Tout le monde, ou presque, annonçait un Front National à 30%. Tout le monde, ou presque, pronostiquait que le Front National serait, ce soir, le premier parti de France. Eh bien non. Il est le troisième. Il n’y a pas eu, et il n’y aura sans doute pas, de « vague bleue marine » dans le pays. Et c’est, quoi qu’en aient dit les défaitistes professionnels, l’honneur du peuple français que d’avoir commencé de remettre l’extrême droite à sa juste place. Que s’est-il passé pour qu’il en soit ainsi ? Et le parti de la femme au sourire entre les dents a-t-il été victime, comme il le crie partout, d’une campagne de dénigrement systématique et massive? Non. Il n’a été victime que de lui-même. Il n’a été victime que de ses trésoriers indélicats qui sont allés mendier l’argent de M. Poutine ; de ses apparatchiks malhonnêtes qui ont mis des fonctionnaires européens, payés par le Parlement européen, au service de leur parti ; et de ses candidats racistes et antirépublicains dont on a découvert, au fil de la campagne, les turpitudes sans nombre. L’on commence d’imaginer, ce soir, que l’autre pronostic que tous, ou presque, tenaient pour quasi certain puisse, lui aussi, dans deux ans, se voir invalidé : Madame Le Pen ne sera pas fatalement présente au second tour de l’élection présidentielle ; Madame Le Pen peut fort bien se voir éliminée, le moment venu, du rendez-vous électoral majeur qui attend notre pays ; c’est le pari que prend, ce soir, la rédaction de La Règle du Jeu – et c’est à cette tâche que, plus que jamais, les intellectuels doivent s’atteler.

16 Commentaires

  1. Gouvernement Netanyahou IV : Coalition ou non, nommer une femme cheffe de la diplomatie.

  2. Netanyahou a tout intérêt à changer brutalement d’attitude. Trop conscient de ce que peut nourrir en termes de psychotage cette larve de guerre, il fera en sorte que le Bélier iranien commence de se demander si les gardiens de la Porte orientale de l’Occident n’auraient pas de bonnes raisons de se réjouir à un moment où le plus grand DES ASTREs paraissait ne plus leur être favorable. Évidemment, le Premier ministre de l’État juif aura le triomphe énigmatique. Sa soudaine tranquillité suffira à dissiper les inquiétudes légitimes de son peuple. Son refus de répondre aux questions des journalistes sur les bruits de couloirs du Pentagone donnera libre cours aux spéculations et aux fantasmes les plus redoutés. Enfin, son discours devant le Congrès américain révélera rétrospectivement ses principales motivations, l’autorisant, malgré un accord cadre qui méritait bien un dernier coup de pression, à opérer un revirement d’attitude lui permettant de contourner le risque de défaite. Quant au chef du monde libre, il aura eu l’insigne honneur de décrocher lui-même les menottes de Pessah, — inutile de sauver la face lorsqu’on a le privilège de distribuer les cartes, — l’essentiel, avant que la première secousse ne se soit fait ressentir à l’auteur d’un acte majeur d’une telle portée, un acte que tout porte à observer scrupuleusement le principe d’incertitude correspondant à son objet, l’essentiel, dis-je, et peut-être bien l’existentiel du point de vue de l’Ensemble, étant d’informer les séismophiles de la rue antisioniste que tout accord qui assiérait durablement la puissance régionale des commanditaires du Hezbollah et du Hamas aurait pour effet de renforcer Israël. Car Israël n’est pas le Petit protégé des États-Unis d’Amérique mais l’un des protecteurs les plus précieux des nations dont il maintient les valeurs autant que faire se pourrait si le plan Vigipirate, renforcé à l’endroit même où nous avons décidé de poursuivre notre longue marche vers le dépassement des nations, devait déjà être étendu aux établissements scolaires publics.

  3. Laissons M. Lévy prendre ses désirs pour des réalités et se bercer d’illusions.

    Le FN est bien le premier parti de France selon les chiffres du ministère de l’intérieur. (Et non selon la présentation abusive de la télévision, additionnant une nébuleuse de partis de droite et de gauche pour créer une illusion d’optique).

    Le FN a réalisé cet exploit dans un scrutin local, scrutins de notables, qui avait tout pour le défavoriser.

    Le FN s’enracine localement dans tous les terroirs, ce qui change fondamentalement la donne politique en France.

    Le FN devient incontournable.

    Le FN, enfin, a encore des réserves de voix et pourrait progresser encore au 2ème tour.

    D’autre part, le populo qui vote FN se fout comme d’une guigne:

    -des financements du FN et de leur provenance.

    -des « dérapages » des certains candidats, lesquels ne font que reflèter les sentiments des gens et la verdeur des propos de bistrot.

    -des accusations controuvées au sujet des assistants parlementaires à Bruxelles. En réalité l’électorat FN hait l’Union Européenne et juge tout à fait louable qu’on siège au parlement européen et y fasse payer du personnel, pour mieux combattre cette institution méprisée.

    Si M. Lévy considère que le FN est un danger et s’il désire le combattre, c’est son droit. Mais si sa manière de combattre consiste à faire la politique de l’autruche en niant le réel (la percée historique du FN et son enracinement définitif dans tout le territoire) pour se rassurer, alors « la femme au sourire entre les dents » peut dormir sur ses deux oreilles.

  4. Oui je suis d’accord avec vous l’extrême-droite coercitive, représenté par Manuel Valls, le PS, EELV, le FDG et l’extrême-gauche, est effectivement remis a sa place par les français qui ont compris le danger que représente le danger extrême-droite !

  5. Suivant les chiffres détaillés du Ministère de l’Intérieur le Front National arrive largement en tête de tous les partis politiques, y compris et surtout de l’UMP.

    Le Front national obtient en nombre de voix:

    5 108 066 soit 25,19 %

    L’UMP a lui tout seul n’obtient même pas la moitié du total de l’Union de la droite:
    Union pour un Mouvement Populaire (UMP) 1 320 854 voix soit 6,58 %

    L’Union de la Droite (UMP + UDI + … +…) obtient en nombre de voix:

    4 246 149, soit 20, 94 %

    Le Parti Socialiste obtient en nombre de voix:

    2 703 751, soit 13,34 %

    consulter les chiffres détaillés donnés par le Ministère de l’Intérieur:

    http://elections.interieur.gouv.fr/departementales-2015/FE.html

  6. L’extrémisme modéré est un Recep Mechaal. Et j’aimerais être sûr que le P5+1 ne se laisse pas hypnotiser par son propre jeu de dupes. Un accord avec le bloc de l’Est a pour seul et unique intérêt de le précipiter vers le D Day (Domino Day). Le modèle du Président islamiste vaut largement celui du Président nationaliste sur l’échelle du crime de lèse-démocratie. Éclairer sa dissidence sur l’inévitable irradiation d’un avenir qu’on lui présente radieux, c’est le moins que puisse faire un Père de la nation jouant au Petit père des peuples.

  7. Le front national est bel et bien le plus grand parti de france. Ne vous deplaise M BHL.
    Quel acharnement ridicule contre Poutine.
    Rappelons que meme Lionel Jospin n’ose plus agiter le chiffonrouge de « l’extreme droite »
    Décidemment, BHL, n’a plus d’argument autre que le deni de réalité.

  8. Bravo pour cette analyse. Entre dénis de démocratie, escroqueries,
    intimidations envers les médias, xénophobie et racisme le FN
    montre son véritable visage… Les Français vont se montrer plus
    intelligents que les Allemands en 1933!

  9. Question n°1 : Sur les 40% d’électeurs alliés ou bien ralliés à l’UMP qui ne vont pas naturellement faire barrage au pire suite à la non-consigne de Sarkozy qui n’a jamais appelé à ce que l’on ne vote ni pour le PS ni pour le FN mais s’est juste limité à ne pas choisir à la place de ses concitoyens, combien voteraient PS dans le cadre d’un front républicain?
    Question n°2 : Si l’UMP n’était pas allé à la faute morale, vers quel candidat se tourneraient les siphonnés des cantons en ballotage droitier?

  10. Prêt à suivre cette « règle du jeu » qui consiste à combattre, pied à pied, le FN et ses thèses funestes. Il faudra aussi, pour que ce combat soit collectif et efficace, que les intellectuels en vue – dont BHL – n’utilisent pas leur intelligence à la seule géopolitique et daignent enfin mettre les mains dans le cambouis de la politique nationale.

  11. L’honneur de Manuel Valls est d’autant plus valeureux qu’il n’a pas hésité, pour atténuer la flamme du brûleur néopétainiste, à se mettre lui-même en danger. Ce à quoi nous assistons est un reboussolement sans précédent dans l’histoire de la Ve République. Un chef de gouvernement socialiste qui, ne cédant pas au sombre désir de conquête qui anime l’animal politique, hésite à pousser la droite de là où elle est, vers un territoire dont tout ce qu’elle dit et fait prouve qu’il n’est pas le sien. Le Premier ministre n’a jamais diabolisé le Front national, il eût fallu pour cela qu’il fût investi du pouvoir de lui administrer ses valeurs atrophiantes. Si — nul ne le dira — c’est à lui seul que devra sa défaite le parti de Le Pen, l’ancien bâillonné du PS pourra se targuer d’avoir su rompre, à temps, avec une stratégie, plus débile que honteuse, qui, pour le coup, n’avait pas lésiné sur la diabolisation de la droite républicaine. Une stratégie qui, outre qu’elle nous privait des derniers repères qui nous restaient après la chute des idéologies, ferait monter le FN en flèche et finirait par nous plonger dans notre cuve d’incertitude. À première vue, la ligne Valls ne sera pas brisée de sitôt, ce qui ne nous laisse pas le temps d’explorer le pourquoi du comment subir l’humiliation d’une défaite électorale sans être tenté de renouer avec nos turpitudes. Comment ne pas se laisser aller à diaboliser le ni-ni, par exemple, quand même un tel déraisonnement n’aurait aucune chance de rediriger vers la gauche une partie de la droite qu’on a déjà le plus grand mal à rabattre dans l’enclos républicain? Contrairement à la diabolisation dont fut victime le chef de l’UMP, le ni-ni n’est pas un mensonge. Nous n’entendons pas Nicolas Sarkozy insinuer que le PS marche sur les terres du FN, le parallèle il l’établit entre les programmes économiques des courants extrémistes de droite et de gauche et, arrêtez-moi si je me trompe, mais le Citoyen Macron, pour autant que je sache, n’est pas taxable de guévarisme. Quelques secondes avant que le Citoyen Le Guen ne le mette KO, le sieur Philippot parlait déjà de copinage, magouille et compagnie alors même que le Citoyen Valls venait de convier ses compatriotes à voter, au second tour, pour le candidat (((antipatriotique))) de leur choix. Le Citoyen Sarkozy n’a pas l’intention de donner des consignes de vote qui profiteraient infailliblement au Front. Nous ne devrions pas lui en tenir rigueur car notre seule chance d’être au second tour des présidentielles dépend de la gifle qu’il aura infligée à la brute crapuleuse. Après quoi, le Président Hollande aura tout loisir de reprendre l’avantage sur un ex-Président qui n’a jamais été confronté à un adversaire armé d’un bilan, et du tableau comparatif qui va avec.
    Le diable voit le diable là où il n’est pas. Il crache sur l’Autre le dégoût qu’il se voue. La Liberté guidant le peuple porte aujourd’hui le franc nom de Zineb. Il y a autant de différence entre deux visages maliens qu’il en existe entre le torrent de Rimbaud et le ruissellement de Verlaine.
    Nous ne diabolisons pas le diable. Nous l’appelons par son nom. Ainsi nous n’avons jamais diabolisé la République islamique d’Iran. Nous l’avons regardée en double-face. À ce propos, rien ne nous dit que Khamenei n’ait pas déjà la bombe. D’une certaine façon, il la détient au bout de la grosse ficelle par laquelle le chef de la sécurité du Président russe s’imagine qu’il le suspend tel un polichinelle désarticulé. Comment? ce n’est pas le chef de la sécurité? c’est Poutine? m…! vous êtes sûr?
    Alexandre le Grand fut forcé d’admettre que sa conception de l’universalisme pouvait être piétinée par une armée de pachydermes. N°8 a donc en tête de rabaisser les prétentions de l’Alexandre américain en dirigeant vers lui son arsenal cataclysmique. En ce sens, un U-Deal (u privatif) consistant à maintenir la pression sur les ennemis de l’État juif en échange d’un soutien d’Israël à l’accord historique USA-Iran, s’il a prêté à rire, ne prête plus à tergiverser. Nous en sommes là. Que faut-il faire, en ce cas, pour que ce chevauchement d’histoires ne nous file pas entre les doigts? Tout d’abord, durant la dystopie à venir, savoir que le Grand Roi ne prendra jamais le risque de se métamorphoser en Iblis auprès de l’Oumma — tout chez lui est fait dans l’optique de la fasciner — par un stupide appui sur le bouton millénariste ayant pour effet de désintégrer la pierre angulaire d’al-Aqsa. Au pire, l’Iran et ses vassaux seront enclavés comme jamais ils ne le furent, façon Corée du Nord, confortés dans leur grotesque complexe de supériorité pour quelques décennies supplémentaires. À partir de là, deux options s’offriront au peuple qui avait accordé l’asile aux derniers philosophes d’une Rome trop verte pour penser à Renaître : 1) le renversement de la dictature islamiste; 2) la bunkérisation du régime totalitaire.
    Le philadelphe de Philadelphie est convaincu que tout ce qui saurait rendre méchant un tyran antiaméricain, c’est le dédain que conçoit envers eux deux la matrice de toutes les tyrannies, l’Ennemi de l’intérieur du point de vue états-unien. En raison de l’effritement de leur concentration sur la finalité de l’ordre qu’ils exécutent, les esprits faussement benoîts ne parviennent pas à franchir, tel Maur, le lac où se noie le petit Placido au pied de Monte Cassino. Ils ouvriront les yeux lorsque l’ex-empire perse les rappellera à son souvenir, fort de sa position au sein de l’Union eurasienne. Le panarabislamisme n’est pas un mot-valise ni sa puissance de feu-vert un concept redneck. Inversement à ce que nous n’avalerons jamais, tous les rouages de l’impérialisme secouaient le Moyen-Orient à une période où l’Europe en était encore à l’âge du bronze. Certains tremblent à l’idée que les empires déchus se sentent victimes de notre aryen mépris. Qu’ils se détrompent et voient, dans notre détermination à barrer la route à l’un des archétypes du IIIe Reich, la marque de notre antique respect.
    L’heure est au rassemblement des gauches. Quoi encore? L’HEURE EST AU RASSEMBLEMENT DES GAUCHES. Quésaco? Exit monsieur Valls? Entrez dans vos poltiburos, camarade Mélenchon? Le rebond de Sarko n’a pas suivi ce mouvement-là. Suite au recensement systématique des pixels de fumée qu’exhale sur nos écrans le frontisme de droite, il les traite à sa manière, pointant l’incompétence de l’extrême droite à résoudre ce dans quoi, d’après lui, seule la droite de gouvernement est en mesure de remettre de l’ordre. Face au même Front, Macron s’est montré imparable. On l’attend au tournant face au frontisme de gauche dont il devrait pouvoir discréditer l’approche réactionnaire sur des problèmes qui lui tiennent d’autant plus à cœur qu’il préconise, les concernant, des solutions réalistes, et donc, à même d’accoster au rivage du réel.
    Le pluralisme en république s’arrête là où s’agite la cause du peuple. Instantanément, la Méduse fait naufrage. L’idiote avait confié la barre à un mauvais capitaine issu de la noblesse occidentale. Elle épongera ma gueuse aspiration à m’extraire, au service de l’intérêt général, de toute forme de généralité. Les principes auxquels je demeure attaché intègrent ma complexité; l’universalisation de la prise de conscience individuelle dépend du droit des peuples à s’instruire en vue de se construire. L’homme n’est ni la brique ni le mortier, mais le charpentier de son propre destin. La réussite de son projet de vie dépendra de sa prise en compte du plan d’urbanisation psychique sous-jacent à la Cité authentique dont il devra s’accommoder de la nature forcément intangible.
    Le cosmopolitisme en démocratie s’arrête là où se dresse la table des commandements laïques. La proscription y est une prescription négative. Face aux ennemis de l’Internationale universaliste, l’ébranleur de l’Histoire ne fait pas l’apologie d’un système en chantier qu’il souhaite, précisément, sauver. De fait, l’amélioration d’un régime suppose que l’on ait identifié, localisé et, pourquoi pas, désigné ses défaillances. Le serpent fasciste doit aussi vite que possible être remis à sa place par la souche adamique. L’homme n’a pas été conçu pour la reptation. Qui s’y complaît ou s’y morfond ne sera pas conforté dans son inclination, encore moins érigé en modèle à suivre. Charb nous avait confié préférer mourir debout que vivre à genoux. N’oublions pas qu’avant de tomber au champ d’honneur, Charb a vécu debout.
    Vivre debout. Poète à Téhéran. Homo à Abuja. Yaouled à Istanbul. Athée à Ramallah. Blogueur à Riyad. Écrivain à Pékin. Journaliste à Moscou.

  12. Troisième ? Oui si on additionne les résultats de tous les partis dit « de gauche  » , ce qui s ´ apparente a une manœuvre de lecture qui détourne les résultats . Le fn quand a lui , s’ installe dans la durée .

  13. De tout cœur avec La Règle du Jeu pour soutenir ce pari.
    Chacun d’entre nous a des responsabilités, il s’agit de désamorcer l’angoisse que le FN entretient, de ne pas paniquer parce que le monde évolue. Il ne s’agit pas de croire aux lendemains qui chantent, mais, simplement, de garder le désir d’un air qui demeure respirable pour les générations que nous sommes et toutes celles à venir.
    Rien n’est joué, ni écrit, ni fatal.
    Bien à vous et bravo