Les vents mauvais de l’Histoire soufflent à nouveau sur le Kurdistan.
De graves menaces sont proférées par ses puissants voisins (Irak, Iran, Syrie et Turquie), le punissant d’avoir exprimé massivement, par référendum, son aspiration à l’indépendance.
Fermeture de l’espace aérien par l’Irak, possible fermeture du pipeline pétrolier par la Turquie, menace de fermeture des routes terrestres par l’Iran, embargo, blocus, bruits de bottes : un petit peuple enclavé est en passe d’être fait prisonnier, d’être asphyxié et séquestré.
Au rebours de ses propres principes et du droit des peuples à décider de leur destin, insoucieuse de sa dette à l’endroit de ces peshmergas qui ont tant fait dans la lutte commune contre l’Etat islamique et qui tous les jours en paient le prix en vies humaines, la communauté internationale – les grandes démocraties occidentales en tête – a condamné le référendum et semble vouloir se ranger aux côtés des dictatures hostiles aux Kurdes.
Kurdistan : la seule démocratie dans la région
Va-t-on abandonner à son sort le Kurdistan, seule démocratie dans la région, tenant tête à une coalition de régimes parmi les plus autoritaires et répressifs de la planète ?
Qui sont les va-t-en-guerre ? Qui demande la négociation ? Qui rejette la négociation ? Qui viole tous les principes du droit et de la coexistence entre les nations ? Va-t-on, en Amérique, en Europe, ailleurs, laisser faire ceux qui voudraient étouffer la voix d’un des rares peuples qui, dans cette partie du monde, portent massivement les couleurs d’un islam laïque, ouvert aux autres religions, compatible avec les droits de l’homme et des femmes ?
Nous appelons les gouvernements des pays démocratiques à garantir l’intégrité du Kurdistan et son libre accès au monde extérieur, sans lequel il ne peut vivre, non plus que le million et demi de réfugiés de toutes origines et de toutes confessions qu’il abrite sur son sol.
Il en va de leur honneur. A défaut, il faudrait parler de non-assistance à peuple en danger et de bataille perdue pour la civilisation.
Nous appelons ces gouvernements à demander au Conseil de sécurité des Nations unies une médiation internationale.
Signataires: James K. Galbraith (professeur à la Lyndon B. Johnson School of Public Affairs de l’université du Texas), Pascal Bruckner (romancier et essayiste), Bernard Kouchner (ancien ministre des affaires étrangères et européennes de la France), Bernard-Henri Lévy (écrivain, philosophe et membre du conseil de surveillance du «Monde»), Jean-Luc Marion (de l’Académie française), Daniel Cohn-Bendit (ex-député européen), Salman Rushdie (écrivain), Adam Michnik (directeur de la publication «Gazeta Wyborcza») et Michael Walzer (philosophe).
Je souscris à cet appel dans l’espoir, que ces « SIGNATURES » puissent bientôt faire la même chose pour le peuple kabyle d’ Afrique du Nord. Sa mise à mort par le système daechisant du club arabo-islamo-baathiste d’Alger est une question de temps!
Super et bravo encore !
Bravo et super !