Rien de nouveau sous le soleil
Michel Onfray a gratifié le grand public d’un long article de trois pages dans Le Point du 7 juin 2012 à propos du dernier ouvrage de Jean Soler « Qui est Dieu ? ».
Il se trouve que j’apprécie les travaux de Michel Onfray et ses conférences. Son goût pour un certain épicurisme et les philosophes délaissés n’est pas fait pour me déplaire. Par ailleurs, j’ai lu et suivi de longue date les différents ouvrages de Jean Soler sur la Bible, dont on peut en effet apprécier l’érudition classique malgré son fiel.
Michel Onfray fait grand cas du travail de Jean Soler, présenté comme une immense figure intellectuelle, un héros de l’esprit menant courageusement une guerre salvatrice contre l’hégémonie monothéiste au profit de la réhabilitation du bien précieux perdu par l’occident : la culture polythéiste, autrement supérieure. L’acteur principal de cette mise sous le boisseau du meilleur de la culture humaine, Athènes, au profit d’une ville honnie, Jérusalem, est bien entendu le juif (avec un petit j, c’est-à-dire l’adepte de cette doctrine à combattre)… C’est simple, limpide… Sur trois pages, Onfray se lâche en affirmant un tas de contrevérités, d’imprécisions, d’affirmations caricaturales tout en faisant croire au lecteur qu’on vient de découvrir enfin, grâce à l’héroïque Soler, comparé au grand Nietzsche, une vérité qu’on voulait si longtemps nous cacher sur la véritable identité de l’affreux et sanguinaire despote de notre culture : le Dieu du monothéisme, dont le Juif (que j’écris avec une majuscule car identité et religion sont ici indissociables), à la fois son esclave et son agent, ne vaudrait pas mieux que la caricature divine dont il se croit l’élu…
Cependant, contrairement à ce qu’affirme dans son article Michel Onfray, Jean Soler ne fait nullement dans la nouveauté. Je dirais même qu’il ressort des vieilles lunes avec un dogmatisme de premier de la classe qui récite une leçon bien apprise. Jean Soler viendrait casser six idées reçues, ce que nul avant lui n’aurait osé faire. Ce héros intellectuel déboulonnerait une bonne fois pour toutes l’immonde et sanguinaire Dieu d’Israël responsable de 2000 ans de malheurs et de guerres sans fin. Le monde intellectuel, l’Université au premier chef, par conventionnalisme, bouderait Soler, on l’accuserait même d’antisémitisme, ultime arme des censeurs à court d’argument, ce héros digne d’un autre briseur d’idoles mal reconnu, Onfray lui-même.
Examinons les six points de Soler, présentés par Onfray comme révolutionnaires :
1. Contrairement à ce qu’on croit, la Bible n’est pas si ancienne et n’aurait pas la primauté car contemporaine des grandes œuvres philosophiques grecques. C’est juste. Mais Michel Onfray semble ignorer que toute personne, quelque peu érudite en matière biblique, connait ce fait. De nombreuses recherches dans ce domaine ont été publiées et si quelqu’un s’intéresse à ce genre de sujet, je lui conseillerais plutôt la lecture de Thomas Römer, qui est un bibliste sérieux, que celle de Jean Soler… En fait de nouveautés, Michel Onfray, en fin connaisseur des textes philosophiques qu’il est, devrait savoir que le grand Spinoza avait déjà affirmé cela dès le 17e siècle… Thèse largement reprise, argumentée et divulguée depuis par les divers chercheurs dont bon nombre d’universitaires israéliens, dont certains portent la kipa… Qui ignore aujourd’hui que les textes antiques ont une histoire rédactionnelle complexe ?
2. « La religion juive n’est pas monothéiste mais monolâtrique » affirme Michel Onfray, le Dieu des Juifs serait une idole qui a bien réussi… Le problème dans cette affirmation est la confusion entre la préhistoire du judaïsme, qui puise en effet dans un fonds culturel polythéiste et « la religion juive » qui a traversé toutes sortes de phases et n’a pas fini de le faire. Là encore, rien de neuf sur l’histoire et nombre de savants travaillent à ces sujets depuis 150 ans… Mais de quels « Juifs » parle-t-on et de quelle époque ? Onfray qui sait, tout comme Soler, la valeur du langage se permet d’affirmer une généralité éternelle « La religion juive n’est pas monothéiste »… Donc, en toute logique, les synagogues sont des lieux d’idolâtrie où l’on affirmerait la supériorité d’une divinité sanglante sur ses concurrentes… Lamentable raccourci et simplification historique. Si Michel Onfray était meilleur lecteur de la Bible, il saurait que celle-ci présente effectivement les hébreux comme idolâtres et les fustige pour cela, mais que le terme « Juifs » n’apparait que dans le livre d’Esther, fort tardif, à une époque où le véritable monothéisme est un acquis et le stade de la monolâtrie, un lointain souvenir. Il saurait surtout que la Bible ne tient pas de discours théologique uniforme (d’où son intérêt et sa longueur d’ailleurs) et qu’au bout du compte l’enseignement du monothéisme s’y trouve bien, contrairement à ses allégations simplificatrices. Pour moi, « la religion juive » est celle que je pratique, bien loin des idées reçues et des assertions de Michel Onfray et elle puise dans un réservoir de 3000 ans de textes les plus divers, y compris les textes universitaires les plus critiques.
3. Pour Onfray, la Bible ne connait pas l’universel et incite les Juifs à écraser les autres… Un peu court, comme affirmation ! (sans parler de relents nauséabonds de conspirationnisme). Au contraire, le plus étonnant dans la Bible, c’est qu’un petit peuple montagnard isolationniste en soit arrivé à une vision universaliste, affirmée à de nombreuses reprises. On la trouve dans l’idée d’ancêtre unique à toute l’humanité présentée comme une grande famille égalitaire ; dans l’idée de la possibilité de construire une paix fraternelle universelle exprimée chez plusieurs prophètes, notamment Isaïe ; dans l’ordre de respecter l’étranger « car tu as été toi-même étranger », « tu aimeras l’étranger comme toi-même » (Lévitique 19,34) qui est répété à de nombreuses reprises, ainsi que dans bien d’autres passages qui abondent en ce sens. Il est vrai que les Juifs ont toujours agacé par leur particularisme qui peut parfois être sujet à critique, le vilain Haman du Livre d’Esther ne s’en gêne pas… Mais on sait ce que cet agacement peut engendrer dans l’Histoire humaine et combien de Juifs en ont payé le prix. Ce qui devrait inciter Onfray et Soler à un semblant de décence au moment d’avancer ce genre d’allégations et au moins les argumenter avec finesse. Certes la Bible, livre d’une grande complexité, n’a pas le monopole de la morale et de l’universel, mais elle énonce bien une morale universelle que la lecture révisionniste de Soler ne peut évacuer d’un revers de main, en la réduisant à ses seuls aspects particularistes ou ritualistes.
4. Paradoxalement, Onfray reproche à la Bible de ne pas avoir affirmé clairement l’immortalité de l’âme et la résurrection. C’est vrai, et réjouissons-nous de cette liberté dogmatique digne des pré-socratiques ! Les rabbins du Talmud en étaient d’ailleurs gênés et cherchèrent à prouver assez maladroitement que leur idée de résurrection s’inscrivait bien dans le texte biblique. Ce point de doctrine était même une des polémiques entre Juifs pharisiens et Juifs sadducéens au 1er siècle avant JC. Là encore, donc, comme innovation, on fait mieux : Soler a 2000 ans de retard ! Mais cela veut-il dire qu’il n’y avait pas de spiritualité chez les prophètes, ou même les sadducéens, comme l’affirme Michel Onfray ? Il semble avoir une idée bien étroite et dogmatique de la spiritualité, qui ne passerait que par la résurrection ou l’éternité de l’âme et contredit donc ici son propre discours philosophique…
5. Onfray nous dévoile une vérité soigneusement cachée : le Cantique des Cantiques parle de l’amour charnel, c’est un texte érotique ! Voilà l’incroyable découverte de Jean Soler ! On se roule de rire… (Quoi, Salomon, vous êtes Juif !) Mais il faudrait être vraiment aveugle pour ne pas le voir : « Tes seins, ta bouche, tes cuisses, le levier de la porte, la serrure,… non tu ne rentreras pas ! » Gainsbourg n’a rien inventé et personne ne s’y est jamais trompé, même si une lecture symbolique et mystique fut mise en avant chez les religieux. Onfray prend les lecteurs du Point pour des enfants de chœur ! N’eut-il pas été plus digne de la pensée de l’auteur de s’interroger sur ce choix délibéré d’un texte érotique par les mystiques et les chefs du puritain monothéisme ?
6. Onfray assène : le Dieu d’Israël est exclusivement ethnique et séparatiste… la preuve : les lois alimentaires et de pureté pratiquées par les Juifs… Comment un philosophe, forcément retiré régulièrement dans son pré carré bien gardé pour pouvoir écrire son œuvre universelle peut-il écrire des choses aussi terre à terre et caricaturales ? Ne connaît-il pas ce genre de lois sur la pureté chez ses chers Grecs ? Ne sait-il pas la vertu d’une discipline intérieure ? Quelle contradiction entre ces règles et les principes de l’Universel ? Voilà bien une affirmation simpliste. Mais là encore, rien de neuf, c’est la reprise d’un vieux thème antijudaïque, celui d’une époque où l’on jetait volontiers les Juifs dans les puits ou sur les bûchers pour leur apprendre les vertus de l’universalisme chrétien…
Le reste de l’article ne présente rien de bien nouveau non plus, Onfray, à la suite de Jean Soler, croit devoir prendre une pose héroïque quand il ne fait qu’enfoncer des portes ouvertes… S’il lisait un peu plus les biblistes et les historiens des religions, il se rendrait vite compte que le très savant et génial Jean Soler compile, vulgarise, avec un certain talent, mais ne dit rien au fond de bien original.
Ensuite, Onfray nous offre une révision du commandement « tu ne tueras point » qui, selon lui, ne concernerait que les membres de la tribu juive : les autres, on pourrait les massacrer comme bon nous semble… Là encore, en parlant d’un texte ancien, le mot « juif » est bien mal venu et plein d’ambigüité. Mais surtout, « tu ne tueras point » est une traduction discutable qu’il faudrait plutôt comprendre « tu ne commettras point de meurtre » ou « tu n’assassineras point », même sans savoir l’hébreu, il est facile de comprendre la différence entre « assassiner » et « tuer ». On peut pratiquer la peine de mort, sans pour autant assassiner… nuance à la portée d’un philosophe. Certes la Bible parle de condamnation à mort et décrit nombre de massacres, avant tout dans un but édifiant typique de son époque, mais cela ne veut nullement dire que c’est une question de Juifs ou pas (voir la fin du livre des Juges où l’on se massacre entre « frères », ou même l’épisode du veau d’or ou de Coré dans le Pentateuque). Le judaïsme a certes développé une législation à deux vitesses entre citoyen et étranger, que l’on peut critiquer, mais comme tous les systèmes de l’époque, y compris grec, et qui inspire notre système de citoyenneté actuel. L’accusation de restreindre l’interdit du meurtre aux seuls Juifs est grave et digne cette fois des pires rumeurs médiévales reprises au siècle dernier avec les conséquences que l’on sait : les Juifs solidaires entre eux empoisonnent les autres par haine du genre humain, et sont donc empoisonnables…
Puis Onfray nous fait verser une larme sur les Cananéens exterminés par « les juifs » (sic), grands massacreurs devant l’Eternel, contrairement aux très pacifiques Grecs…
Ici on touche au fond de l’absurde et de l’inexactitude, mais surtout à l’indécence pour ne pas dire l’abject.
Tout d’abord, en bon adepte de la critique biblique et de la rationalité, Onfray devrait savoir que le massacre des Cananéens n’est qu’une pure légende contredite par l’archéologie et le texte biblique lui-même. Il devrait savoir également, grâce à la même critique universitaire qu’il invoquait pour démolir l’ancienneté biblique, que les Hébreux sont eux-mêmes des Cananéens, même langue, mêmes divinités, dont le fameux El, sévère Dieu supérieur les conduisant à la monolâtrie, avant l’étape suivante… Que les terribles passages de massacres du livre de Josué ou ailleurs dans la Bible, choquent notre sensibilité humaniste, rien de plus normal et de plus légitime. Mais que cela fasse du judaïsme et du monothéisme en général le terreau obligatoire de l’extrémisme et l’inventeur du génocide, c’est vraiment tenir un raisonnement très superficiel et étaler ses préjugés au grand jour. Jean Soler oppose les Grecs épris de paix aux Juifs belliqueux… Faut-il rouvrir les classiques helléniques pour se remémorer les guerres entre cités, enlèvements, massacres et viols ? Faut-il rappeler les interminables luttes entre Sparte et Athènes et la politique hégémonique de cette dernière dont la cruauté envers les vaincus frappa Aristophane ou Xénophon ? Onfray ne sait-il pas la vantardise sanguinaire des Anciens, qui agissaient d’ailleurs moins qu’ils n’écrivaient, alors que les modernes font l’inverse… Cette vantardise et ce goût pour le sang versé sont communs à toute la littérature antique et aux bas reliefs, de la lointaine Mésopotamie jusqu’aux Romains, en passant par les Égyptiens, les Grecs, les Hébreux et bien d’autres. Mais l’athéisme occidental, dont Onfray se veut le porte drapeau, après ses dizaines de millions de victimes au nom d’une rationalité nationale parfaitement athée, massacrées comme jamais on ne le vit auparavant dans l’histoire humaine, n’est pas si bien placé que cela pour donner des leçons au reste du monde ou dresser un doigt accusateur contre le monothéisme.
Il est un fait que la Bible relève et cherche à résoudre dès ses premières lignes : l’être humain tue son prochain et a beaucoup de mal à s’arracher à ce rôle de Caïn et au cercle vicieux de la violence. L’accusation biblique, contrairement à ce que pense Onfray, est universelle et n’épargne personne, ni les Juifs, ni les Grecs, ni les hommes, ni les femmes… car s’il est un sujet de prédilection dans la Bible, ce n’est pas Dieu, mais bien l’humain dans son humanité la plus prosaïque, avec tous ses défauts exposés au grand jour et sous toutes les facettes possibles. Aucune figure biblique n’échappe à la critique.
Dans l’article d’Onfray, vient ensuite un parallèle doctrinal entre nazisme et judaïsme… On laisse à l’auteur la responsabilité de ses comparaisons d’un goût exquis. On ne relèvera que l’erreur historique : « les soldats du Reich allemand ne portaient pas par hasard un ceinturon sur la boucle duquel on pouvait lire : Dieu avec nous ». Or Onfray devrait savoir que ce ceinturon est très antérieur au régime nazi. Si c’est là la seule preuve de la ferveur monothéiste d’Hitler… avec quelques autres déclarations du Führer sur le « Tout-puissant », c’est un peu court. On pourrait opposer à ce grand admirateur de la culture polythéiste qu’est Michel Onfray, que s’il y a peut-être une ferveur religieuse dans le nazisme, ce serait plutôt sous la forme d’un retour aux bonnes vieilles valeurs du paganisme germanique, le culte du corps et des forces de la terre. Tout ce que le judaïsme déteste… Impossible me direz-vous, un païen, d’après Onfray, est forcément un homme de tolérance et un pacifiste, il suffit de regarder l’histoire glorieuse des empires de l’Antiquité pour s’en convaincre. Jean Soler, que l’on ne saurait bien sûr soupçonner d’antisémitisme, (impensable chez un esprit de cette trempe !), aime certainement beaucoup les Juifs (il fut diplomate en Israël, il doit en garder quelques nostalgies et mêmes des amis) mais déteste profondément le judaïsme, la culture juive et tous les monothéismes. Il n’aime pas non plus la « singularité » de la Shoa, « efforts désespérés à tout prix, jusque dans le pire malheur, pour accréditer l’élection par Dieu du peuple juif ». Si je comprends bien, les Juifs exploiteraient cyniquement la Shoa pour remettre en selle leur élection divine ! Faisons plaisir à Soler et Onfray. Admettons que la Shoa ne soit qu’un massacre parmi d’autres, rien que le juste retour de bâton après le précédent de Josué. Admettons qu’il n’y ait rien de singulier à aller chercher aux quatre coins de l’Europe, des vieillards, des femmes et des enfants dans le seul but de les éliminer. Admettons que tout cela soit un malheur normal et qu’il n’y ait pas lieu de faire de ce détail de l’Histoire, une singularité. Admettons également que l’Histoire juive – ses 2500 ans de diaspora, sa renaissance étatique et linguistique dans l’Etat d’Israël moderne – soit des plus banales. Admettons que la Bible soit un bien mauvais bouquin. Concluons une bonne fois pour toutes que ces gens-là nous ont assez cassé les pieds et qu’il est temps pour l’Occident d’en sortir ! Alors allons au bout de la logique d’Onfray : brûlons la Bible, Freud et quelques autres pour revenir exclusivement à Platon et Epicure !… Culture quand tu nous tiens !
Je ne connais pas les comptes que Jean Soler a à régler à travers ses « découvertes » et ses « combats héroïques » contre l’infâme. Je ne sais pas quels comptes Michel Onfray cherche à régler en montant au créneau pour promouvoir Soler l’incompris. Je sais seulement qu’en écoutant les conférences d’Onfray sur Freud, passé l’intérêt premier, j’ai ressenti un malaise dans ce besoin de tirer systématiquement sur le vieux docteur et « son goût immodéré pour l’argent »… En lisant l’article sur Soler, je ressens le même malaise, avec ici un indicateur troublant (lapsus de notre philosophe anti-freudien ?) : l’emploi quasi systématique dans cet article du terme « juif » alors qu’il est historiquement inapproprié et que les Juifs ne sont pas les seuls monothéistes, loin s’en faut (si en plus ils en sont toujours à la monolâtrie, qu’on les laisse alors tranquilles ces primitifs). Mais je ressens un plus grand malaise encore de voir un journal aussi sérieux que Le Point laisser passer des allégations aussi médiocres et mal à propos, au point de se demander si on lit du Onfray ou un avatar d’une médiocre littérature antijuive qu’on croyait dépassée, le tout dans un climat français où assassiner un Juif à bout portant ou le tabasser est devenu chose possible.
Je n’ai absolument rien contre la critique des excès religieux, au contraire ! En bon disciple de Moïse, je trouve salutaire de casser les tables sacrées et les idoles… En bon Juif je n’ai pas peur de l’autodérision. Comme chacun, je suis effrayé par l’éveil d’une religiosité extrémiste et bornée, y compris chez certains Juifs, qu’il est salutaire de critiquer et d’analyser. Mais il s’agit dans cet article du Point d’un lamentable et malsain jeu de massacre qui manque sa cible et discrédite profondément son auteur.
Yeshaya Dalsace, rabbin de la communauté DorVador Paris 20e
L’article de Michel Onfray sur le site du Point.
Un trés beau texte , dont j’ai eu connaissance par un lien fourni par « le site » Non fiction ». J’en partage entièrement le point de vue.
Merci pour cet article, 60 membres de ma famille paternelle ont été exterminés par les nazis en 19443 en Ukraine.
Pour cet écrivain et ce philosophe nous devons être des erreurs de la nature je pense.
Colette Arvers-Zimet
kant à l’agresseur il a porté plainte contre sa victime après que les forces de l’ordre l’eussent placé(e) en état d’arrestation
En fait, cet article manque sa cible. Il me semble qu’en bon athée militant, Onfray reprend simplement les thèmes classiques de la critique de la religion par ses extrémismes, en visant les juifs dans ce cas particulier.
C’est parfaitement exact que tout ce qu’il dit est connu (comme pour sa critique de Freud dont il venait lui-même de découvrir les critiques du « Livre noir de la psychanalyse »). Mais il vise le grand public et non les spécialistes. Que celui qui pense que ce qu’il dit est banal fasse un sondage sur les connaissances populaires.
1. Il faut que les archéologues essaient de creuser la différence de fond entre le fait de rédiger la Bible et le fait de la créer. La datation de la Torah en situe la rédaction sous le règne de Yoshyahou. Ceci apporte la preuve de ce qu’au VIIe siècle avant Iéshoua‘, le culte du Dieu unique est passé du stade de l’oralité au stade de l’écriture. Celui qui a tenté d’esquiver dans une course contre le monstre une criblée de parashot sait qu’un siècle ne suffit pas à bâtir un monument de cette envergure.
2. Que les soferim aient souligné le culte que les nations vouaient à des divinités plurielles ne signifie pas qu’ils leur aient attribué une existence divine. Ils prenaient acte du fait qu’elles existaient aux yeux de ceux de leurs congénères qu’ils voyaient se soumettre à ce qu’ils nommaient non sans une certaine prescience de l’unité génomique : «lois nohachides». Ne saurait être compté parmi les monolâtres le père d’un culte qui se fonda sur le brisement des idoles. Dès lors que leur précarité avait été constatée, le fait qu’il n’éprouvât pas le besoin de s’en persuader à chaque fois qu’il en écrasait l’ombre ne suggère pas qu’elles aient recouvré leur souveraineté céleste sur celui qui ne se prosternera plus à leurs pieds craquelants.
3. L’universalité du message hébraïque ne se démontre pas par l’efficience de la conversion, mais par l’exemplarité d’Israël dont la prescription vise à susciter chez l’idolâtre un abandon de son culte délimitateur via une révélation authentique, impossible à obtenir par le biais de la menace de mort ou d’une promesse morbide de récompense matérielle. Voilà pourquoi le crime d’un Juif est plus sévèrement puni s’il a touché un sujet des nations que lorsque sa victime appartient aux Douze tribus.
4. L’éternité de l’âme était en effet contestée par les Sadducéens. Restent les Pharisiens, les Esséniens et les Zélotes. Mais la rédemption est annoncée chez les grands comme les petits prophètes. Quoi qu’il en soit, je ne trouve pas trace dans les rouages du Tanach d’un monde à venir correspondant au monde où je vais et je viens, un monde où je retrouverais tous mes repères terrestres, un monde, en somme, où je m’y retrouverais. La résurrection chez les Juifs a pour seule vocation de présenter devant le Trône divin, pour le Jugement dernier, à la toute fin des temps, le nombre total des âmes créées depuis la première jusqu’à la dernière. Précursion de l’économie divine? Pressentiment de l’hypersurface où entrent en communication tous les points d’espace-temps?
5. Le Chir HaChirim n’est pas de l’érotisme crypté, mais de la métaphysique cryptée. L’amour physique y est représenté dans la dimension même qui incite au détournement le véhicule corporel dans le réservoir duquel l’âme humaine a été versée en sorte qu’ils réalisent, l’un avec l’aide de l’autre, leur voyage eschatologique.
6. L’universalisation du message hébraïque ne passe pas par le prosélytisme au sens prosaïque du terme. La transmission s’effectue dans la manière dont le serviteur de IHVH ne déclenche pas l’extinction de son feu intérieur dès lors qu’un idolâtre l’appelle au secours. Du pharaon de Misraîm à l’empereur Titus en passant par les rois de Ninevé ou de Babèl, adversaires d’Israël (ou instruments de Dieu) trouveront ainsi le salut par la voie des conseils, bienveillants toujours, complaisants jamais, qu’ils auront su recevoir de la part des prisonniers Iosseph ou Daniél, du vagabond Iona ou de l’ancien commandant militaire de Galilée Titus Flavius Iosephus.
7. «Amalek» est une métaphore du mal. En fait d’invention du génocide, les Juifs ont peut-être été les premiers à s’attaquer au mal par la racine. Amalek, fils d’Èliphaz, fils de ‘Éssav, frère jumeau d’Ia’acob ou De la gémellité du bien et du mal.
Lorsque j’évoque la gémellité du bien et du mal, je ne songe pas à deux jumeaux dont l’un incarnerait le bien cependant que l’autre subirait l’outrage de revêtir à lui seul tous les «organes» maléfiques. Il ne s’agit là que de l’interdépendance de principes anthropomorphosés. Mes lapidaires sont autant de réponses au bâclage des chapitres de l’article du Point baptisés «Six idées reçues» et «Invention du génocide», où l’ancien prof de philo du lycée technique privé catholique Sainte-Ursule a cru atteindre une cible qu’il aurait su inatteignable après quelques années d’étude. J’en aurais autant au service de l’instrumentalisation que l’auteur du Traité d’athéologie fait des courants philosophiques ou religieux antiques et médiévaux dont la simple mention «haereticus» que tamponnent sur leur front les artisans de l’unité de l’Église les lui rend mécaniquement sympathiques, peu lui chaut que l’intolérance de l’une pour les autres n’ait eu d’égale que celle des autres envers elle, animées qu’elles étaient par une même passion pour un ordre et un seul, le sien propre, auquel tout transgresseur s’exposait pareillement aux foudres de son clan, qui au bâton de Diogène, qui à la langue fendue des Ophites. Autant au service du détournement d’Aristippe ou d’Épicure, le fondateur de l’hédonisme étant doué d’une capacité que lui aurait envié le cardinal Daniélou, celle de fermer sa porte à un bouquet de trois odalisques plus irrésistibles les unes que les autres que Denys le Tyran avait fait conduire à sa chambre, s’épargnant ainsi le déplaisir que lui eût causé le renoncement à deux d’entre elles, le prototype épicurien ayant pour sa part adopté une vie proche des lamas tibétains là où il se contentait des plaisirs que procurent les nutriments et les mouvements du corps sans excéder jamais le nécessaire d’un bol d’air, d’une marche à pied, d’une miche de pain ou d’une lampée d’eau. Hédonistes…! épicuriens…! jouisseurs non dénués de cette vertu cardinale vers laquelle converge l’ensemble des règles de conduite dont l’on peine à reconnaître qu’ils les aient préservées, avec force morale.
Je n’étais pas très chaud à l’idée de me jeter dans le piège gros comme une maison e.t.ite d’une interprétation de la conquête de Kena‘ân cherchant son parallèle avec le retour des Juifs sur les lieux de leurs antiques «exactions». Mais Jetons-nous puisque l’on nous presse de le faire… Kena‘ân, d’abord. Petit-fils de Noah, fils de Hâm qui avait eu le malheur de surprendre son père nu et en état d’ivresse la première nuit où il toucha terre au sortir du Déluge. Le sauveur de l’humanité prononce donc une malédiction sur la génération issue de Hâm, Kena‘ân, qu’il déclare dès lors serviteur de Shém. Venons-en à la conquête de Kena‘ân au sens des royaumes fondés par sa descendance… Les eaux du Iardèn s’arrêtent pour laisser passer Iehoshoua‘ guidant le peuple hébreu. Les remparts de Ieriho s’effondrent au son du chofar. Le soleil se fige à Guib’ôn, ce que seul IHVH peut réaliser, preuve que c’est IHVH qui se bat pour Israël. D’un bout à l’autre on décèle une recherche de justification de cette guerre de conquête que tout peuple a menée pour se munir d’un territoire contenant des ressources vitales et se prémunir contre les assauts éventuels d’un voisin convoitant ses ressources humaines. Il faut que Dieu en ait décidé ainsi justement, qu’il accomplisse à travers ceux aux côtés desquels Il se tient une sentence méritée. Les Hébreux ne placent pas le bien dans les forces de la nature mais dans celles de l’Esprit. Leur sentiment de culpabilité légendaire s’explique là où il explique leur façon de s’expliquer ce à quoi la nécessité d’assurer la préséance de leur existence précaire sur l’être auquel ils se doivent d’être les pousse. Au vrai, nous savons que les Kena‘ânim n’ont jamais été que littéralement exterminés, ils ont probablement subi une défaite cuisante, mais leur persistance parmi leurs conquérants sera responsable quelques siècles plus tard de la division du royaume de David, les tribus du Nord ayant cédé à l’influence des idolâtres qui vivaient en leur sein.
L’intérêt de ce sentiment de culpabilité dont la suppression est au fond l’objet même de cette guerre sans fond, consiste dans le recul d’un plaisir narcissique, antipathique et obscène que l’on est invité à réprimer face, par exemple, à la défaite d’un ennemi. La victoire, que l’on n’attribue qu’à Dieu, nous tient ainsi à l’abri de toute espèce de satisfaction morbide au vu des humiliations et souffrances d’autrui. Si le Seul-Dieu ne peut pas, ce qui est aussi évident qu’inédit dans l’Histoire, Se réjouir (je rappelle au lecteur qui s’en agacerait que l’anthropomorphose doit être conservée afin de signifier l’incompréhensibilité de l’Être auquel un esprit humain est réduit à se former une image concevable) de voir Ses créatures périr sous les eaux d’une mer des Joncs qu’Il referme sur elles, le Klal Israël qui En pratique le culte est invité à réprimer les sentiments naturels qu’il ressent au moment même où ceux qui étaient sur le point de le faire globalement passer de vie à trépas sont neutralisés. Premier effet de cette mise à l’écart du plaisir, la mise à distance du désir de récidive. On ne court pas après un objet qui d’expérience n’a jamais procuré à son acquéreur aucune satisfaction.
Il y a un fossé d’un antimètre entre le monothéisme et un bouffeur de curé qui gagnerait à se faire a/théologien. Mon objectif n’est pas de combler ce fossé mais au contraire, de maintenir sa béance. Pour autant, ne donnons pas du grain à moudre à un dévastateur tenant lieu de contradicteur. Je profite néanmoins de corriger dans la deuxième partie de mon impubliable «l’ensemble des règles de conduite dont l’on peine à reconnaître qu’ils les aient préservées, avec force morale» que je remplace par «l’ensemble des règles de conduite dont cet adversaire attardé de la chose morale semble peiner à admettre que les maîtres qu’il phagocyte les aient préservées avec force morale».
Que Michel Onfray goûte un peu à la calomnie, à la mauvaise foi des uns et des autres, aux procès d’intention aux intentions délibérées de lui nuire, à la condition du bouc-émissaire aussi… lui qui en son temps fut si prompt à condamner Dieudonné « sans connaître le dossier », et alors que personne ne lui en demandait tant…
Sans doute en sortira-t-il un peu plus adulte et mature, un peu plus mûr, plus profond, avec un peu plus d’épaisseur… loin du confort d’une histoire de la philosophie quasi anecdotique et bien en peine de projeter sur le réel un peu de cette lumière consolatrice ; le réel… celui qui nous étouffe tout en nous échappant… aussi évanescent que pervers, chaque jour un peu plus liberticide et homicide.
Il est temps qu’Onfray monte d’un cran, qu’il gravisse les quelques marches qui le séparent encore de ceux qui se moquent bien de revêtir les habits de celui qui bon an mal an, s’arrange toujours pour occuper le beau rôle… un Onfray penseur de province, aux origines prolétaires et casanier… pendant d’un BHL globetrotteur et millionnaire.
Et manifestement, seules l’injustice et la souffrance l’y aideront. Aussi, qu’il accueille donc cette épreuve avec l’espoir d’en sortir plus fort et plus talentueux encore.
Michel Onfray est brillant ,il est très compétent en philosophie,par contre il a ses idées sur tout,exemple:Jésus Christ n’a pas existé,ce qui est pourtant prouvé,qu’il n’aime le christianisme,pourquoi pas!Le voila maintenant qu’il va faire le procès de la bible,alors que visiblement cet immense document lui largement étranger!
La lecture de son livre sur » l’athéologie » avait manifesté pas mal d’animosité!!
Connaître son périmètre de compétence ,est ce irréaliste?
Bonne continuation pour son université
jean paul
Entièrement en accord avec vous, sauf sur un point. Quand vous dites que l’article discrédite son auteur. Pour nous oui, mais malheureusement mr Onfray a aussi renforcé son lectorat, et le journal le point a risqué à lui donner une tribune pour cela.
Il est en effet assez surprenant d’entendre parler, dans cet article de M.Onfray,
d’une « Grèce qui ignore l’intolérance, la banalisation de la peine de mort, les guerres de destruction massive entre les cités ; une Grèce qui célèbre le culte des femmes ; une Grèce qui ignore le péché, la faute, la culpabilité ; une Grèce qui n’a pas souhaité l’extermination massive de ses adversaires »,
du moins pour qui a lu Thucydide.
(le « culte des femmes » dans la Grèce antique serait d’ailleurs un sujet assez amusant à traiter)
Il est rassurant de lire des mises au point claires et sensées face à ces cuistres qui tour à tour découvrent l’eau tiède ou bien au contraire prennent leurs fantasmes pour la réalité.
On rappellera également que cette vision des Juifs comme premiers rivaux des nazis qui finalement reprendraient le flambeau en leur volant la place de peuple élu, est une idée… nazie, si j’en crois Hanna Arendt qui montre comment la vision nazie des Juifs – un peuple sans frontières qui viserait à la domination du monde par le complot et la violence – sert en fait à construire et justifier les visées totalitaires du parti nazi (d’où la récupération des « protocoles des sages de Sion »).
Effectivement pour le chrétien catholique que je suis ,il n’y a rien ce nouveau dans les six idées reçues que démonterait Jean Soler dans son livre. Je partage totalement l’analyse de ces six points que fait le rabbin Yeshaya Dalsace. Autant la réflexion de Michel Onfray et son athéisme militant servi par des talents pédagogiques hors de pair est stimulant pour nous aider à débarrasser notre foi de toutes les scories idolâtriques qui peuvent la recouvrir ou la menacer, autant son obsession à vouloir régler , sans y arriver, ses comptes sans doute justifiés , avec la religion de son enfance, risque de le faire basculer dans la caricature ou l’on sent pointer le traditionnel antisémitisme de la gauche extrême. Par ses excès, Michel Onfray nous démontre que les blessures d’enfance restent déterminantes dans l’appréhension du monde , quand bien même on se veut et l’on est philosophe.Un signe de la permanence , voire de la revanche de Freud?
Lors de la dispute entre Michel Onfray et Elisabeth Roudinesco autour de Freud et de la psychanalyse , j’avais noté dans la réponse d’Onfray à Roudisnesco publiée par Médiapart cette phrase qui sent son pesant de merde:
« Pas question de relever le mépris venu des beaux quartiers parisiens que ses honoraires lui permettent d’habiter contre moi qui suis tout juste un goy terroir «du bocage de Basse-Normandie» «
Aussi mal à l’aise que possible à la lecture que j’ai faite dans le Point de cet article, mêlant la surprise à l’incompréhension en m’apercevant que l’on se sert des mêmes leviers, conspirationnistes que dans un édito de Garaudy ou Messian, avec des données bibliques qui pour une athée comme je suis sont difficiles à contrôler, mais qu’importe, les termes employés par Onfray, dont le livre sur Freud a représenté pour moi une interrogation quant à la probité de son contenu, sont venus conforter ce que je craignais de cet auteur, à savoir que sous couvert d’être un être libre et iconoclaste remettant en cause les valeurs partagées par le plus grand nombre sans que cela donne une quelconque légitimité aux dites valeurs, il serait tout simplement…anti juif ?
Je ne peux et ne voudrais le croire. Attendons sa réponse à Yeshaya Dalsace qui semble bien connaître son sujet.
Rien de nouveau sous le soleil….
La Bible le Livre le plus mal lu de l’Histoire.
Et Onfray l anti religieux et anti Freudien du café du Commerce.
Ce n’est peut être pas le lieu mais je me permets de vous envoyer
(à vous de voir si vous voulez le faire paraitre)
un lien où on voit bien, grâce à un habile montage, de la façon dont Onfray
fait des raccourcis (ici par rapport à la parole de Mélenchon quand celui ci
a commencer à augmenter dans les sondages)
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http://www.agoravox.tv/actualites/politique/article/l-intox-d-onfray-sur-melenchon-35216
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Cela fait assez peur de la façon dont Onfray simplifie ou oublie des choses
dans ce qu’il dit de Mélenchon.
Quelque part, cela montre surtout de façon flagrante de la façon dont
il travaille : par oublis, non dits, raccourcis.
Pour ma part, je continuerais à écouter ses cours de philo mais c’est tout.
Il fallait bien une réponse étayée pour autant d’approximations et d’excès dans le papier d’Onfray qui ne brille en effet que par son ignorance concernant l’histoire ancienne et des religions. Pour ce qui est de Soler, il n’est qu’un vulgarisateur et non un scientifique, de qualité mais dont les motivations deviennent de plus en plus contestables, pour ne pas dire douteuses… Quant à la publication du long article dans le Point, elle s’explique par l’amitié de FOG pour Onfray qui n’est pas du tout le provincial esseulé auquel on ne donne pas la parole. Ce qui est consternant, comme vous le soulignez à la fin, c’est qu’Onfray part sabre au clair bien facilement, tel un Don Quichotte fonçant sur un ennemi plus fantasmé que réel. Cela réduit considérablement la crédibilité de ses écrits – il préfère dénoncer quelque chose qu’il ne connaît pas plutôt que d’étudier et de prendre le temps pour cela – et nous éloigne toujours d’une mise à disposition du grand public des connaissances sans préjugés au profit d’une vulgarisation agressive, racoleuse et même populiste. En jetant le doute sur tout sujet et sur toute discipline, il se fait imprécateur – un comble pour un athée -, attisant les rancoeurs, par exemple contre les « élites » universitaires, et faisant l’étonné si après on lui reproche ses excès – a-t-il conscience seulement du poids des mots et du choc des photos (voir son dernier livre sur Camus), n’est-il pas naïf en ne proposant que des lectures plates, au premier degré? à moins qu’il ne s’agisse de mauvaise foi intentionnelle, car on ne peut lui retirer la performance (mais tant de livres…) intellectuelle.
Article passionnant, merci infiniment.
Cela me permet de mieux comprendre ce qui me gêne aussi depuis un moment dans la façon de travailler d’Onfray, ces raccourcis, ces oublis malhonnêtes, sa façon d’asséner les choses… Dans son livre sur Camus il parle très peu des libertaires qui ont parlé de Camus avant lui, (disons qu’il en oublie beaucoup !) et donne ainsi l’impression de découvrir Camus !? Un Camus Nietschéen qui pourrait être le double rêvé d’Onfray…
Petite infos sur le journal Le Point : Franz Olivier Giesbert, directeur du Point est un admirateur du travail d’Onfray et ne s’en est jamais caché. Je me souviens que pendant la polémique sur « Freud », FOG a invité de nombreuses fois Onfray à son émission télé, il a fait aussi une émission sur Onfray chez lui.
Bravo à Yeshaya Dalasace pour cette chronique.
J’avoue que le « scoop » sur l’érotisme enfin révélé du Cantique des Cantiques place tout de suite notre piteux duo dans la catégorie des idéologues laïcards médiocres et incultes.
Mais que « diable » vient faire Le Point dans cette boue périmée ? Sans doute ont ils été mal … »inspirés » !
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