Il s’agit ici d’amour.
Ou plutôt d’une déclaration d’amour.
Celle de la France à une grande femme, Simone Veil, à qui Paris déclame « nous vous aimons Madame », dans une formidable exposition qui lui est consacrée ces jours à l’Hôtel de ville.
À l’heure où les raisons de craindre éclipsent parfois les raisons d’espérer ;
À l’heure où la France doute d’elle-même et de l’Europe et de sa place en Europe ;
À l’heure où la voix des femmes s’affirme enfin et s’entend partout ;
Mais où leur place n’est pas aisée et leur rapport avec les hommes est questionné ;
À l’heure, où les Français juifs s’interrogent comme jamais auparavant si leurs enfants pourront rester et français et juifs.
…Le regard de Simone Veil nous éclaire et nous oblige.
Celle qui a su revenir du plus sombre de l’histoire et de ce que l’humanité peut faire à l’humanité,
Celle qui a su se voir trahir par la France, déportée par la France, et pourtant y revenir, grandir, revivre, et faire grandir la France et l’Europe.
Celle qui a su donner à la France l’un des cadeaux les plus précieux dont elle jouit aujourd’hui : la liberté des femmes à disposer de leur corps.
Celle qui a su montrer à la France que toute femme qu’elle était, elle en deviendrait la première femme ministre sous la Vème République et première présidente du parlement européen ;
Celle qui a su si dignement rappeler que, toute juive qu’elle était et à laquelle on avait voulu la réduire, elle était aussi une voix de la France – et parmi les plus écoutées.
Hier, à l’Hôtel de ville, ce lieu qui m’est si familier, j’ai retrouvé l’espoir dans le regard de Simone Veil.
J’ai retrouvé la mémoire et le regard de ceux qui, du Lutetia à l’assemblée nationale, n’avaient pas baissé les bras.
J’ai retrouvé la mémoire et le regard de ceux qui s’étaient relevés, confiants dans un pays que leurs aînés leur avaient promis : « heureux comme un juif en France ».
Regardons la France avec lucidité et espoir mais sans désespoir.
C’est la leçon du regard de Simone Veil, et nous la lui devons bien.
Car oui c’est une affaire de regard dont il s’agit.
À celle qui a su voir le beau dans le plus noir, honorons sa mémoire et son regard, en portant le nôtre vers la lumière.
Comme tout français, européen, juif ou pas, je suis sorti de l’Hôtel de ville et de cette belle exposition habité par ses mots : Merci Simone.
La salle Saint-Jean de l’Hôtel de Ville de Paris. accueille l’exposition hommage consacrée à Simone Vei.
LIEU
Hôtel de Ville
Place de l’Hôtel de ville
75004 Paris 4
DATES ET HORAIRES
Du 28 mai 2021 au 21 août 2021
Entrée Libre et gratuite.
Nous ne pouvons qu’encourager nos Reufrés feujs à résister aux mitsvot insuffisamment ruminées selon lesquelles il serait recommandé de rosser comme elle le mérite cette France du Quai d’Orsay dont l’obscénité conduit les challengers israéliens de la gauche la plus con du monde à partager le pouvoir avec le PIR, mais au fait, de quelle championne du monde parle-t-on car, depuis W, le tournoi international d’autoeffacement du réel s’est déroulé plusieurs fois par ans sur tous les continents, si Je ne m’abuse.
Avec l’énergie du désespoir qui, comme l’a démontré Camus, évite que l’on ne détale à toutes jambes en rebroussant chemin sur un pont fantôme suspendu à mille mètres d’un mirage, je vous en conjure, Concitoyens, ne vous laissez pas gagner par la rage de perdre face à l’inconcevable obscénité d’un fascisme martyr duquel aucune mystification idéologique aurait une chance de venir à bout.
Outre l’inanité d’une croisade qui nous forcerait à nous cabrer sur les vanités du jihâd qu’elle aurait ravitaillé en carburant médiéviste, le Rassemblement national est loin de nous avoir convaincu d’une volonté réelle de réparer l’imprescriptible crime au carré qu’auront aidé à perpétrer les remontadores de son indésherbable courant. Sa présidente n’a par ailleurs jamais sérieusement décidé de mettre fin à la relation qu’elle entretient avec l’impardonnable. D’aucuns argueront que cet esprit de famille est tout à son honneur ; nous aurons beaucoup de mal à les suivre dans ces sables émouvants.
Chacun porte sa croix. Aussi madame Le Pen voudra-t-elle nous excuser pour le manque de sollicitude que nous lui témoignerons en l’abandonnant à son propre calvaire. Il nous reste encore un bout de route à gravir, et nous craignons que nos méninges ne soient trop souvent mises à contribution lors de cette ascension potentiellement fatale, pour fournir l’effort de compréhension qu’elle est probablement en droit d’attendre que l’on accorde à son géniteur bien-aimé.
Ceci étant acté, un humanitarisme qui s’opposerait à toute espèce de sélection entre des humains — encore judéifiés, toujours shoatisés — dont les uns auraient pour spécificité de trucider les autres, non content de jeter le discrédit sur lui-même, se rendrait honteusement complice des crimes de ceux-là mêmes dont il placerait la barbarie d’État, ou de proto-État, sous la haute protection du droit international.
On ne se contente pas d’avoir construit un orphelinat géant pour des enfants dont la mère patrie (mater/pater) continue de hurler sous la torture que lui inflige un voisin de table de l’Assemblée générale.
La question du droit d’ingérence, si le politically correct du frérisme fratricide ne cessera pas de lui maintenir la tête dans la sciure aussi longtemps que nous assisterons à son spectacle vomitif les bras croisés, le cul vissé sur les gradins des Limbes, reste une question brûlante.
Posons-la sur les Tables ; le reste s’ensuivra.
P(ensée)-S : Imaginez Simone Veil, Olivier Stirn, Charles Fiterman et Robert Badinter contraints de se ghettoïser au sein d’un Parti juif pour prendre part à la démocratie représentative des Trente Glorieuses et y assumer toutes leurs responsabilités en tant que citoyens français. L’événement que représente la participation à un gouvernement israélien d’un parti islamiste et antisioniste, rebaptisé in extremis parti arabe islamo-conservateur, laisse les partisans — je nourris l’espoir que nous ne restions pas seuls à l’être — d’un État juif démocratique étant fondé à transcender sa pluralité intrinsèque à travers de grands courants philosophiques ou politiques, accessoirement multiethniques et pluriconfessionnels, à tout le moins perplexes.
J’aurais tant voulu reconnaître que les Frères musulmans cessent d’être une menace mondiale pour les droits fondamentaux sitôt que le corpus doctrinal extrémiste modéré — oui, je sais, c’est tordu — islamiste d’inspiration nazie — ah oui, quand même ! — de leur agenda géopolitique remporte une manche en Israël mais, voyez-vous, je dispose encore d’une colonne vertébrale dont je suis décidé à me servir à ma guise.
J’aurais pu sans difficulté vous concéder qu’il sera beaucoup plus simple de faire faire pschitt aux procès en apartheid par lesquels les guévaristes de salon innervent leurs dîners mondains en mettant leurs convives juifs sur la sellette, sauf que là encore, il n’est pas dans mes habitudes de minauder face aux amis de fraîche ou longue date auxquels j’inspire un ralliement soudain au BDS.
Je ne reproche pas à Lapid ou Bennett de se salir les mains sous la pression de leurs alliés occidentaux, eux-mêmes étant gangrénés par un antisémitisme islamiste dont les manœuvres du Hamas parviennent toujours à légitimer le regain ; peut-être éprouvent-ils déjà un zeste de compassion envers leur prédécesseur eu égard aux rapprochements avec quelque apprenti dictateur ou tyran confirmé auquel ce dernier avait consenti alors que le Mossad lui fournissait une tonne d’informations secrètes concernant les violations répétées du JCPoA.
Non, pour tout vous dire, j’aurais plus de mal à pardonner leur hypocrisie à ces clercs toujours prêts à trahir les premiers principes de notre République face à l’immonde Bête de somme que les instigateurs d’une T(erreur) à fragmentation mettent à contribution.
Si l’histoire des monothéismes posthébraïques leur confère indubitablement un droit historique sur Jérusalem, c’est celui de réparer les torts qu’ils causèrent tour à tour, les uns en lui arrachant les membres tout en les bannissant à jamais de leur propre royaume, les autres en octroyant à ces derniers l’avilissant statut de sous-sujet censé éveiller chez eux un sentiment de gratitude éternelle à l’endroit du rapace qui, comble d’ire honnie, les prenait (en otage) sous son aile, au seul peuple qui, dans l’histoire des religions, fut en droit de se considérer comme peuple élu — sém(antique) — en vertu de la relation unique au monde qu’il avait su nouer, alors même qu’un univers dédimensionnel allait se redimensionner sous ses yeux, avec le Dieu unique.
Que cela soit bien clair : en tout État de conscience, la liberté de culte n’ouvrira pas la voie au droit de culbute.
Pour le reste, c’est littérature ou, si vous préférez, parole d’évangile or, comme chacun sait : « Ce qui est au Shéol, rendez-le au Shéol. »
Quel pays au monde supporterait un étirement idéologique de la nature de celui qui eut raison de l’ère Netanyahou, au sortir d’une décade loin d’être décadente, qu’aura marquée de son empreinte brutaliste un stratège politique sans précédent, sous le règne duquel Israël allait devoir affronter les déviantes répercussions de l’anormalisation des relations internationales avec la matrice de la Révolution islamique mondiale, sinon une absolue nécessité de clarification des lignes politiques dont le chef du Likoud, en bon successeur du prince de Machiavel et bon disciple de Maître Sun, se garderait bien de dévoiler les filins translucides ?
Il est visible qu’en matière d’infrastratégie, l’improbable trio qu’on nous présente comme une victoire de la realpolitik sur les limites du culte de la personnalité, n’est pas en reste.
De fait, contre les creusements de tête du genre : « Mais que peuvent bien avoir en commun un Naftali Bennett, nationaliste-religieux partisan de l’annexion de la Judée-Samarie, et un islamiste de la veine de Mansour Abbas visant à restaurer la souveraineté d’Allah sur tout le territoire de la Terre sainte ? », nous aurions tendance à dire que la réponse est dans la question.
Il s’agit bien ici d’une course contre la montre entre deux visions sans concession de l’avenir de ce monde : la première étant convaincue que l’État des Juifs se confond avec son histoire millénaire qu’aucune balkanisation ne saurait préserver de la poursuite acharnée d’un Jihâd structurellement antisioniste ; la seconde confirmant l’intuition jabotinskyenne quant à l’impossible renoncement des islamistes à parachever leur projet totalitaire, par la plasticité d’un fanatisme dépravé n’hésitant pas à pousser son gradient coloré du lynchage à l’entrisme.
Face à une situation désespérée comparable à l’instauration, en France, d’un gouvernement d’union nationale dirigé par Le Pen au sein duquel Abdelkader Merah aurait obtenu le très convoité portefeuille du Détournement civilisationnel, nous ne pouvons qu’encourager le nouveau chef de l’exécutif israélien à renforcer le caractère juif de l’État d’Israël au sens libéral et laïque où un État moderne se doit d’envisager la notion de nation, ainsi que la nature indivisible et d’autant plus ouverte à l’Autre de cette pierre angulaire d’une architectonique ayant déréglé le bornage de l’intelligence humaine en tant qu’elle dessine les contours de la Nation ultime et primordiale qu’abrite sa capitale, sans oublier la dimension existentielle d’une démographie israélienne que les fourbes négociateurs du retour des réfugiés palestiniens chercheront par tous les moyens à faire basculer du côté chariatique de l’histoire multiséculaire des guerres de Contagion.
Je me suis foré le cerveau en vain durant nombre d’années dans le but d’en extraire quelque minerai dont un bon usage de la matière fissile était censé venir à bout de la carapace d’inintelligibilité dont la classe politique mondiale protège comme la prunelle de ses yeux ce parfait alibi antisioniste qu’est devenu au fil du temps l’antinetanyahisme primaire.
Soucieux de remédier aux courbatures d’Atlas et de Sysiphe, je tiens à manifester mon inhostilité au principe d’alternance politique sans quoi la défense d’Israël, en tant que prototype de démocratie occidorientale, verrait se corroder l’un des piliers de son inoxydable structure, nonobstant un détail qui a tout de même ses heureuses conséquences : on n’a jamais tranché le nez à un seul opposant au Likoud qui aurait feint d’avoir omis de programmer l’alarme de son réveil un jour d’élection truquée dont nul ne songe qu’il eût pu se lever sans que son caractère frauduleux n’explosât au masque clownesque de ses organisateurs.
Il faudrait qu’en l’espèce, Bibi cesse de brandir l’épouvantail gauchiste comme la tête d’un fantôme absolutiste dont la restauration rimerait avec la destruction des Douze Tribus et de leurs corps grands et petits, déconstituables puisque constitués ; un conseil qui se répercutera depuis le front commun anti-Netanyahou jusqu’à l’Internationale antisioniste, lesquels blocs d’impensé ont tendance à choisir les palimpsestes qui les arrangent quand il s’agit pour eux de réfuter l’accusation d’antisionisme par un soutien sans condition — tu parles ! — à tout ce qui aurait une chance de les débarrasser de cette épine dans le pied du processus de paix truffé de mines antiuniversel dont ils se font les chantres néohippies.
Aux uns et aux autres, nous ne nous fatiguerons pas à rappeler une loi plus vive que l’éclair, qui veut que la probabilité pour que l’État juif soit entraîné dans des conflits militaires sanglants avec une nébuleuse méta-impérialiste guettant le moindre signe d’adoucissement identifié à de l’amollissement pour injecter dans ledit processus de paix une dose imperceptible de rodenticide (cf. Propaganstaffel-Abteilung Ummareich), s’accroît à proportion du gauchissement de son gouvernement.
Or sur ce point en particulier, l’État résilient du peuple juif ne transigera jamais, dès lors que cet État-nation, loin d’être une prophétie biblique, est une création des plus humaines que le siècle le plus inhumain de notre histoire évolutive se fût permis de recracher sur son gordien rivage.
Une création à laquelle il est probable que la gauche juive soit plus existentiellement attachée que ne l’ont jamais été des communautés religieuses que l’on aurait pu facilement convaincre de patienter quatre millénaires supplémentaires dans l’attente d’un éventuel retour, l’an prochain à Ieroushalaîm, conditionné à l’avènement unanimement avéré du Mashia’h.
À ce propos, nous tenons à faire part aux porte-paroles de Naftali Bennett qui s’empressèrent de rassurer l’électorat laïque sur la compréhensivité que leur leader manifestait à leur endroit, que nous, le peuple juif moderne, allons devoir décliner tout brevet de judéité qu’un quelconque lambeau communautaire, fût-il traditionaliste, aurait l’outrecuidance de décerner aux composantes irréductibles d’un Être juif aussi insécable que consubstantiel à une notion d’éternel qui va se loger à sa guise dans les recoins ultradimensionnels de l’hypersurface d’intellection des mondes, de même que l’Abba, en ce Lieu-non-dit qui se déroberait même à la conscience imprenable de Moshè.
À noter au passage l’une des conséquences ironiques du combat acharné contre Benyamin, désigné à la vindicte populiste comme fossoyeur d’une solution à deux États dont les soutiens suspects de la partition telle que recomposée avec les pieds par l’organisation hypoterroriste Fatah, facilitèrent grandement l’accession au pouvoir d’un homme farouchement attaché à ce que la souveraineté de son État ne soit jamais plus bafouée dans l’antique royaume d’Israël, autrement dit sur un seul centimètre des territoires qu’avaient défigurés jusqu’à la momification la logique, pour le coup coloniale, d’une succession d’empires polythéistes avec lesquels ne romprait qu’en partie ces rejetons païens du monothéisme que restent plus que jamais le millénarisme et son organigramme idolâtrique.
P(as)-S(é) : J’aurais aimé conserver son ambiguïté à l’identité du partisan sus-évoqué du Grand Israël, aidé par une syntaxe collant parfaitement à la personnalité ambivalente d’un Premier ministre sortant, que l’on vit tour à tour abandonner ou renouer avec LA solution qui, dans l’esprit des chasseurs du Lion de Iehouda, un pied sur le cadavre pas raccord d’Oslo, avait déjà pris racine dans l’imaginaire melting-potiste des chancelleries occidentales comme étant celle qui aurait le pouvoir de mettre d’accord le monde et, par abus de langage, son tout. Hélas, je crains que la prochaine séquence ne confirme mon pressentiment sur la conduite en état d’ivresse de l’Organisation noachide à l’égard du David des Nations.