Nous étions le 15 janvier et j’assistais dans ma ville, avec les amies de notre mouvement, à l’inauguration d’un parvis en mémoire d’une des victimes des attentats de janvier 2015.
Il s’agissait de François-Michel Saada. La plaque dévoilée indique sobrement qu’il a été tué parce que juif, dans l’attentat de l’Hypercacher. Un olivier a été planté tout près. La cérémonie fut infiniment digne et émouvante, marquée par les témoignages de ses proches, la chanson de Renault, la force des discours prononcés par le Maire de Fontenay-sous-Bois et le responsable de la communauté juive.
Comme tant de fois déjà, j’ai eu le regret de n’avoir découvert une personne, son nom, son visage, son histoire, sa vie, qu’une fois celle-ci détruite par un terroriste.
Je songeais également que si au lieu d’avoir été assassiné par un terroriste dans un supermarché parisien, cet homme l’avait été dans un supermarché quelque part en Israël, il ne serait sans doute pas considéré de la même façon.
Or, c’est en Israël que vit une partie de sa famille, c’est peut-être là qu’il espérait passer sa retraite et c’est là qu’il a été enterré, avec les trois autres victimes de l’Hypercacher, à Jérusalem, près des petites victimes de l’école Hozar Atorah de Toulouse.
Certes, comme toutes les victimes françaises d’attentats commis à l’étranger, il aurait eu le statut de victime civile de guerre, ce qui est très important juridiquement et administrativement.
Mais politiquement ? Ethiquement ?
N’aurait-on pas encore entendu quelque chose comme » dommage mais … » , l’implicite, et parfois l’explicite, étant que « vu ce qu’ils font aux Palestiniens », c’est un peu normal.
Depuis longtemps les victimes civiles israéliennes (ou bi-nationales ou d’autres nationalités) d’attentats perpétrés en Israël par des terroristes palestiniens ne sont pas considérées comme des victimes complètement innocentes, des civils comme les autres.
Leurs assassins ne sont pas non plus considérés comme des terroristes comme les autres. Certains en France revendiquent haut et fort la libération de tous les prisonniers palestiniens, en bloc, comme une catégorie considérée comme étant a priori, de par la seule identité, constituée de prisonniers politiques injustement détenus – ceci quelque atrocité qu’ils aient pu commettre, commanditer ou aider à commettre.
Il est même des municipalités qui prétendent élever un terroriste condamné, tel le célèbre Marwan Barghouti, au rang de citoyen d’honneur, un peu comme si un Salah Abdeslam se voyait officiellement honoré quelque part dans le monde.
Il se trouve que ce même 15 janvier se tenait la Conférence de Paris dite « pour la Paix au Proche-Orient » qui après avoir fait couler un peu d’encre a fini par un grand haussement d’épaules.
Réunie dans la foulée de l’adoption par le Conseil de Sécurité de l’ONU de la résolution 2334, elle était vouée à ne surtout pas apporter la moindre solution : la résolution onusienne a précisément eu le tort majeur de ne pas condamner le terrorisme palestinien pour réserver ses attaques à la politique israélienne de construction et d’expansion de « colonies de peuplement ».
Qu’est-ce qui peut bien conduire à tant de tolérance envers des crimes terroristes commis au Proche-Orient, alors que le terrorisme islamiste est devenu un aussi terrible fléau, pour la France, l’Europe et le monde ?
L’espoir de prévenir une nouvelle vague d’attentats ? La peur d’une crise pétrolière de grande ampleur ?
Il s’agit alors d’un bien mauvais calcul : ce n’est ni par la soumission ni par la compromission que l’on préviendra l’une ou l’autre.
La promotion du terrorisme ne peut pas plus être retenue à la frontière qu’un nuage radioactif ! La permanence en France des signalements pour incitation au terrorisme et apologie du terrorisme l’atteste.
Ni soumission, ni compromission : bravo !
Bravo pour ce texte sans complaisance….C’est le même terrorisme qui tue à Berlin, Paris ,Jérusalem dans le but de nous soumettre par la terreur. Rappelons-nous des paroles d’Albert Camus: « quelle que soit la cause que l’on défend elle restera toujours déshonorée par le massacre aveugle d’une foule innocente »
Très belle tribune qui dénonce une certaine hypocrisie dans certains milieux associatifs-médiatiques-politiques…..à savoir que le terrorisme serait excusable, voire justifiable dans certains cas. Souvenons-nous de l’attaque contre Ozar Hatorah en mars 2012 (3 enfants et 1 enseignant tué par un djihadiste)…