Hôtel Europe est une pièce de théâtre. Un monologue. Du théâtre pour un homme seul, donc, pour un personnage seul en scène. Exercice d’écriture à contrainte, et travail d’acteur et de metteur en scène induisant d’autres contraintes. Pour son monologue, Bernard-Henri Lévy choisit la composition classique : cinq actes, unité de lieu, de temps et d’action. Car Hôtel Europe est, à bien des égards, une tragédie. Une « petite » tragédie intime et passagère – l’homme qui doit écrire un discours et ne parvient pas à trouver l’angle d’attaque, les mots, le ton – et une tragédie humaine, politique, historique – nous sommes le 28 juin 2014, à Sarajevo, où l’on commémore les cent ans de l’assassinat de François-Ferdinand.
Le personnage n’est pas nommé. Tout ce que l’on sait de lui, et que l’on apprend au fil de la pièce, c’est qu’il s’agit d’un écrivain, et d’un écrivain engagé. Il n’est pas à Sarajevo par hasard : il est venu en Bosnie lors du siège, et en lui bout encore la colère de ces années-là.
Je suis à Sarajevo. Je suis censé y chanter la gloire, la noblesse, de l’Europe. Je suis censé hisser haut le drapeau de cette Idée européenne qui est, j’en suis convaincu, la dernière chance des peuples d’Europe. Et ne me viennent que des images de honte et de tristesse… (p.25)
Il hésite sur les premiers termes – « amis de Sarajevo », puis « frères d’armes », puis « frères » tout court. Discourir sur l’Europe sur les lieux mêmes des tragédies, l’historique et la récente, l’attentat et le siège, à la fois le paralyse et le met en colère. Qu’en est-il de l’Europe ? D’où vient-elle, qu’est-elle devenue ? Et qu’allons-nous en faire ? Voilà tout le sujet de la pièce.
Cet homme-là ressemble à Bernard-Henri Lévy. On sait que Jacques Weber lui donne sa voix, son corps. Mais pour le lecteur, la lecture du seul texte est une expérience différente de celle du spectateur. Ce texte-là est compact, sans autre respiration que les coupures entre les actes. Les didascalies, en italiques et entre parenthèses, sont intégrées au monologue lui-même, sans retrait, sans alinéa. Chaque acte : un bloc. La disposition du texte imprimé est déjà un dispositif théâtral, et une indication sur le personnage : un type « carré », coincé entre quatre murs. Enfermé volontaire dans sa chambre d’hôtel, acculé à l’écriture d’un discours qui se dérobe. La diégèse du monologue épouse exactement le temps du spectacle : deux heures. Il y a urgence.
Il y a urgence dans tous les sens du terme. Le discours doit porter sur l’Europe, et cette Europe est mal en point. On s’apprête à commémorer le centenaire du point de départ sanglant du premier grand charnier mondial, et l’avenir n’est pas radieux. Le présent, lui, est électronique. En ce jour de « commémoration » – on ne célèbre pas, on commémore, c’est-à-dire que l’on convoque une mémoire commune – le personnage appelle sur l’écran de son ordinateur, projeté sur un des murs de la scène, une mémoire stockée dans le cloud, sur des serveurs invisibles. « Google est mon ami », déclare le personnage. De ce présent électronique, numérique, surgissent des photographies, des couvertures d’ouvrages, des citations d’auteurs, des montages. Se font entendre aussi dans la chambre les sonneries de notification des sms. Comment penser l’Europe, et écrire sur l’Europe, dans le bruit du temps ?
Le personnage convoque sa mémoire, peste et rage souvent, tout entier plongé dans un sujet qui lui tient, ô combien, à cœur, et sur lequel il n’arrive, donc, pas à écrire. Tout se bouscule : les voyages qu’il a faits et les personnes qu’il a rencontrées, les fondations antiques du continent et les remugles contemporains de fascisme et de nationalisme, les aspirations et les déceptions, les projections intimes ou collectives. Le corps, soudain, prend de l’importance. Le corps et la chair. Le personnage se déshabille, prend un bain, enfile une chemise propre. Il se prépare mais n’est pas prêt. Symboliquement, la scène du bain, et la prise de substances, accélèrent la pensée : l’Europe contemporaine, celle que nous avons bâtie, s’incarne dans des billets désincarnés, où les figures sont des ponts – des ponts imaginaires. Le monologue devient le discours, mi-farcesque mi désespéré. Un pied de nez, une proposition de retournement, un changement de paradigme semblent la seule solution envisageable :
Dante Alighieri, Emmanuel Kant, Périclès, Érasme, Monsieur Goethe, amis fantômes, êtes-vous d’accord pour ce putsch que je vous propose ? Êtes-vous prêts à remplacer au pied levé ces petits esprits, ces ronds-de-cuir, ces hommes gris qui se révèlent incapables d’arrêter la force noire qui monte, et qui gonfle, et qui enfle ? (p. 87)
Europe désincarnée, administrative, distraitement désintéressée par Sarajevo hier, par Lampedusa aujourd’hui, sans autre repère que l’économie à court terme et la soumission aux normes. La colère du personnage devrait être la nôtre.
La seconde partie de l’ouvrage, intitulée Réflexions sur un nouvel âge sombre – et dont le titre initial devait être Nouvelles vues sur l’Europe, le changement en dit long – est un ensemble de dix textes prenant pour appui une réplique de la pièce Hôtel Europe. Bernard-Henri Lévy revient, dans ces gloses, sur des points particuliers qu’il souhaite développer. Certaines de ces gloses sont spécifiquement philosophiques, et renvoient à des élaborations ou systèmes précis, Husserl, Sartre, les notions d’identité, d’empire et de nation. D’autres se réfèrent à notre immédiate actualité : le chapitre consacré à Poutine est terrifiant, mettant à plat avec clarté les fondements de l’idée d’Eurasie. À partir du fragment de réplique « … un concept juif noué à un mythe grec… » (Acte III), B.-H. Lévy envisage l’Europe selon les textes juifs, selon l’angle d’Édom. On ne peut éviter de mettre en parallèle ce chapitre avec L’Elixir de l’immortalité, le roman de Gabi Gleichmann (Grasset, février 2014), qui envisageait de façon romanesque la destinée d’une lignée juive, celle des Spinoza, en Europe, du Portugal médiéval à l’époque contemporaine. « Je suis ce Juif d’Europe », écrit B.-H. Lévy, avant de poursuivre « Je sais que c’est en Europe que j’aurai à accomplir, ou non, mon destin de Juif et d’homme » (p.171).
L’âge est sombre, celui que nous vivons et traversons, mais il ne tient qu’à nous d’aller vers l’éclaircie. Sarajevo, victime hier d’un siège assassin, et théâtre aujourd’hui d’une commémoration qui interroge – ne serait-il pas plus judicieux, et plus constructif, de célébrer les fins des guerres, plutôt que leurs commencements ? – est peut-être le point nodal d’une Europe qui cherche ses frontières. Pour Lévy, l’Europe ne s’arrête pas aux limites territoriales. S’il discute l’idée de nation et l’idée d’empire, la primauté de l’une sur l’autre, il s’en remet surtout à l’Idée d’Europe, à une communauté de pensée et aux fondements démocratiques. Comment faire pour que la diégèse de la pièce européenne que nous tentons d’écrire soit en phase avec l’élan que nous voulons donner à l’Idée d’Europe ?
Déjà, en 1994, dans un livret distribué par la FNAC, et qui reprenait les textes de grands écrivains témoins de la souffrance de Sarajevo (Chaque jour pour Sarajevo, tiré à part hors commerce à l’occasion de la Journée internationale pour la liberté de la presse, 3 mai 1994) Bernard-Henri Lévy soulignait, dans l’avant-propos, le caractère tragique de cette deuxième année de siège : « Unité de lieu : une rue. Unité de temps : un hiver. Unité d’action : cette guerre atroce, ce siège, qui furent, deux ans durant, l’ordinaire des gens de Sarajevo ». On sait combien de temps cela dura, atrocement. Notre actualité européenne, c’est en Ukraine qu’elle se déroule. C’est à notre porte. Mais à l’intérieur de l’enceinte, d’autres périls nous guettent. La « peste blonde » française, par exemple. Il ne s’agit pas, même métaphoriquement, d’élever des remparts. Il s’agit, avec conscience et constance, humainement, philosophiquement, clairement, d’ouvrir l’Europe sur une idée neuve. La « nouvelle vue », titre écarté, doit prendre le pas sur la constatation de l’ « âge sombre », titre retenu. Ne pas baisser les bras, voilà l’option.
J’ai pensé à l’Amérique, à son théâtre judéo-russe, à sa société de la vitesse qui n’a pas le recul nécessaire pour se rendre compte qu’elle est cent fois plus théâtrale que notre drame discret.
À Hemingway, un œil sur son sexe, un œil sur son canon scié.
À Henry Mill, père de la Remington et puis, à Odessa, ville métanatale du plus grand artiste mineur que la France ait produit qui, vacherie de vie, n’aura pas réussi à doubler cette vieille fripouille de Henry Miller, — le geste juste est toujours et d’abord un raté.
À la solitude de l’homme, ce ventriloque de Dieu aussi désemparé devant l’amour que peut l’être un e muet dans l’a qu’il enfourche.
À un banc de sable trop étendu pour un plan large.
Au bruit des feuillets dispersés d’un coup de vent.
À Altman se raidissant suite à une comparaison flatteuse avec Welles dont il percevait à distance l’écho dévalorisant et à Welles ricanant lorsqu’on le qualifiait de génie, convaincu de ce qu’il n’y en avait qu’un par siècle, et que pour le XXe, il y avait des chances que ce fût un jazzman.
Que, malgré tout, et bien qu’ils ne fussent pas les seuls à souffrir de ces tares orphelines, Altman et Welles avaient reçu quelques gènes qui n’appartiennent qu’à Biiip comme, par exemple, une certaine extensibilité du temps vous donnant l’impression, après deux heures cloué à votre siège, que le générique de fin est un générique d’ouverture… le fait de tourner les plans extérieurs comme des plans intérieurs, et inversement… l’épée de Damoclès suspendue au-dessus de chacun de leurs personnages, figurants compris.
À une abonnée aux emplois de barmaid castée pour un premier rôle de série Z.
À un modèle préraphaélite dans le rôle de l’iguane géant.
Que le monde kafkaïen ne pouvait rien apprendre à ceux qui s’étaient emmurés dedans.
À Cuauhtémoc, prêtre du temple d’Isis replongeant à la recherche du phallus manquant au corps reconstitué du géniteur d’Horus.
À l’ADN artaldien.
À la tête de la buraliste du Relay lorsqu’elle me vit hésiter entre les quatre exemplaires sans écornures d’Hôtel Europe qu’elle venait d’empiler les uns sur les autres, quelques minutes plus tôt, sur la table du rayon librairie dont elle ne semblait pas peu fière.
Que l’Europe était un fantôme.
Que l’Europe, au commencement, était un livre.
Que le rêve européen n’avait aucune chance d’aboutir car l’Europe est un éternel recommencement.
Qu’il existait une dichotomie entre la voix pensante de Lévy et sa voix rêvée.
Que Weber correspondrait à la double morsure, — cette façon qu’il a de peindre avec la langue, d’enduire le texte d’une couche de démiurgie ressuscitant la texture inimitable d’une sclère ou d’une veine de la main, — à la sanguine, — cette faculté d’être Agamemnon et Iphigénie en une seule personne, et de calmer d’un hémisacrifice la colère de la Vierge, — mais avant tout, au chiaroscuro, — cette lumière brûlant d’affleurer la ténèbre.
À Weber comme à ces noms d’acteurs qui ne possédaient pas de prénom.
À la glaise humaine consubstantielle du désespoir.
À la politesse des griffes rentrées.
Au désespoir qui nous prend à la gorge; il dépassait l’idée que nous nous en faisions et l’espoir dont il accouchait lui demeurait inconnu jusqu’au bout.
À ne plus regarder les choses en face; la prochaine fois, je me ferai un pense-bête.
L’identité européenne essayant d’essaimer à travers l’unité latiniste de l(a pré)-République.
Accoudé à l’autel évanoui du temple évaporé dont l’édification aurait pour conséquence d’épargner à nos jeunes la très sainte Der des Ders.
À Europe et j’ai joui des valeurs que piétinait son indomptable dieu en rut.
À l’autodéification du Dèmos.
Au plombier ukrainien qui refuse de bouger de là où il crève pendant que les cerveaux, en France, fuient de toutes parts.
À ces Français qui refusent de choisir entre Tsahal et un Jihâd dans tous ses États.
Aux cul-pardessus-tête pris à l’estomac par le nœud gordien d’un conflit israélo-arabe n’ayant jamais procédé de l’absence de reconnaissance d’un État palestinien mais, essentialistiquement, d’une incapacité à admettre la présence au monde de cette antination réceptrice de la Tora et du recouvrement de son insaisissable souveraineté à l’intérieur de ce qui est considéré par Amalek et ses idiots, finalement inutiles, comme le pré carré de l’Oumma.
Que l’on reprochait souvent aux Juifs d’exhiber des indignations sélectives, autrement dit, de réserver leur compassion aux seuls Juifs alors que ce sont des chrétiens, si je ne m’abuse, qui abaissèrent leur seuil de tolérance aussitôt qu’ils furent mis au courant que d’autres chrétiens étaient décimés par de notables djihadistes et ce à peine quelques semaines après qu’ils se fussent accommodés, semble-t-il, aisément — je crois que le chiffre exact était de 70% — que d’autres djihadistes, innommables ceux-là, s’occupassent de détruire ladite entité sioniste.
Que le piège paradigmatique tendu par nous aux membres du nouveau Groupe antisémite risquait de nous faire leurs complices tandis que, répondant à la provocation, ces derniers seraient bien capables d’organiser une manif de soutien aux martyrs de Béchir ou d’Assad rien que pour obtenir notre feu vert contre Netanyahou, tyran automatique vis-à-vis duquel il ne devrait plus y avoir d’objection à ce que nous l’attrapions ensemble par la peau du cou et le menions devant la CPI, — qu’ils se détrompent!
Que Peres ou Barak avaient eu tout le temps de sortir et leurs têtes et leurs mains du pilori des territoires occupés mais que c’est l’«horrible» Sharon qui prendrait le risque de remettre Gaza entre les mains de M. Abbas, de même que c’est un homme de droite, et pas n’importe lequel, Menahem Begin, ex-gardien de la forteresse du Betar, ex-chef du très controversé Irgoun, qui allait faire la paix avec l’Égypte le 17 septembre 1978.
Qu’il était grand temps que la gauche se fît pousser des dents.
Que Mezri Haddad avait raison de distinguer entre islamisme et djihadisme, qu’effectivement c’est l’islamisme qui est un fascisme, quant au Jihâd, quand même il serait conduit par un Abd al-Rahman moderne, — il est aujourd’hui, et de manière exclusive, le véhicule de l’islamofascisme, — ce dernier nous ramènerait au Moyen-Âge, chose pour nous intolérable, aussi tolérant que fût, replacé dans son contexte, le califat de Cordoue.
Au fait que la Reconquista islamica, j’entends par là «l’islamisation ou la mort» en terre d’islam, est au djihadisme ce que fut le franquisme au nazisme, un millénarisme attendant son heure, un fascisme voué, comme vous ne l’ignorez pas, à se répandre au-delà des frontières nationales (cf. Opus Dei) en vue de restaurer son empire déchu (cf. Saint-Office de l’Inquisition).
Au fait que l’EI est au monde d’aujourd’hui ce que la piraterie méditerranéenne était à notre Ancien Régime, et que si nous nous en tenons à verser un tribut à ses commanditaires dans l’espoir qu’ils nous en débarrassent, il est vraisemblable que cela se terminera par une bonne canonnade des familles.
Qu’Obama avait encore le temps, après être entré dans l’Histoire, d’en modifier le cours.
Que le naufrage démocratique devrait renoncer de lui-même au principe du référendum.
À l’électorat gazaoui et à ces Réflexions sur un nouvel âge sombre qui se télescopaient, d’où ressortait que les hamassistes ont ceci de commun avec les staliniens d’autrefois qu’ils sont des électeurs généralement informés, renseignés, maniaques de la statistique, incollables sur les chiffres de la misère mondialiste, de l’enrichissement d’uranium légal et clandestin, ou de la part du budget des allocations cryptofamiliales que ces salauds d’apatrides juifs volent, chaque année, aux vrais États membres de l’Organisation.
Aux marinistes, cet effroyable bouclier humain.
Contrevenir aux manquements des peuples faisant l’objet d’une absorption numérique, lesquels sont bien moins irresponsables qu’ils ne sont déresponsabilisés, entraînés dans la société du scandale permanent, attirés dans les sables mouvants névrotiques que renferment les étals du Net où en trois, quatre liens, l’on passe d’un entrejambes caverneux aux œuvres complètes de Julius Evola en passant par un portrait du Che imprimé au pochoir sur l’attaché-case d’un courtier de Wall Street.
Aux sites d’hébergement écrans monnayant leur protection à des psychopathes que nul ne foutra jamais à l’ombre sinon le hacker aveuglant des stars, lesquelles icônes aseptisées se consoleront en songeant à la cassure d’image qu’elles n’auront plus à effectuer elles-mêmes auprès d’un metteur-en-scène palme-d’orisable.
À ces connards de la diffusion du Lore qui, au vu des T-shirts promotionnels Jeunesses Nationalistes dont me font profiter les frères d’armes auxquels ils m’ont balancé, paraissent persuadés que je suis l’un des leurs depuis que je leur ai adressé une série de commandes, il y a de cela quelques années, souhaitant lire dans le texte des idéologues dont, paradoxalement, je m’inquiète qu’ils puissent aryenniser notre avenir commun.
Au prénom en enseigne de mon défunt boucher, roi de la merguez au pays des Vikings à jamais imprimé dans la chair emballée des clients carnivores, à son prince héritier estampillé Beth-Din, marié à une chrétienne, prenant le thé dans un coin de la boutique avec le pâtissier arabe dont il vend les gâteaux, récemment associé à l’employé du terroir qui n’a jamais, une seule fois, songé à le quitter en vingt ans de bons et loyaux services et puis, au fond, que la faculté de distinguer entre ce qui est juste et ce qui ne l’est pas octroie à ceux qui en sont pourvus toute latitude de faire redémarrer l’ascenseur social.
Que le soir où la civilisation libertaire repoussera l’outrecuidance au lieu que d’y pousser, la courbe du chômage s’inversera.
Que la fracture sociale était en chacun de nous, en chaque destin brisé, aussi successful qu’il soit.
À un état de conscience vaniteusement coupé de son substrat.
M’excuser à propos des ricochets que ma poignée de gravillons avait pu faire, atteignant malencontreusement Miss Lawrence et ses consorts; je ne visais qu’à dédramatiser, à pourfendre le puritanisme galopant, or, pour même que ses charmants clichés n’aient absolument rien de vulgaire, il appartient à la personne en tenue d’Ève de se montrer à qui elle veut, où et quand elle le veut.
Que la conscience d’être auschwitzien et, quelque part, de vertébrer l’idée d’humanité, ne se laisserait jamais réduire à un quelconque point Godwin.
À Lady Harriman et je me suis dit que, finalement, c’est assez cool de mourir d’une mort envoûtante.
À la Bosnie-Herzégovine menaçant, dès lors qu’elle demeurerait hors d’elle-même, à savoir en dehors de l’Europe, d’y creuser son trou noir.
À la Renaissance permanente.
Ayant participé activement à la construction théâtrale de la pièce j’ai hâte maintenant après l’effervescence liée aux répétitions et des » premières » de lire tranquillement sur le papier ce texte que j’aime et que seul Jacques Weber pouvait théâtraliser de la sorte . J’ai hâte aussi de lire ces 10 chapitres connexes dont vous m’aviez parlé à Venise dans l’urgence que vous aviez à terminer le texte à temps pour le « rendu » à l’édition. J’ai hâte quel beau sentiment si proche ou si complémentaire au désir.