Une question que l’on peut se poser aujourd’hui est: comment philosopher?

Par des traités? Peu de lecteurs, et encore moins d’auteurs.

Par des commentaires? Encore une fois, trop spécialisé. En un mot, comment philosopher dans le monde? Quelle démarche peut-elle apparaître comme philosophique?

Plusieurs réponses ont été proposées. Certain favorisent une philosophie de l’action, fondée sur le mouvement et la pratique, avec, bien évidemment, des soubassements intellectuels.

Ariel Wizman, quant à lui, nous rappelle, dans son livre paru récemment, que la philosophie est avant tout un cheminement. Par l’évocation de son parcours, et des aspects méconnus de celui-ci -qui sait qu’il fut l’élève d’Emmanuel Levinas?, on découvre une pensée en mouvement, qui n’aspire pas à approfondir les questions brûlantes de l’ontologie aquinienne, mais bien à proposer une pensée comme mode de vie.

« Il faut danser une pensée », disait Nietzsche. C’est exactement ce que pense et ce que pratique Ariel Wizman, sans cuistrerie, sans lourdeur, avec le souci antique de l’élégance. Inscrit dans l’horizon philosophique, le dialogue quitte son horizon actuel, journalistique, pour rejoindre celui qui fut longtemps le sien: la discussion intellectuelle, le débat théorique, sous une forme plus abordable. Oui, il faut danser une pensée.