Le 20 mai 2024, Karim Khan, procureur de la Cour Pénale Internationale sollicitait des mandats d’arrêt pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, à l’encontre de Netanyahou, Gallant et trois dirigeants de la « branche armée » du Hamas.
Karim Khan le faisait dans le cadre d’une « enquête sur la situation dans l’État de Palestine » – État qui n’a pas de statut reconnu selon le droit international.
Il le faisait juste après avoir annulé son voyage en Israël, tel que le prévoit pourtant la charte de la CPI pour un pays ayant une justice indépendante.
Surtout, il le faisait après avoir fait obstruction à l’instruction des plaintes pour crimes contre l’humanité déposées par des familles de victimes israéliennes quelques semaines après le massacre du 7 octobre 2023.
Car le 7 octobre, jour du plus grand massacre de Juifs commis depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les actes revendiqués par le Hamas, documentés par leurs auteurs eux-mêmes, correspondent bien à la définition du crime contre l’humanité : crimes généralisés et systématiques visant une population civile, assassinats, agissements inhumains, mise en esclavage et déportation d’otages hommes, femmes et enfants.
L’intentionnalité, la volonté de détruire tout ou partie d’un groupe humain attestent d’une volonté génocidaire.
En n’y réagissant pas comme elle avait vocation à la faire, en permettant l’impunité des auteurs et commanditaires de tels crimes, la Cour Pénale Internationale porte une lourde responsabilité dans le déclenchement et la poursuite d’une guerre destructrice pour Gaza.
À présent, les mandats d’arrêt ont été émis contre le Premier Ministre d’Israël et son ex-Ministre de la Défense pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis « depuis le 8 octobre… » ! Ainsi, dès le lendemain du 7 octobre, des crimes contre l’humanité auraient été commis par Israël. C’est le triomphe de l’inversion chronologique, victimaire et accusatoire.
Pour la forme, la CPI ajoute un mandat contre un fantôme, feu Mohammed Deif, ex-chef de la « branche militaire » du Hamas, mais surtout pas contre Khaled Mechal chef bien vivant protégé par le Qatar de la « branche politique » du Hamas.
Pourquoi ?
Et pourquoi la responsabilité fondamentale du Hamas et des autres organisations terroristes vis-à-vis de la population de Gaza est-elle ignorée ?
Le Hamas lui-même l’a déclaré cyniquement : la mort des civils de Gaza est nécessaire pour gagner la guerre. D’où le refus de leur fournir la moindre protection, de leur ouvrir le moindre abri dans les tunnels.
La CPI accuse Israël :
– d’affamer Gaza, sans dire que le Hamas bloque, pille et revend l’aide alimentaire.
– de viser écoles et hôpitaux, sans dénoncer l’utilisation de ces infrastructures civiles en zones de tirs de roquettes, arsenaux, quartiers généraux.
– de cibler les populations civiles, en ignorant les ordres d’évacuation donnés par son armée.
Que reste-t-il du droit humanitaire quand on accepte que le principe de distinction entre civils et combattants armés soit bafoué ?
Qu’on le veuille ou non, que cela plaise ou non, Israël est aujourd’hui le paradigme de l’humanité confrontée au terrorisme islamiste.
Attaqué sur plusieurs fronts, citadelle assiégée, le pays, sa population, sa jeunesse conscrite, doivent lutter pour survivre.
On savait la CPI impuissante face au terrorisme qui n’entre pas dans son champ de compétence.
Avec cette décision qui réjouit le Hamas, ses parrains, ses alliés et ses soutiens, la voici en passe de basculer dans le soutien au terrorisme, au crime contre l’humanité.
Quelle faillite pour une Cour qui devait permettre de le condamner !
Qui peut encore sauver la CPI dont la création avait soulevé tant d’espoir ?
Huguette Chomski Magnis est Secrétaire générale du Mouvement Pour la Paix et Contre le Terrorisme.