L’Inde, malgré les tensions régionales, reste un État stable, la plus grande démocratie du monde, une démocratie responsable face à un Pakistan sous l’égide de son armée et des groupes islamistes. Elle ne peut pas, ne doit pas être placée à égalité dans les responsabilités du conflit. L’attentat dont elle et sa population furent victimes le 22 avril 2025 en demeure une nouvelle preuve irréfragable pour ceux qui en doutaient encore, bien à tort.
Alors qu’Islamabad se vante d’avoir détruit des Rafale signés Dassault Aviation « Nos avions de chasse […] ont abattu trois Rafale indiens, trois Rafale français » avec des armes chinoises, le discours neutraliste ou symétrique ne tient plus, ne peut plus tenir. À force de vouloir ménager les deux parties, la communauté internationale oublie une évidence : l’Inde n’est pas responsable des menaces sécuritaires qui pèsent aujourd’hui sur l’Asie du Sud. Elle en est plutôt la cible, la cible d’un pays toxique qu’incarne le Pakistan.
Quand la démocratie parlementaire indienne persiste et résiste aux menaces extérieures innombrables : élections compétitives, libres et régulières ; justice indépendante, présence du judicial review ; opposition présente ; manifestations demeurantes ; médias prégnants… nous avons a contrario la « démocratie » pakistanaise islamiste : élections manipulées par l’armée du pays ; justice instrumentalisée par le Potestas ; opposants enlevés, battus ou tués ; manifestations réprimées ; médias censurés, intimidés. Toutes les cases de la dictature sont cochées. Les quelques centimètres qui séparaient pour certains le régime iranien du régime pakistanais sont à présent invisibles.
Les attaques du Croissant nucléaire dont est victime New Delhi, depuis 1947, sont incalculables ; allant de conflits militaires ouverts à des attaques terroristes soutenus directement par le régime djihadiste. La puissance démographique applique, quant à elle seulement, la guerre nécessaire de Carl von Clausewitz dans Vom Kriege, sans réponse disproportionnée. Respectant ainsi le principe du droit international de Responsabilité de protéger (R2P : Responsability to protect), le pays des Maharajas ne peut être considéré comme un Etat va-t’en-guerre. Le Pakistan belliqueux, lui, le doit.
Etat de Droit, l’Inde rêve de pouvoir rendre justice – mot sûrement inconnu d’Islamabad – et tenter de réparer les centaines de victimes civiles innocentes, dont nos compatriotes français, morts sous l’œil complice du régime islamique. Ce faisant, la plus grande démocratie du monde a réclamé à plusieurs reprises – et légitimement – l’extradition du cerveau des opérations terroristes, dit le Taureau ; tandis que le Régime islamo-nationaliste n’a de cesse de le lui refuser, affirmant ne pas avoir de preuves suffisantes ou niant sa culpabilité. Le gouvernement pakistanais se présente alors comme un fervent défenseur des groupes terroristes servant ses intérêts stratégiques, notamment au Cachemire. Voulez-vous commettre des attentats ? Bien. Appelez le Pakistan ! Il vous sera d’une aide bien plus que précieuse !
Le pays de Mahatma Gandhi, puissance nucléaire depuis 1974, n’a jamais brandi la menace en premier. Sa doctrine est celle de seconde frappe (No First Use Policy). Son but est donc de ne jamais avoir à recourir à son arsenal nucléaire, pour s’épargner d’annihiler des civils innocents. Dans le même temps, le Pakistan ne cesse de revendiquer sa doctrine de première frappe, aussi inconscient qu’il est. Et ce, afin d’effrayer, d’intimider, de terroriser le berceau du yoga et ses 1,4 milliard d’habitants. Par cela, le régime pakistanais prend en otage sa propre population en la rendant spectatrice d’une potentielle guerre nucléaire dont il serait le seul et unique responsable. De plus, en entretenant – selon l’ONU – des rapports étroits avec des groupes terroristes islamistes tels que Jaish-e-Mohammed ou Lashkar-e-Taiba, le voisin occidental de l’Inde menace le monde d’une guerre nucléaire insensée, en rendant possible par le transfert, la prolifération des technologies nucléaires militaires par ces groupes non étatiques djihadistes.
A l’opposé, par son comportement, New Delhi cherche à se positionner comme un acteur responsable, qui respecte les règles de la communauté internationale, contrairement à certains États de la région où le contrôle sur les groupes armés est plus flou.
Sixième puissance mondiale, l’Inde constitue un contrepoids incontournable face à la Chine, garantissant la stabilité de la région sud-asiatique et indo-pacifique. À l’heure où un conflit armé pourrait éclater à tout moment entre Taïwan et Pékin – menaçant directement la France et plus largement l’Union européenne dans leurs équilibres économiques –, l’Inde s’impose comme un allié indispensable pour contenir les ambitions territoriales et hégémoniques de l’Empire du Milieu.
Dans le même temps, la dangereuse « république » islamique n’a de cesse de renforcer son partenariat avec le dragon asiatique. Selon le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI), pour la période 2020-2024, environ 81% des importations majeures d’armements du Pakistan proviennent de Pékin, un chiffre en nette hausse par rapport aux 74% enregistrés entre 2015 et 2019.
Poursuivre dans la voie de l’équivalence entre l’Inde (constant, durable, fiable) et le Pakistan (fragile, précaire, explosif) présentés comme des « frères ennemis » à parts égales, revient à compromettre une puissance responsable et démocratique qui est en réalité un véritable partenaire stratégique pour la France et l’Union européenne. À trop tarder, l’UE risque, une fois de plus, de se retrouver spectatrice d’un conflit menaçant ses intérêts.
Il est temps que les démocraties reconnaissent l’Inde à sa juste valeur : un Etat de paix confronté à une instabilité qu’il n’a en rien choisie – factuellement, historiquement. Le mythe, le fantasme d’une responsabilité partagée dans le conflit indo-pakistanais n’a jamais tenu, ne tient plus, ne peut tenir : il est une injustice diplomatique et un contresens stratégique.