Ce qui fait la singularité du football, son nom l’indique, c’est l’importance donnée aux pieds. L’homo-sapiens-sapiens n’en est jamais revenu de voir ses pouces s’opposer ! La main est reine et souveraine, il n’y en a que pour elle. Les pieds sont relégués à marcher, et encore.

Bien entendu, il y a bien eu le talon d’Achille et les pieds ailés d’Hermès, mais guère plus. Et puis le football fût : balle au pied, littéralement. Tous les autres sports, ou presque sont des jeux de mains. Les pieds, c’est autrement plus délicats. C’est ça, l’idée génialement tordue du football, c’est d’ajouter de la difficulté, et d’en finir avec l’hégémonie de la main. Du coup, le but est de faire de son pied une main. Contrôles, passes, dribbles, tirs. Quand c’est Zidane, ça a l’air simple. Quand c’est Ronaldinho, c’est un jeu d’enfant. Quand c’est Maradona, c’est les deux à la fois. Du coup, à partir du pied, la base technique est le touché de balle. Ce touché n’est pas donné à tout le monde. Ceci au niveau individuel. Au niveau collectif, la seule chose à savoir est celle-ci : il y a deux écoles. La plus spectaculaire, celle du Brésil, pour qui la meilleure défense est l’attaque. De l’autre, la plus roublarde, celle de l’Italie, pour qui la meilleure attaque est la défense. Les autres font ce qu’ils peuvent, en variation sur ces deux thèmes.