Été 1968. Un virus inconnu déferle sur le monde. Il a démarré en Chine. Et fait, au bas mot, 1 million de morts, dont 50 000 aux États-Unis et, au moins, 30 000 en France. Un chef d’État, Willy Brandt, est touché. Des cheminots, faute de masques, sont à l’arrêt. On vaccine, racontent les médecins survivants (Libération, 07/12/2005), « sur les trottoirs », à tour de bras. On meurt, « les lèvres cyanosées », d’hémorragie pulmonaire ou d’étouffement. Et le mal va si vite que l’on n’a pas le temps d’évacuer les cadavres qui s’entassent dans les salles de réanimation. Que ceux qui ont l’âge d’avoir vécu cette pandémie soient honnêtes : ils n’en ont, à l’exception des soignants, gardé aucun souvenir. Que les plus jeunes, saoulés au coronavirus, y songent : on ne leur parle jamais, sur les chaînes d’information, de ce précédent baptisé « grippe de Hongkong ». Et que les archivistes vérifient : la presse de l’époque, dix-huit mois durant, en parle ; mais sans évoquer l’hypothèse d’un confinement ; et sans que l’on imagine de mettre la vie à l’arrêt. 

1957-1958. Autre souvenir. L’épidémie, baptisée, cette fois, « grippe asiatique », est partie des provinces de Guizhou et du Yunnan, c’est-à-dire, à nouveau, de Chine. Elle est passée par l’Iran, l’Italie, le grand Est de la France, les États-Unis. Et il ne lui a pas fallu six mois pour faire, encore, le tour du monde. Deux millions de morts au total, notamment chez les diabétiques et les cardiaques. Cent mille aux États-Unis. Entre 25 000 et 100 000 en France. Des scènes d’épouvante dans les hôpitaux sous-équipés et submergés. Mais, malgré l’horreur, malgré les deuils, malgré un débat au Conseil de Paris où l’on envisage, sans s’y résoudre, la fermeture de certaines écoles, toujours pas de confinement ; une vraie présence dans les journaux, mais qui n’éclipse ni la guerre d’Algérie, ni la signature du traité de Rome, ni le retour de De Gaulle au pouvoir ; et un très curieux phénomène qui fait que cette pandémie s’est, elle aussi, effacée de nos esprits. 

Ces deux précédents, troublants de similitude avec la séquence actuelle, rappellent une évidence : le Spectacle fait loi ; et un événement n’est « historique », il ne « change le monde » et ne départage un « avant » d’un « après » que pour autant que les médias, dans leur griserie autoréalisatrice, en décident ainsi. 

Mais on en tirera, surtout, deux conclusions. 

La planète, d’abord, a progressé. Elle juge insupportables des hécatombes qui paraissaient, hier, dans l’ordre naturel des choses. On y fait du souci de la santé publique une mission régalienne des États au même titre que la sécurité ou les questions de paix et guerre entre nations. On y mobilise des moyens gigantesques pour, comme avec le sida qui a fait, soit dit en passant, un total de 25 millions de morts, inventer remèdes et vaccins. Et l’humanité, comme un seul homme, fait passer la vie avant l’économie. C’est magnifique. 

Mais, de l’autre côté, on en fait un peu beaucoup sur le thème de la « pandémie sans précédent ». On se trompe lorsqu’on nous dit que l’on fait face, avec ce Covid-19, au « pire désastre sanitaire depuis un siècle ». À moins d’une accélération toujours possible mais que n’envisagent, pour l’heure, pas les experts, nous sommes encore loin, dans un pays comme la France, des chiffres de 1958 et 1968. Et l’autre conclusion qui s’impose, c’est qu’il y a – et le constat est moins heureux… – une part de surréaction et de panique dans nos attitudes d’aujourd’hui. 

Alors, ceci est-il lié à cela ? 

La hantise est-elle l’inévitable revers du progrès ? 

Ou est-il encore possible d’avoir l’un (l’idée neuve, non seulement en Europe mais sur les continents les plus déshérités, qu’une vie est une vie et que rien ne vaut une vie) sans forcément céder à l’autre (une humanité apeurée qui, au train où va la viralité de l’opinion, acceptera un jour comme des évidences la fermeture des frontières, la méfiance vis-à-vis de l’autre ou le « tracking » numérique) ? 

Il faudrait, pour cela, que nous apprenions à respecter aussi une distance de sécurité avec les réseaux asociaux et leur fièvre de fake news. 

Il faudrait que les showcrates des chaînes d’information en continu repensent la mise en scène, inutilement anxiogène, d’un décompte des morts, planétaire et quotidien, que l’on ne nous a jamais infligé, par exemple, pour les victimes du cancer. 

Il faudrait que nous nous demandions, tous ensemble, si la juste lutte contre l’épidémie nécessite vraiment le black-out, dans nos têtes, sur le retour de Daech au Proche-Orient, le progrès des empires russe et chinois ou la fatale déconstruction de l’Union européenne. 

Il serait capital que, sans remettre en question l’union sacrée due à nos infirmières, infirmiers et autres personnels hospitaliers, nous mettions au programme de nos débats futurs la question de savoir quels privilèges, mais aussi quels droits et libertés, nous sommes prêts à sacrifier sur l’autel de notre rêve d’un État sanitaire nous guérissant de tout, jusqu’à la mort. 

Et puis, s’il est vrai que gouverner c’est, non seulement prévoir, mais choisir, il ne serait pas inutile enfin que nos décideurs aient le courage de dire ce que la mise à l’arrêt de la production coûterait, si elle se généralisait, en termes de destruction de richesse, donc de chômage de masse, donc de misère et de souffrance sociale et, donc, de vies humaines. 

Ces questions sont difficiles. 

À bien des égards, elles sont terribles. 

Mais, sauf à céder à l’ivresse d’une guerre au virus dont on ne mesurerait pas les dégâts collatéraux, ce sont elles que doit poser une démocratie responsable et digne de ce nom.

23 Commentaires

  1. Bonjour,
    On ne peut comparer les années 60, et aujourd’hui ?!
    Juste la mentalité de l’époque qui était de « rien dire »/cacher la vérité, pas seulement politiquement que dans les familles (La mentalité de l’époque!
    Si vous croyez que l’argent est plus importante que les vie humaines, bien à vous…
    Merci
    (Garder vos commentaires, je viendrai pas les lire anyway )

  2. J’ai pour ma part protesté dès le 16 mars en ce qui concerne les effets qu’auraient un confinement strict, notamment sur notre vie après une crise économique inédite
    Je suis très triste que la censure (ou l’autocensure bien pensante) empêche la large diffusion d’idées de modération du confinement, en vue d’un débat réfléchi et apaisé.
    Par contre, aucune modération n’est exercée face à l’hystérisation des idées, qui travestissent la réalité (en faisant penser que la présence avérée de trace de coronavirus en certaines circonstances signifie la contagion assurée) et poussent à des raccourcis détestables et simplistes de stigmatisation des autres (des Chinois aux joggeurs notamment).
    J’ai une réserve cependant face à la comparaison du « rhume tueur » coronavirus avec des « grippes tueuses » comme celle de Hong-Kong. Un « rhume tueur » est beaucoup plus grave : d’une part, davantage de personnes sont atteintes sans s’en rendre compte et deviennent porteurs asymptomatiques (là où la grippe cloue presque tout le monde au lit), et d’autre part, il est possible d’attraper plusieurs fois le même rhume. Il sera très difficile de mettre au point un vaccin.
    Indépendamment du fait que nous ayons raison ou non, il convient de mettre en perspective toutes les décisions actuelles avec les conséquences qu’elles ne manqueront pas d’avoir un jour malheureusement.
    Merci pour cet article.

  3. Le vrai sujet de réflexion est que les maladies virales, tueuses par excellence, existent et sont identifiées depuis un siècle. Les gouvernements n’en ont tiré aucun enseignement. Gouverner, c’est prévoir dit l’autre : ils n’ont rien prévu et s’en vantent ! Les laboratoires sont encore plus coupables car ils ont mis le risque épidémique sous le boisseau pour se consacrer aux médications rentables. Les statines, poisons potentiels avérés, rapportent bien plus qu’un antivirus efficace. Au bout du compte, les administrations dégainent leurs réglementations idiotes et les médias nous saoulent de leur vacuité. On en vient à penser que tout cela est un cache misère pour une autre crise bien plus grave qu’on veut éviter de confesser. Le COVID-19 fusille les prévisions économiques et les projets politiques. On murmure que le pangolin n’y est pour rien et qu’il s’agit d’un virus opportunément évadé d’un labo chinois, une façon de mettre fin à une lente dégradation politique du pays. Ne pas oublier que les gagnants absolus de cette aventure seront les GAFAM ! Voilà, j’ai réfléchi.
    Quant à critiquer Mr BHL pour ses amalgames et ses raccourcis, c’est lui faire le mauvais procès qu’adorent intenter les Français, pinaillant sur les détails en omettant le fond.

  4. Très bon article de Monsieur BHL, qui relativise le problème et contraste avec la folie ambiante.
    Merci,
    Eric

  5. Oui monsieur BHL je m’en souviens de la grippe asiatique qui m’a clouée au lit par 2 fois. Je fues menacée de renvoie mais renvoyée à l’école j’eternuais sur mes camarades, bien que confinée en salle de classe pendant la récréation. Pour celle de 68-69, loupant un TP, je faillis rater mon année qu’un boycott d’examen sauvat grâce à l’enseignante qui en profita pour me faire passer la séance privée ainsi de manif.
    Oui Monsieur BHL nous nous en souvenons mais aujourd’hui si nous n’étions pas en confinement nous déplorerions beaucoup plus de morts. Merci aux soignants, aux caissières, aux éboueurs et aux politiques. x politiques. L’exercice de style ne doit pas nous faire oublier l’essentiel. Merci aux grande fortunes et aux grands salaires d’ouvrir les portes de vos coffre-forts, nous vous escuserons alors de vous être trop largement servie. Portez vous bien.

  6. J’ai une question qui me semble pertinente, en quelle qualité M. BHL s’exprime sur le sujet avec des approximations pareilles???
    En ces temps de crise sanitaire il serait de bon ton que les experts autodesignés et les juges de médiocrité passe à l’autocritique.

    Et c’est la l’erreur de tous ceux se référant au passé pour y aller de leur science dans la presse … Je sais que la dialectique est séduisante et je suis tombé dedans au début de la crise mais en étudiant la chose de près j’ai changé d’avis complètement.

    Ma mère a eu la grippe asiatique et s’en souvient très bien, comme tous ceux qui ont été malades à cette époque. D’ailleurs clin d’œil de l’histoire, mais lors de l’épidémie de h1n1 en 2009, les victimes de la grippe asiatique ont eu une meilleure immunité.

    Mais remettons les choses en perspective, Il y’a une grosse différence, les virus a l’origine de ces 2 pandémies ne sont pas des Coronavirus…. mais de bons virus de la grippe A de type H3N2 et H2N2 de la famille des Alphainfluenzavirus!
    La grippe asiatique de 56-58 et la grippe de Hong Kong de 67-70… oui on parle de millions de morts mais sur plusieurs années dans les 2 cas, et ce car les flux touristiques en de la fins des années cinquante étaient encore réservés à une classe aisée.
    De plus les flux de marchandises n’étaient pas les memes qu’aujourd’hui!
    Et oui on a vacciné à tour de bras car des vaccins sur ces virus on sait faire vite et efficace rapidement.

    On pourrait faire un parallèle avec la grippe espagnole au sortir de la 1ère guerre mondiale qui ne serait pas non plus pertinent car encore une fois, les flux touristique, migratoire, mercantiles étaient à peine à 15% de ceux de notre époque!

    Pour en revenir au COVID19, ce virus n’est pas du tout du même genre, et cette nouvelle souche particulière (SarsCov2) a passé la barrière inter espèce animale-homme pour la première fois.
    Ce virus est du genre Betacoronavirus et donc, pas de la même famille qu’une grippe!
    Ce virus a une contagiosité élevée, puisque pour le moment, sans mesures de distanciation ou de confinement, 1 personne en contamine 3 et ainsi de suite. Il peut se transmettre par la salive, la sueur, les urines ou les matières fécales. Les postillons et ne serait ce que la respiration de quelqu’un d’infecté peuvent contaminer les autres. Les études sur la survivance dans l’air ou sur les supports organiques et non organiques font encore débat mais le virus semble très résilient!

    C’est pour cela qu’on arrête le monde comme vous dites, pas de gaité de cœur, sans doute pas pour un monde meilleurs après, mais juste pour éviter que jusqu’au pallier immunitaire de 60%, les 3 à 7% de la population infectée qui déclencherait des symptômes mortels ne saturent complément le système hospitalier.
    Pour information 3 à 7% de la population mondiale ça fait entre 210 et 490 millions de personnes!
    Les politiciens n’ont pas forcément envie d’avoir le plus gros bordel qui soit à gérer d’un coup!
    Quant au SIDA, là encore on compare un truc qui n’est pas pareil, c’est un lentivirus de la famille des rétrovirus, qui a une incubation lente, et qui tue les cellules hôtes… 25 millions de mort sur bientôt presque 50 ans….
    Le monde n’a absolument pas oublié les pandémies, et je vous donne un lien plus fiable:

    https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-et-infections-respiratoires/grippe/articles/les-grippes-pandemiques

    Petit détail révélateur, en Chine le chiffre ridicule de 3300 morts est faux! Le patient 0 aurait été atteint en novembre 2019, les médecins de Whuan ont donné une alerte dès décembre (encore visible sur les réseaux sociaux et YouTube), et la situation a dérapé en janvier. A titre d’exemple, les malades décédés a l’hôpital sont passés par la case crématorium, à ce jour ce sont près de 45000 personnes/jour qui s’y rendent pour récupérer les cendres de leurs défunts. Par ailleurs le ministre de la communication a annoncé la résiliation de 21 millions abonnements mobile pour la période fin 2019-début 2020. Tout ceci n’est que manipulation afin de minorer le fléau et donner le beau rôle au gouvernement autoritarisme chinois!

    Bref M. BHL, il faudrait plutôt comparer la taille de votre ego avec quelque chose de la même envergure que de comparer des choux des carottes et des blettes…
    Ce virus est sans doute un fléau du même acabit que ceux de mémoire biblique, le sous estimé comme ne l’ont trop fait nos dirigeants nous fera courir à notre perte!

    • C’est peut-être vous qui auriez dû écrire l’article. Je ne suis pas la seule, merci, de trouver que cette article compare des pommes avec des oranges. Ces épidémies étaient d’un autre temps. Rien à voir avec la mondialisation actuelle.

  7. Encore une manifestation du paradoxe de Tocqueville qui avait remarqué que : « plus une situation s’améliore (liberté, revenus…), plus l’écart avec la situation idéale (inégalités, pauvreté, corruption) est ressenti subjectivement comme intolérable par ceux-là même qui bénéficient de cette amélioration. »
    Adapté à notre conjoncture, plus la science médicale avance et les maladies reculent, plus une nouvelle maladie nous parait effrayante et insupportable.

  8. [Sequitur & fines]

    J’ai surtout oublié de souligner que les questions essentielles que vous posez à la fin de cet article en particulier, sont, en effet, à mes yeux, les vraies questions que l’on devrait méditer, car elles sont, très précisément, d’un tout autre ordre que les réalités du discours, si pathétique que soit ce qu’il prétend décrire, de l’industrie de l’information. Merci à vous d’avoir rappelé ces quelques vérités… dont l’occultation est la trame même de ce même discours complice.

    Sixto Quesada

  9. Cher Monsieur Levy,

    Vos dernière contributions sur le « confinavirus » –c’est ma touche à moi– sont limpides et de grande clairvoyance –N’était-ce, et je le regrette, le virusse, si je puis dire, qui, me semble-t-il, n’y peut mais.

    Bien à vous,
    SQ

  10. J ai quelques questions pour Mr Benrnard Henry levy
    Parlez nous du nombre de morts en libye puisque vous êtes un des grands responsables de cette guerre?
    Parlez nous du vécu de la peur, de la douleur et d la mort dans des pays comme l irak, la Syrie ou la Libye qui sont imposées par des « humains » et vous pouvez les comparer avec la peur la soulzur et la mort en Occident liees au covid
    Et si vous présentez au lecteur un bon article sur l association covid-guerre?
    Merci mr BHL

  11. Intéressant point de vue, mais deux erreurs fondamentales :

    – les comparaisons sont toujours difficiles…ce qui s’est passé il y a 50 ans a eu lieu dans un contexte particulier, different du contexte actuel. Peut-etre avons nous eu tort de gerer ces crises comme nous l’avons fait.

    – Peut-on croire un seul instant que « l’humanité, comme un seul homme, fait passer la vie avant l’économie. »

    Aujourd’hui dans le monde, un enfant de moins de 15 ans meurt toutes les 5 secondes de maladies hydriques et de malnutrition selon UNICEF. Cela fait plus de 6 millions de personnes chaque année. Nous avons les moyens de juguler cette situation, les medicaments, les aliments et les vaccins nécessaires. https://www.unicef.fr/article/un-enfant-de-moins-de-15-ans-meurt-toutes-les-5-secondes-dans-le-monde

    Alors pourquoi deux poids deux mesures ?

    Nos dirigeants ne seraient-ils pas en train de profiter de l’occasion pour faire nos poches afin de renflouer nos grandes entreprises (Air France, Renault, etc) qui etaient déjà en difficulté avant le COVID19 ?

    Il y a qq chose qui cloche dans le soudain élan humaniste affiché !

  12. Une analyse remarquable, et dont nous avons bien besoin, je trouve, de la situation actuelle. Avec notamment l’attention portée au rôle des médias. Ils transmettent des informations, certes, mais dans bien des cas ils consacrent l’essentiel de leur temps à faire monter la pression et à relever, non sans une complaisance assez malsaine, des « records »: le chiffre de X morts a été dépassé aujourd’hui… cela, souvent, sur le ton excité des commentateurs de matchs de foot. Et il paraît si important de marteler que nous vivons quelque chose d’unique dans l’histoire de l’humanité. Ce qui est évident faux, comme le montre le texte de Bernard Henri Lévy, à partir de données accessibles à tout le monde et bien connues, mais provisoirement évacuées dans une vaste mesure de la conscience collective.
    Quant aux comparaisons avec la guerre, je les trouve indécentes.
    Faisons tous notre possible, à notre modeste niveau, pour susciter la réflexion. Et merci encore à Bernard Henri Lévy de nous contraindre à voir des évidences.

  13. J’ai lu ailleurs un total de 31000 morts en 2 mois environs en France , en sachant que la population était moindre et les mouvements de masse moins important .

  14. Je suis désolé de dire que BHL refait l’histoire à sa façon, sans prévenir. Les 30.000 morts de 1968-1969 ont eu lieu, mais en plus de 6 mois. Nous, avec nos 15.000 en moins de 2 mois, on n’est pas distancé. Par ailleurs, ce qui fait que le nombre de morts n’est pas encore plus élevé, c’est que la population est confinée. Car sinon, les hôpitaux seraient totalement débordés, plus de traitement pour certains, et là question choix, j’aimerais bien savoir lequel serait fait, qui serait laissé sans soin . Pour finir, BHL raconte qu’on vaccinait sur les trottoirs (il se réfugie derrière un article de Libération de 2005) Quelle belle époque où on pouvait vacciner rapidement contre un virus jusqu’alors inconnu.

  15. Si l’on en croit les « experts », et il semble normal qu’on les écoute ou lise en ces circonstances, l’épidémie actuelle sans confinement pourrait engendrer bien plus de morts que ces deux épidémies oubliées, d’ici le seul mois de mai. Cette époque est révolue, celle des « trente glorieuses ». Par ailleurs, je ne crois pas qu’il y ait une quelconque grandeur d’âme à nous préserver. « It’s economy… ». Interdépendance économique (pharmaceutiques, énergétique et autres) et financière obligent. Chine (déni puis confinement drastique, information tardive et défaillante en direction de l’OMS) et Etats-Unis (fermeture des frontières aux Européens (?!!) etc. ont dicté le tempo. Les bourses ont dégringolé bien avant qu’on n’envisage de sérieusement protéger les populations. Il y a compétition en tout, y compris entre « modèles » de société, dirigeants plus ou moins nationalistes, chercheurs… Entre ego(s), n’en parlons pas.

  16. Faire des recherches c’est très bien, mais après il serait plus pertinent de comparer.
    La grippe de Hong Kong a fait 17000 morts en un hiver. Là, cest en moins de 2 mois.
    La grippe asiatique, 15000 morts en 1 an, alors que là encore nous n’en sommes qu’à moins de 2 mois avec le covid.
    Bref cet article bien qu’intéressant compare ce qui n’est pas comparable.
    Dommage.

    • Pour comparer vraiment, la population en France n’était que de 44 millions en 1957 et d’à peine 50 millions en1968 pour 67 millions aujourd’hui. Le pourcentage n’est pas le même.

    • Oui, il faut comparer

      Grippe : tension dans 142 hôpitaux et déjà l’annonce d’un lourd bilan
      • Par Damien Mascret
      • Mis à jour le 12/01/2017 à 10:08
      • Publié le 11/01/2017 à 20:10

      VIDÉOS – Alors que le pic épidémique n‘est toujours pas atteint, la forte augmentation des hospitalisations menace de saturer un grand nombre d’établissements.
      Hôpitaux saturés, urgentistes au bord de la crise de nerfs, personnels pointant le résultat d’une politique obsédée par l’ambulatoire (sans hospitalisation) ayant conduit à une réduction du nombre de lits disponibles à l’hôpital. Le «service minimum» déjà remarqué de Marisol Touraine dans plusieurs crises sanitaires récentes (essais cliniques mortels de Rennes, chimiothérapies fatales à Nantes, Uvestérol responsable de la mort d’un nourrisson à Paris…) pourrait cette fois lui coûter cher, politiquement. L’ombre des 18.300 morts de l’épidémie de 2014-2015 est dans tous les esprits.
      Épidémie de grippe : « la situation est maîtrisée », rassure Marisol Touraine
      La ministre de la Santé Marisol Touraine a affirmé jeudi que les hôpitaux font face à « une situation sous tension » mais « maîtrisée » alors que la France traverse le pic d’une épidémie de grippe hivernale particulièrement importante cette année.

      Le pic épidémique cette année n’est pourtant pas encore atteint et ne le sera que la semaine prochaine, selon le directeur de Santé publique France, François Bourdillon. Mercredi, devant la presse réunie dans la salle de crise du ministère de la Santé, Marisol Touraine a prévenu: «Le bilan de la grippe cette année sera probablement lourd puisque le nombre de personnes malades est particulièrement important.» Mais l’heure n’est pas encore au bilan, il est à la gestion d’une crise sanitaire.
      Mercredi, la ministre de la Santé s’est efforcée d’étouffer un début de polémique sur l’embouteillage observé aux urgences et dont la presse s’est fait l’écho.«Depuis mardi, nous constatons une tension accrue dans un nombre important d’établissements, a concédé la ministre, 142 hôpitaux (sur 850) ont transmis des signaux en ce sens.» Même son de cloche à la Direction générale de la santé: «Des urgentistes nous signalaient mardi qu’il commençait à y avoir une accumulation de patients dans les couloirs des urgences», ajoutait son directeur Benoît Vallet.
      «Jusqu’à aujourd’hui toutes les personnes qui avaient besoin d’être traitées l’ont été dans les meilleures conditions possibles et il s’agit de s’assurer que cela va continuer à être le cas»
      Anne-Marie Armanteras de Saxcé, la directrice générale de l’offre de soins
      C’est que l’accélération du phénomène de saturation des hôpitaux est évidente. «En trois jours, on est passé de 86 à 142 établissements qui avaient déclenché le dispositif hôpital en tension», constate Anne-Marie Armanteras de Saxcé, la directrice générale de l’offre de soins. «Mais la tension ne veut pas dire le débordement», insiste-t-elle. «Le système de santé répond parfaitement, et il faut en remercier les personnels hospitaliers et les médecins libéraux, a souligné la ministre de la Santé, jusqu’à aujourd’hui toutes les personnes qui avaient besoin d’être traitées l’ont été dans les meilleures conditions possibles et il s’agit de s’assurer que cela va continuer à être le cas.» Car l’épidémie n’est pas terminée.
      «Il y a deux phénomènes qui cohabitent, observe Mme Armanteras, l’un qui tend vers le franchissement du pic épidémique dans certaines régions (Ile-de-France, Paca, Bretagne), l’autre marquée par l’accumulation de patients qui sont hospitalisés.» Or de nouveaux patients viendront inévitablement dans les prochains jours s’ajouter à ces derniers. Selon les autorités, on ne serait en effet qu’à mi-chemin de l’épidémie. «Le nombre de personnes qui se présentent aux urgences pour une grippe et qui doivent ensuite être hospitalisées est particulièrement important, reconnaît la ministre de la Santé, pour les plus de 65 ans c’est une personne sur deux, et pour les plus de 75 ans, c’est 80 %.»
      Quand la tension va-t-elle se relâcher? «Si au niveau national nous allons probablement atteindre le pic de l’épidémie la semaine prochaine, des régions l’ont probablement déjà franchi», explique François Bourdillon. «Quand on regarde le nombre de passages aux urgences pour grippe, région par région, on voit que la décroissance est partout amorcée», ajoute-t-il. Ce qui permet à Marisol Touraine de dire avec force: «Il n’y a pas d’afflux massif aujourd’hui dans les services d’urgence.» Sauf que, si le circuit bouchonne entre les urgences et l’hospitalisation, la tension existe tout de même sur l’hôpital.
      Des lits d’hospitalisation disponibles
      De plus, le fait qu’en dehors de l’hôpital l’épidémie est encore en croissance dans la plupart des régions devrait inciter à la prudence. C’est notamment le cas en Paca et en Corse, d’après le réseau Irsan, basé sur les seuls chiffres des consultations de SOS Médecins. La courbe des visites pour grippe est en effet repartie à la hausse après une décrue transitoire entre Noël et le Nouvel An.
      «L’enjeu des jours qui viennent est de garantir qu’il y aura des lits d’hospitalisation disponibles pour accueillir ceux qui doivent l’être, a indiqué Marisol Touraine, c’est pourquoi j’ai demandé à tous les hôpitaux de regarder s’ils peuvent déprogrammer des opérations ou des soins médicaux.» À nouveau, serait-on tenté de dire. «Cette consigne figurait dans les premiers messages d’alerte avant Noël», détaillait toujours hier la directrice générale de l’offre de soins. Autre solution, évoquée par Benoît Vallet: «ouvrir de nouvelles unités». Mais pour cela, «l’établissement doit rappeler du personnel et dans ce cas c’est un dispositif de type plan blanc qui doit être activé», ajoute-t-il. Autrement dit, une mobilisation générale de l’hôpital, ce qui a été fait pour trois hôpitaux, à Troyes, Firminy et Lens.
      Tout cela arrive-t-il trop tard? La question sera inévitablement posée lors du bilan de l’épidémie de grippe 2016-2017. En attendant, Marisol Touraine n’a visiblement pas l’intention de porter le chapeau d’un retard à l’allumage. «Le système d’urgence sanitaire a été activé dès le 21 décembre, a-t-elle expliqué mercredi, et des instructions claires ont été adressées à l’ensemble des établissements hospitaliers.» La situation a été jugé suffisamment sérieuse pour qu’une réunion soit organisé jeudi matin à l’Élysée, selon une confidence de l’entourage de François Hollande à l’AFP.

      AUTRES CHIFFRES
      Historique du nombre de décès et des taux de mortalité associés
      Le nombre de décès recensés en France métropolitaine par l’Insee a varié dans l’intervalle [500 000, 560 000] entre 1980 et 20095.
      En 2008, le CépiDc de l’Inserm a recensé la mort de 543 139 personnes en France. Le taux de mortalité était cette année-là de 719,5 pour 100 000 habitants, de 972,0 pour 100 000 habitants pour les hommes, et de 544,6 pour 100 000 habitants chez les femmes6.
      En 2004, ce même institut avait recensé la mort de 509 408 personnes en France métropolitaine, avec un taux de mortalité de 750,1 pour 100 000 habitants, et plus précisément de 1 012,9 pour 100 000 habitants pour les hommes et de 565,6 pour 100 000 habitants pour les femmes4.
      En 2000, ce même institut avait recensé la mort de 540 702 personnes en France, avec un taux de mortalité de 840,2 pour 100 000 habitants, et plus précisément de 1 137,7 pour 100 000 habitants pour les hommes, et de 632,6 pour 100 000 habitants pour les femmes6. Cette même année, il avait recensé 530 850 décès en France métropolitaine, avec un taux de mortalité associé de 839,3 pour 100 000 habitants4.
      Entre 1980 et 2004, le taux de mortalité par mort violente a été environ divisé par deux, de 102,8 pour 100 000 habitants à 57,4 pour 100 000 habitants. Dans cette même période, le taux de mortalité par maladie cardiovasculaire est passé de 444,9 pour 100 000 habitants à 214,4 pour 100 000 habitants, celui par cancer de 256,6 pour 100 000 habitants à 227,5 pour 100 000 habitants4.
      L’année 2015 enregistre un chiffre record de 594 000 décès, avec un taux de mortalité de 924,1 pour 100 000 habitants, un chiffre supérieur de 6,1 % à celui de 2014, avec un taux de mortalité de 875,0 pour 100 000 habitants. Il peut s’expliquer par une cause structurelle comme le vieillissement des « baby-boomers » qui atteignent un âge où ils sont plus fragiles, mais aussi des facteurs plus conjoncturels comme une épidémie de grippe particulièrement virulente au premier trimestre, plusieurs épisodes de canicule en juillet et en août, et une vague de froid en octobre7.
      En 2017, un nouveau record est atteint avec 603 000 décès, avec un taux de mortalité de 929,7 pour 100 000 habitants, soit une augmentation de plus de 9 000 décès (1,5 %) par rapport à 2016, avec un taux de mortalité de 920,9 pour 100 000 habitants8. L’épidémie de grippe hivernale amorcée fin 2016 a entraîné un pic de décès exceptionnel en janvier 2017 : 67 000 décès en France métropolitaine9.
      En 2019, 612 000 personnes sont décédées en France, en hausse de 0,4 %1

  17. Interventions de Bernard et de Yann Moix à diffuser massivement, ce que je fais. J’ y ajoute les trois récentes vidéos de mon
    camarade Fabrice Hadjjadj trouvables sur YouTube.. Dommage qu’elles ne soient pas parvenues au porte-parole de la
    médicocratie que je viens d’entendre à l’instant nous annoncer la suite de notre séquestration (mais pas la catastrophe
    économique qui nous attend, et ses conséquences humaines).