Tinguely – nous n’osions jamais l’appeler Jean – s’est occulté en 1991 avec des obsèques dont il avait organisé le déroulement. Niki lui a rendu hommage avec une nouvelle série, les Tableaux éclatés. Jusqu’à son occultation en 2002, elle reste liée à Pontus, un homme de musée d’exception qui s’est occulté en 2006.

L’exposition met en lumière les relations entre ces trois artistes du XXe siècle : deux créateurs et un conservateur de musée hors norme. Audace et défis lancés à l’un ou à l’autre, influences réciproques, ou encore solidarité la plus panique, ont été autant d’évidences pour le développement du parcours exceptionnel des trois protagonistes, à travers la création d’œuvres spectaculaires et l’élaboration de projets « fous ». Vécues sous le signe de l’anarchisme, mais aussi de la joie. L’exploration des projets titanesques des deux artistes, a été soutenu par Pontus, homme de musée rénovateur inouï (il fut aussi le premier directeur du Musée national d’art moderne au Centre Pompidou).

[Sophie Duplaix est la Conservatrice en chef des Collections contemporaines au Musée national d’art moderne-Centre Pompidou de Paris. Une création géniale, entre autres, de Claude Mollard, quand on voulait tout arrêter au nom du XVIIIe siècle.]

L’Autel OAS fut créé par Catherine-Marie-Agnès Fal de Saint Phalle en 1962 avec des objets divers, animaux taxidermisés et peinture dorée, de 245 x 243 x 40 cm ; il avait enthousiasmé André Breton et les surréalistes. Mais elle préféra, comme Topor, visiter les collections de mes caves plutôt que d’aller à la Promenade de Vénus ?

Douze « pseudo-arrabalesques » pour Niki et Tinguely avec Pontus

« …herreurs de l’Intelligence Artificielle ? »

« …elle se cache, si emmêlée qu’elle ne se retrouve pas ? »

« …comme d’autres, je paye mes hédonismes et réjouissances ? »

« …les parures et les ornements exceptionnels, sont-ils la règle ? »

« …celui qui est alité n’est-il ni écœuré ni ennuyeux ? »

« …la bagatelle, ou même la babiole, est tout le reste ? »

« …si inquiète et affligée qu’elle laisse échapper l’espoir ? »

« …rien ne m’émousse, tout m’épuise ? »

« …impassible et inaltérable, je crie ou hurle au sommet ? »

« …souvent la flamme est-elle renouvelée ou altérée ? »

« …je plane, je vole, espérant atterrir, sans anicroche ? »

« …se suicider par désespoir était-il son seul acte intrépide d’espoir ? »

Photos

Fernando Arrabal visite l’exposition « Niki de Saint Phalle, Jean Tinguely, Pontus Hulten » au Grand Palais, à Paris. Il pose devant une œuvre de Niki de Saint Phalle.
Fernando Arrabal visite l’exposition « Niki de Saint Phalle, Jean Tinguely, Pontus Hulten » au Grand Palais, à Paris. Il pose devant « L’Autel OAS » de Niki de Saint Phalle.
Fernando Arrabal visite l’exposition « Niki de Saint Phalle, Jean Tinguely, Pontus Hulten » au Grand Palais, à Paris. Il pose devant « L’Autel OAS » de Niki de Saint Phalle.
Fernando Arrabal visite l’exposition « Niki de Saint Phalle, Jean Tinguely, Pontus Hulten » au Grand Palais, à Paris. Il pose devant une œuvre de Jean Tinguely.
Fernando Arrabal visite l’exposition « Niki de Saint Phalle, Jean Tinguely, Pontus Hulten » au Grand Palais, à Paris. Il pose devant une œuvre de Jean Tinguely.

Niki de Saint Phalle, Jean Tinguely, Pontus Hulten
Exposition au Grand Palais à Paris
Du 26 juin 2025 au 4 janvier 2026.