signé la Convention internationale sur les Droits civils et Politiques, ainsi que la Convention Internationale sur les droits de l’Enfant, qui interdisent de condamner à mort des personnes ayant commis des crimes alors qu’elles avaient moins de 18 ans. Une telle demande est également inclue dans les recommandations du comité des Nations Unies pour les Droits Humains qui a demandé en 2005 à l’Iran de suspendre toutes les condamnations à mort à l’encontre de personnes mineures.
Voici l’interview du père de Mohammad-Reza Haddadi à la chaîne de télévision VOA :
Ils sont venus devant chez moi et m’ont brandi un communiqué annonçant que mon fils allait être exécuté mercredi, et que nous pouvions venir lui rendre une dernière visite mardi. Je n’ai aucun moyen d’action.
Ils étaient quatre. Ils avaient 25, 30 ans. Mon fils avait moins de 15 ans. Ils l’ont trompé en lui promettant qu’ils lui donneraient soixante, soixante-dix millions de toumans (une cinquantaine de milliers d’euros).
Manifestement, le juge, peu importe les déclarations de mon fils, a écrit ce que bon lui semblait. Et sur la foi de cette décision, le pouvoir judiciaire a confirmé la peine. J’ai supplié la famille de la victime de retirer sa plainte, mais ils ont au contraire décidé d’appeler la police qui m’a arrêté parce que je les dérangeais. Il n’a même pas été question de somme de dédommagement à verser à la famille de la victime.
Ce qui est dit n’est même pas la vérité. Mon fils avait moins de 15 ans, il lui restait trois mois avant son quinzième anniversaire. Ils lui ont promis qu’ils lui verseraient de l’argent et qu’ils l’aideraient. Et lui s’est fait abuser et a été condamné.
Mon fils a deux avocats, M. Mostafaei et Mme Tamasebi, mais au moment du procès, il n’en avait aucun. Il avait simplement un avocat commis d’office, qui n’a pas protesté.
Je n’ai pas eu la possibilité de voir mon fils ces derniers jours. À chaque fois que je me suis rendu à la prison, le gardien m’a annoncé que c’était impossible. Mon fils demeure dans la prison Adelabad de Shiraz.
Je souhaite que les responsables du Pouvoir judiciaire prennent Dieu en considération. Ils étaient quatre Monsieurs. Mon fils avait moins de 15 ans et ils veulent l’exécuter. À l’annonce de la peine, sa soeur s’est immolée, et demeure désormais complètement paralysée.
Que pouvons-nous faire?
1) Alerter sans délai les médias et organisations internationales de défense des droits de l’homme.
2) Faire circuler l’information à travers les réseaux sociaux Facebook, Twitter et par mail.
2) Copier et emailer la lettre suivante au Guide suprême iranien, l’Ayatollah Khamenei, ainsi qu’au Chef de la justice, l’Ayatollah Sadegh Larijani.
- En français : (merci à la traduction du blog iranenlutte)
Votre Excellence,
Je m’adresse à vous aujourd’hui à propos de la situation de Mohhammad Reza Haddadi, emprisonné au pénitencier d’Adelabad à Chiraz. Mohammad Reza Haddadi a été condamné à mort par un tribunal à Kazeroun le 6 janvier 2004 pour un meurtre qu’il aurait commis à l’âge de 15 ans, et cela bien qu’il soit revenu sur ses aveux lors du procès et que ses co-accusés l’aient disculpé.
Je vous demande solennellement d’annuler la condamnation à mort de Mohammad Reza Haddadi parce qu’il était mineur au moment des faits et qu’il a dit n’avoir fait des aveux que parce que l’on avait promis une aide financière à sa famille.
De plus, il y a des doutes significatifs quant à sa culpabilité puisqu’il est revenu sur ses aveux et que ses co-accusés sont revenus sur leurs déclarations l’incriminant lors du procès.
Dans cette demande, je rappelle l’obligation faite aux autorités iraniennes, selon la convention internationale sur les droits civils et politiques, de ne pas condamner à mort pour des crimes commis par des personnes de moins de 18 ans. Une telle demande est également inclue dans les recommandations du comité des Nations Unies pour les Droits Humains qui a demandé en 2005 à l’Iran de suspendre toutes les condamnations à mort à l’encontre de personnes mineures.
- En anglais :
Your Excellency,
I am addressing you today regarding the case of Mohammad Reza Haddadi who is imprisoned in the Adelabad penitentiary in Shiraz.
Mohammad Reza Haddadi was sentenced to death by a court in Kazeroun on January 6th, 2004, for a murder committed at the age of 15, even though he withdrew his confession during the trial and even though the co-defendants had exonerated him.
I hereby ask you to invalidate the death sentence against Mohammad Reza Haddadi because he was under age at the time of the crime and because he is said to have only confessed the murder because his family was promised financial aid.
In addition, there are significant doubts as to his guilt because he has withdrawn his confession and because the co-defendants have withdrawn their incriminating statements against him during the trial.
In the above claim, I am referring to the obligation of the Iranian authorities in accordance with the International Covenant on Civil and Political Rights according to which death sentence is not to be imposed for crimes committed by persons under the age of 18 years. A similar demand is also included in the recommendation of the Committee of the United Nations for Children’s Rights in which Iran was asked, in 2005, to suspend all death sentences on persons under age.
A envoyer à :
a) Leader de la République Islamique (essayez toutes les adresses e-mail possibles !) :
Ayatollah Sayed Ali Khamenei
Email: info_leader@leader.ir
Cette adresse est protégée contre les spams
Par le site : http://www.leader.ir/langs /en/index.php?p=letter (en anglais)
http://www.leader.ir/langs /fa/index.php?p=letter (en persan)
Salutation: Votre Excellence
b) Par le biais de son site (suivre les instructions ci-dessous) :
Chef de la justice
Ayatollah Sadeqh Larijani
http://www.dadiran.ir/tabi d/75/Default.aspx
Première case : votre prénom
Deuxième case : votre nom de famille
Troisième case : votre adresse e-mail
Salutation : Votre Excellence
Merci à tous.
Ensemble nous sauverons Mohammad.