Qui dans les médias parle des jeunes générations, depuis que nous sommes entrés dans cette crise sanitaire ?
Personne, sauf ceux qui les accusent de constituer les principaux foyers de contamination. Chaque jour, en France, on nous parle des mesures concernant les crèches, les écoles, les collèges, les lycées, ou les Ehpad. Cela en dit long sur les priorités : rassurer les parents (et surtout faire en sorte que ces derniers puissent se rendre sur leur lieu de travail) ; assurer aux grands-parents la vie la plus longue possible. Mais qui se soucie de la vie des jeunes adultes, ceux qui cherchent à entrer sur le marché du travail, cherchent des stages, qui tentent d’étudier dans les universités et les IUT, tous ces établissements qui ferment leurs portes à leur public ou tentent des cours en ligne sur un mode dégradé ? Personne.
Nul n’a besoin qu’on lui explique qui est Jean-Michel Blanquer. Mais qui sait qui est Frédérique Vidal, la ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation ? Personne, sauf les universitaires, qui regardent avec inquiétude le vote prochain de la loi LPPR, mais qui pas plus que les autres n’ont entendu de déclarations ministérielles ces six derniers mois attestant d’une réflexion menée à l’échelle nationale sur les mesures à prendre dans les établissements de l’enseignement supérieur en faveur des étudiants, mesures qui sont en conséquence improvisées localement par les Présidents des Universités, dans l’appréhension d’une fermeture que la Préfecture pourrait exiger. Les étudiants, ceux qui ne sont pas encore implantés sur le marché du travail, ceux qui ne sont pas en classes préparatoires aux grandes écoles, ceux qui constituent le « gros des troupes », qui en parle ?
Ce silence, que nul ne remarque, pourrait bien être éloquent, c’est-à-dire symptomatique d’une société qui, au lieu de favoriser les jeunes, ou plus modestement leur permettre de se construire un avenir, a manifestement pour seule préoccupation de protéger la vie des aînés (où se situent ceux qui nous gouvernent), afin qu’ils puissent poursuivre leurs activités avec le plus de sécurité possible. Dans cet état d’esprit éminemment égoïste, on ne parle des jeunes que pour leur adresser des reproches et leur imposer des restrictions dans leurs études. Le mot d’ordre qui leur est adressé est de rester tranquille, afin de laisser les non-jeunes vivre comme ils ont toujours vécu, et conjointement —au cas où ils trouveraient à redire— de leur reprocher quotidiennement de ne pas avoir le souci des autres.
Mais qui se soucie d’eux ? Un jeune peut-il trouver sa voie dans les études, ou mener à bien son projet (lorsqu’il a la chance d’en avoir un), si on l’empêche de retrouver d’autres jeunes pour étudier, d’interagir avec le professeur de vive voix, dans un espace commun et public ? Seuls les échanges en présence physique permettent de nourrir ses aspirations, puis de construire ces réseaux indispensables à la réalisation d’un projet professionnel, ou tout simplement, pour commencer, d’acquérir la confiance en soi qui permet d’affronter l’avenir.
On essaie de nous faire croire que les jeunes, parce qu’ils sont très connectés sur les réseaux sociaux, ne trouvent aucun inconvénient à suivre des cours à distance, isolés, repliés dans des espaces privés. Rien n’est plus faux. Rien n’est plus difficile que de suivre une formation longue face à un écran. Encore faut-il être équipé, et surtout avoir une connexion de qualité, ce qui n’est souvent pas le cas dans une chambre d’étudiant, ni chez les parents non citadins qui ne bénéficient pas toujours de la 4G. Et quand bien même les conditions techniques seraient optimales, peuvent-ils se satisfaire de rester toute la journée seuls enfermés dans une chambre, souvent celle de leur enfance ? Une belle régression mentale, dont la traduction physique est la régression de l’espace public à l’espace privé, qui ne manque pas de faire naître ou d’accroître un sentiment de solitude qui, sapant tout élan, peut précipiter dans la dépression.
Pour éviter de désespérer, les jeunes cherchent alors à se retrouver dans des bars ou des lieux privés. Alors qu’ils pourraient être en cours ou en formation professionnelle en portant un masque (comme leurs aînés), ils se réconfortent en se retrouvant sans masque —il est autorisé de ne pas en porter dehors ou dans les lieux privés. Pour « tuer le temps », ceux qui ont la chance d’avoir noué des liens en-dehors des cours (ces derniers ayant été souvent supprimés) passent une partie de la journée ou de la nuit ensemble, souvent dans des espaces confinés (la chambre d’étudiant, dernier refuge, offre une superficie de 9 m2). Ces occupations —qui, cela va sans dire, contribuent à faire décrocher certains sur le plan des études— que l’on présente à tort comme nécessairement festives, consistent bien souvent à trouver refuge dans l’alcool, les cigarettes, « les joints » qui, assurément, nuisent à la santé, mais tiennent lieu de lien social. Les « virées » en voiture ou à vélo qui accompagnent ces équipées nocturnes ne les mettent pas seulement en danger à long terme, mais immédiatement (risque d’accidents, de bagarre, d’agression, exposition à la délinquance).
Qui se préoccupe aujourd’hui de ces jeunes en danger, qui pourtant ont de bonnes raisons d’être inquiets face à qui les attend dans les prochaines années et toute leur vie durant ? Personne ? Or, une société qui ne se soucie pas de l’avenir de ses jeunes n’est-elle pas elle-même en danger ? Les générations qui ont tout dévasté sur la planète depuis plusieurs décennies pour en profiter le plus possible, qui continuent aujourd’hui à retarder les mesures de protection écologique, afin de préserver les intérêts des acteurs économiques, ce sont bien ceux-là qui « font la leçon » aux jeunes. Parce qu’ils se sentent davantage exposés à développer des formes graves d’infection au Covid, et qu’ils ne veulent pour rien au monde renoncer à leur confort mental, ils préfèrent accuser les jeunes d’être les principaux responsables de l’aggravation de la situation, et leur imposer des restrictions qui grèvent leur avenir. Pourtant, contrairement à leurs aînés, ces jeunes sensibilisés à ce qui est à l’origine de la crise sanitaire actuelle, sont sincèrement convaincus qu’il faut construire l’avenir d’une manière saine et responsable. Ils aimeraient simplement pouvoir faire en sorte que leurs belles intentions soient portées par des formations et des études susceptibles de leur fournir les compétences requises.
En résumé : nous vivons dans une société où non seulement l’avenir des jeunes n’est pas une priorité, mais encore où l’on préfère les sacrifier pour que les plus âgés puissent continuer à vivre comme ils ont vécu, une société où l’on trouve scandaleux que les nouvelles générations veuillent vivre à leur tour et où on fait tout pour leur mettre les bâtons dans les roues.
Au secours, les jeunes sont en danger !
Par Sylvia Giocanti, 52 ans, professeur des Universités en philosophie, et mère de 3 jeunes de 17, 20 et 22 ans.
Il est intolérable que, pour seul motif de distanciement d’avec l’exécution chariatique d’un serviteur des Lumières désigné comme voyou par la piraterie d’État d’un État voyou parmi d’autres, quelques jeunes collégiens auxquels on tend le micro pour sonder à la hâte l’immense majorité des musulmans modérés, s’empressent de mettre en évidence que M. Paty n’avait pas imposé à ceux de ses élèves qui auraient pu se sentir offensés par son cours, de le suivre, car cela laisse entrevoir ce que l’ultramajorité de leur minorité aurait légitimé si le professeur d’histoire du collège du Bois d’Aulne avait pris le risque, probablement inconsidéré, d’astreindre toute la classe à regarder en face l’objet même du clivage grandissant entre universalisme et totalitarisme, un dessin satirique, faisant appel à la raison critique du citoyen d’une civilisation éclairée.
Au nom de quoi le djihadiste Sefrioui fut-il reçu par la principale d’un collège de France, et partant dans l’enceinte d’une République laïque ?
Nous ne jetterons pas la pierre à une administration dont la République n’est plus garante de son droit le plus élémentaire à la sûreté de sa personne.
Si nous pratiquions encore notre philosophie commune sous les auspices des vénérables libérateurs à qui nous devons de ne pas être les citoyens de seconde zone du Troisième Reich, la garde à vue des fourbes commanditaires du bourreau d’Allah aurait débuté dès le moment où deux islamofascistes ont foulé un sanctuaire de la République pour y faire régner la terreur.
Or, comment imaginer qu’un tel scénario ait pu empêcher des représailles accrues contre les responsables de l’arrestation ou, de surcroît, de l’expulsion de deux ennemis proclamés de la France ?
Si nous voulons assurer les professeurs du fait que la mission que nous, le peuple, leur avons assignée, ne les exposera plus à une sentence de mort, ni eux ni leurs supérieurs hiérarchiques ne doivent pouvoir être suspectés d’avoir joué un rôle actif ou passif dans la dénonciation d’une organisation séparatiste directement ou indirectement liée aux actes de guerre qui la caractérisent.
Pour que la peur change de camp, les entristes islamistes doivent être informés que, dorénavant, la DGSI sera présente partout où le djihadisme rampant et galopant réussit à se répandre.
Que, lorsqu’une porte se fermera, un indétectable agent de la Liberté se tiendra devant la fenêtre ou sur la dalle de béton du dernier sous-sol à travers lesquelles l’envahisseur ¬— que nous n’avons aucun mal à appeler par son nom — reviendra porter le fer dans la plaie humaniste.
En offrant à ceux de ses élèves qui le voudraient la possibilité de quitter un cours portant sur le droit au blasphème, le professeur assassiné avait choisi de ne pas choisir entre la stricte observation des droits fondamentaux et le ménagement du fondamentalisme islamique, — la question est : qui l’a poussé à la faute ? qui l’incita à involontairement renforcer, chez ses bourreaux, le sentiment qu’ils étaient en droit de s’écarter de l’État de droit chaque fois qu’ils considéreraient que les principes cardinaux dans lesquels infuse la science du droit international, bafouent la loi de Dieu ?
Une République en état de marche ne fait pas du en-même-temps avec tout et n’importe quoi.
Elle pourrait, par exemple, ne pas se dérober au devoir de tendre la main aux naufragés que menacent d’engloutir ses eaux territoriales et mener, de l’autre main, une lutte existentielle contre les racines crypto-impérialistes de cette habile colonisation de peuplement par piraterie interposée drapée dans l’inviolabilité des idéaux humanitaires.
Mais il faudrait qu’elle ait perdu la tête pour concéder aux djihadistes en herbe la liberté de détourner la leur face à une représentation verbale, musicale, graphique, picturale, sculpturale, théâtrale, opératique du monde que ces jeunes pousses, victorieusement sevrées au venin de l’islam radical, jugeraient blasphématoire au regard des principes religieux qu’elles révèrent.
La desservante en chef de notre CULTurE parle d’or ; il faudrait qu’un billet de théâtre, comme tout autre billet de transport, ait valeur dérogatoire en semi-confinement, puisque la démocratie a parlé, du moins par ses représentants de l’exécutif, — aux autres de décider si l’oxygène des libertés fondamentales doit totalement échapper à leur contrôle.
La culture nous transporte plus haut et plus loin que tout autre mode de transport ; elle est à peu près tout ce qui subsiste d’une civilisation évolutionnaire dont chaque étape ne parvient à surmonter les précédentes qu’en conscience de ce qu’elles furent, et chez l’homme, la conscience fait des allers-retours incessants entre les traces résiduelles du réel qui lui proviennent du dernier instant vécu et celles, parfois très anciennes, qui réussirent à se graver dans sa mémoire via l’expérience individuelle, mais aussi grâce à une chaîne de transmission pouvant remonter assez loin dans le temps et l’espace ; d’aucuns visualiseront un dolmen de Gochang, d’autres un prélude épistolaire de Dante Alighieri, on pourrait aussi évoquer cette poussière d’étoile qui confère à la Terre un statut de planète métèque.
Selon la génération du désert qui, de l’aveu de nos Sages, les surplombait de mille coudées en termes d’endurance à un degré de souffrance que nous ne saurions oser affirmer que nous pouvons l’imaginer, la nourriture de l’âme est plus vitale aux humains que ne l’est la nourriture du corps, à tel point que cette manne permit à celles et ceux sur qui elle plut chaque jour, de survivre à des conditions d’existence que l’on qualifiera de non viables, et ce jusqu’à la fin de leurs jours, au cours desquels ils engendrèrent une autre génération, on pourrait dire une génération autre qui, de fait, était née entre ces ciels bénis et ces maudites terres, à moins que ce ne fût l’inverse.
En ces HEURES où les sociétés SOMBRES en un Domino Day où notre rigueur stoïque titille l’oreille de Geronimo, il devient presque futile d’anticiper les morts à venir quand nous les demi-faces, nous les têtes déterrées à l’affichage desquelles nous ont astreints les réducteurs de têtes du Conseil scientifique Covid-19, nous les asphyxiés d’office d’une rue occidentale qui — énième injonction contradictoire — tient l’aération des espaces clos pour un geste barrière, nous sautons réciproquement aux yeux à chaque coin de ruée vers la mort.
Enfin une voix qui s’élève pour les jeunes ! Je ne peux qu’abonder à 100% dans votre sens, étant moi-même une universitaire de 61 ans et mère de deux jeunes hommes de 29 et 25 ans…..