Tout antisarkozysme est-il légitime ?
Les passions françaises sont immuables, nous a appris l’historien britannique Theodore Zeldin, mais leurs fixations sont aléatoires. Depuis quatre ans, il est un objet politique qui passionne et qui divise les Français : le président de la République lui-même, Nicolas Sarkozy.
Quatre ans après son élection, où en est vraiment la vaste nébuleuse informelle qui ne tance pas le président de ce qu’il fait, mais de ce qu’il est ? Existe-t-il une cohérence esthétique et idéologique de ce front du refus qui conjoint les extrêmes des deux bords ? S’agit-il d’un phénomène unique ou, au contraire, récurrent, dans l’histoire hexagonale, surtout dans les temps troublés ? Peut-on y voir un succédané, ou un revival, de ce que Bernard-Henri Lévy a nommé l’Idéologie française ? Ce sont quelques-unes des questions que nous avons tenté d’aborder, avec André Glucksmann, André Bercoff, Marc Weitzmann et Patrick Klugman, le dimanche 19 juin, au Cinéma Saint-Germain-des-Prés.