A quelques semaines des municipales, La Règle du jeu présente, chaque jour, un candidat FN (haineux, raciste, antisémite, violent, corrompu ou, simplement, incompétent ou saugrenu).​

Louis Noguès est le candidat du Front national à la mairie du Mans. Le 18 janvier 2014, il a relayé la « rumeur du 9-3 », qui prétend que certaines villes recevraient, selon ses propos mots, « des cars entiers de Noirs », en échange de subventions du conseil général de Seine-Saint-Denis. Son directeur de communication a affirmé que « ce sont des rumeurs que les gens nous donnent, et qu’on essaie de relayer afin de vérifier si elles sont vraies ». Peut-on accuser de tout et n’importe quoi pour « vérifier si c’est vrai » ? Le maire du Mans, le préfet de la Sarthe et la compagnie de bus ont porté plainte contre le candidat. Louis Noguès a, lui, porté plainte en retour contre le préfet.

Le FN a aussi relayé cette rumeur à Saint-Quentin. Explication des responsables locaux : « On le voit aux plaques d’immatriculation provenant du 93, par exemple […] Il y a aussi des preuves visibles. On le voit dans la rue. Il y a de tout, des sans-papiers ou des habitants du 93 ou du 77 […] Ce sont des personnes qui ne ressemblent pas à la population française […] Ils sont colorés. » Si les responsables reconnaissent « ne pas avoir de preuves », la tête de liste, Yves Lejeune affirme qu’on « [n’alimente] pas une rumeur. On reprend ce qu’on entend, et ce qu’on voit. Cette rumeur est visible ! ». La mairie a déposé plainte contre X.

En visite au Mans, Marine Le Pen a affirmé que « si c’est vrai, c’est bien [d’en parler] parce que si on ne le fait pas, vous ne le feriez pas. », avant de parler… d’un autre sujet (la répartition des demandeurs d’asile sur le territoire). Elle ajoute se demander « pourquoi Monsieur Noguès inventerait cela », et reproche au journaliste de demander des preuves (« Mais c’est vous le journaliste. Est ce que vous avez chercher la preuve, vous avez demandé à la préfecture ? »).

Cette rumeur rappelle à certains la « rumeur d’Orléans », qui, à la fin des années 60, laissait entendre que les cabines d’essayage de magasins de lingerie féminine d’Orléans tenus par des juifs étaient munies de trappes, afin d’enlever les clientes et les livrer à des réseaux de prostitution.

Nous vous présenterons demain un candidat qui achète les vêtements d’une marque nazie.