Un sentiment d’accablement, et d’injustice extrême, nous étreint et nous réunit pour lancer, ici, aujourd’hui, cet Appel de Paris en faveur du Kurdistan.
Voilà une nation amie qui sort de cent ans de lutte contre toutes les tyrannies.
Voilà un peuple qui s’est porté, trois ans durant, seul au sol, sur mille kilomètres de front, contre Daech.
Voilà des femmes, des hommes, qui ont accueilli un million et demi de réfugiés chrétiens, yezidis, arabes qui fuyaient l’enfer islamiste.
Ce peuple, le 25 septembre dernier, se prononce, par un référendum démocratique, et à une majorité écrasante, en faveur d’une indépendance qui est son rêve séculaire.
Il se prononce, plus exactement, pour l’ouverture de pourparlers avec Bagdad dont il est bien spécifié qu’ils prendront le temps qu’il faudra pour qu’un avenir solide, bien concerté, puisse se construire entre peuple constitutifs de la «fédération» irakienne.
Mais voilà que les grandes puissances démocratiques condamnent, par avance, ce référendum au nom de l’intégrité territoriale de l’Irak, ce pays déchiré, désuni, chaotique qu’elles feignent, de manière incompréhensible, de tenir pour une donnée intangible de l’équilibre régional.
Et voilà que, forts de cette condamnation du Kurdistan par ses alliés et amis d’hier, les pays voisins (Irak, bien sûr – mais aussi Iran et Turquie) qui tiennent les Kurdes pour un peuple décidément en trop, décrètent un embargo aérien et terrestre sur le Kurdistan, l’enferment ainsi que le million et demi de réfugiés dans ses frontières et que l’Irak, à l’aide de chars américains et avec l’appui de milices chiites et de pasdarans venus d’Iran, passe à l’attaque, s’empare de la zone de Kirkouk et affronte les Peshmergas jusqu’à 50 kilomètres d’Erbil.
Nul, alors, ne vient au secours du Kurdistan.
Nul ne condamne l’agression de ces puissants voisins pour qui le silence de la communauté internationale est une aubaine pour en finir avec ce trublion démocratique, ce mauvais exemple que serait un Kurdistan libre et indépendant dans une région qui cultive les régimes autoritaires et opprime ses minorités.
Nul ne semble réaliser que l’Iran met, un peu plus encore, la main sur l’Irak et achève d’ouvrir, avec la complicité du sinistre Bachar Al Assad, le fameux corridor chiite dont elle rêve depuis longtemps et qui a vocation à aller du Liban à Barhein.
Trahis par certains en leur sein, abandonnés de leurs amis d’hier, que vont alors faire les Kurdes ?
Se plier à un destin si funeste ?
Redevenir, sous la contrainte des «Irakiens», ce fantôme de nation, cette chimère sanglante ?
Rentrer dans l’ombre, retourner dans les montagnes dont nul, jamais, n’a pu les chasser ?
Va-t-il, ce peuple fier, à la nuque raide, qui rêvait de prospérité et de modernité, qui vivait à l’heure de la démocratie, qui en avait assez de devoir vivre les armes à la main contre d’éternels ennemis, retrouver sa flamme et reprendre sa marche séculaire vers la liberté ?
Ce peuple est un ami de la France.
Il a reçu, depuis tant d’années, le témoignage répété de notre admiration et de notre gratitude.
Quand tous se détournent de lui, nous nous devons d’être fidèles à cette histoire de liberté et de grandeur.
Nous avons, nous, Français, héritiers de Voltaire, de Gambetta, Zola, Dreyfus, Jean Moulin, un peuple proche de nous et qui s’est inspiré de nous ; sa flamme – la Fondation Danielle Mitterrand, qui contribue à nous rassembler ce soir, est là pour en témoigner – a été aussi, un peu, la nôtre et fait partie de l’histoire de la France et de Paris.
Ne laissons pas s’éteindre en nous la flamme du Kurdistan.
Demandons le retrait des troupes irakiennes et des milices iraniennes qui les appuient sur la ligne où elles se trouvaient avant le référendum du 25 septembre.
Exigeons l’arrêt des exactions, des pillages, des assassinats ciblés ou collectifs qui ravagent, depuis que les milices l’ont envahie, la ville de Kirkouk ainsi que ses environs.
Plaidons pour que la coalition internationale qui a combattu, face à Daech, au coude à coude avec les combattants irakiens mais aussi kurdes impose sa médiation aux frères d’armes lancés, aujourd’hui, dans une guerre fratricide et ruineuse pour tous.
Appel de Paris en faveur du Kurdistan
8 novembre 2017
Un appel lancé par Caroline Fourest, Anne Hidalgo, Hajar Aumar Ismaïl, Bernard Kouchner, Bernard-Henri Lévy, Gilbert Mitterrand, Kendal Nezan et Manuel Valls.
Je soutiens absolument cette action! Mais j’aimerai vous faire un appel: continuez sur votre lancée et prenez aussi une initiative contre le danger qui guette la nation kabyle depuis la prise du pouvoir en 1962 par les arabo-islamistes à Alger. Les Kabyles essayent de résister pacifiquement contre un pouvoir machiavélique, « daichisant », anti-juif et anti-chrétien. Le pouvoir colonial d’Alger est entrain de prendre le monde libre à contre-pieds. Alger est atteint du syndrôme de » l’ Andalousie perdue ». La nation kabyle, dernier bastion amazigh(berbère) non arabisée, est actuellement prise dans un étau, salafisation-arabisation du régime fascisant d’ Alger. Elle est le seul rempart laïque et démocratique contre un panarabisme conquérant.
En ces heures borgnes où Bachar le Chimique se voit déjà ratifier un accord de Paris sur le climat, lequel accord, avec le concours du liquidateur du fossoyeur de l’UpM, ce jeune Œdipe dans lequel il n’est pas impossible que le plus carnassier des deux Assad aperçoive son propre reflet, chez qui, dans tous les cas, il ne peut pas ne pas sentir gronder la réincarnation de Nicolas Sarkozy, — «Il fut un temps où, invité d’honneur au pays des Lumières, l’on déclamait la Déclaration universelle des droits de l’homme à mes pieds», — pourrait lui donner l’occasion de faire la leçon au seul chef d’État occidental qui, animé d’un éclair de conscience se résorbant à une vitesse induite par sa propre nature, ait eu, tout de même, le cran de bombarder son arsenal de chiottes*, en ces heures hypocrites, dis-je, cessons de nous imaginer qu’en agitant la muleta étoilée d’Israël, nous parviendrons à endormir le Taureau acéphale des Nations à la faveur des Kurdes. * Ceci n’est pas une insulte**, mais une allusion. ** En pleine Seconde guerre de Tchétchénie, le tsar de toutes les Irrussies ne semblait pas rougir alors qu’il promettait aux terroristes*** que les Russes iraient les buter jusque dans les chiottes. *** Les tyrans placides n’ont pas eu de mal à se trouver deux points d’accord : 1) ils se refusent à distinguer entre preneurs d’otages et boucliers humains; 2) ils rasent**** gratis. **** Ceci n’est pas une métaphore*****, mais une allusion. ***** Le 9 février 1995, l’armée russe bombardait****** massivement Grozny, laissant derrière elle un paysage lunaire qui n’est pas sans rappeler les décors de fin du monde où fut pressentie, l’espace d’un printemps, la construction inexorable de cette démocratie syrienne trop facilement anéantie sous le prétexte d’une guerre défensive placée sous l’égide imparable de la lutte antiterroriste. ****** André Glucksmann emploiera le verbe raser pour mieux souligner l’intention exterminatrice. Employons-nous à recourir aux seules méthodes en vogue; rassemblons nos Forces Franches Libres contre le nouvel ordre mondial alterné; faisons peser sur l’Irak et sur le Levant le spectre d’une seconde guerre de Cent ans; et mettons tout en œuvre pour octroyer au Kurdistan, dans les plus brefs délais, un statut d’État observateur à l’ONU.
Je soutiens totalement cette initiative
Créer un deuxième Israel dans la région quelle bonne idée. Un pôle de stabilité (tu parles)!