Cher Bernard,
Oui, cher Bernard, tu as raison dans ton article « Israël, Obama et les Nations Unies » de t’en prendre en premier lieu à cette enceinte des Nations Unies qui « n’ont de cesse, depuis des décennies, de condamner, diaboliser, ostraciser Israël ». L’ancien secrétaire général Ban Ki-moon en a convenu lui-même dans son discours d’adieu le 18 décembre dernier, devant le Conseil de sécurité, où il déclarait que « des décennies de manœuvres politiques ont créé un nombre disproportionné de résolutions, de rapports et de comités contre Israël ».
Tu as également raison de t’indigner en écrivant que « les mêmes mains qui se sont levées pour condamner la politique israélienne dans les territoires n’ont pas été capables de le faire quelques jours plus tôt pour arrêter le massacre d’Alep ».
Il est malheureusement vrai que la communauté internationale brille trop souvent par son absence et son manque de volonté face aux tragédies et aux guerres qui ensanglantent notre planète, ces conflits qui sont beaucoup plus meurtriers que le « nôtre » : ce vieux conflit israélo-palestinien auquel, génération après génération, tous les leaders du monde ont fini par se résigner, impuissants, en venant à le considérer presque comme une calamité naturelle, un volcan qui de temps à autres passe par des phases éruptives.
Mais est-ce parce que la communauté internationale est défaillante qu’il faut condamner les rares initiatives qu’elle prend, surtout quand elle le fait dans l’intérêt des premiers concernés ? Car de quoi parle-t-on au juste ? Quel est l’objet de cette résolution du Conseil de sécurité que tu récuses et qui est tant décriée par le gouvernement israélien – bien qu’elle reconnaisse la légitimité d’Israël dans les frontières de 1967 et le principe de modification de leur tracé par « voie de négociations »? Il s’agit tout simplement de sauver la solution à deux Etats, ceux d’Israël et de la future Palestine. Cette même solution dont tu es, et a toujours été, un indéfectible partisan, cette solution dont les contours ont été dessinés lors de cet accord de Genève que tu as ardemment soutenu en 2003. Mais cette solution qui risque bientôt de ne plus pouvoir être mise en œuvre.
En effet depuis 2003, sur le terrain, la situation ne cesse de se dégrader. Le nombre des Israéliens installés en Cisjordanie – hors Jérusalem et ses 200 000 Israéliens habitant dans les nouveaux quartiers construits dans la partie Est de la ville – est passé de 231 800 à 385 900 en 2015, soit 13 % de la population de ce territoire. Tu condamnes, certes, sans ambiguïté cette politique d’expansion continue des implantations. Mais tu penses aussi que l’on n’est pas encore arrivé à un point de non retour parce que la majorité de cette population vit le long de la frontière de 1967, dans ces « blocs de colonies » qui devraient être rattachés à Israël dans le cadre d’un accord basé sur des échanges de territoires pour tenir compte de la nouvelle réalité démographique depuis 1967. Il est vrai que cette idée, qui était déjà au cœur du plan de Genève, reste toujours théoriquement possible. Mais n’oublions pas qu’elle repose sur les deux principes suivants pour pouvoir, le jour venu, être réalisable :
- Le futur Etat palestinien devra être établi sur un territoire qui devra représenter 22 % de celui de la Palestine mandataire. Si les Palestiniens consentent en effet à des modifications de frontières, ils ont toujours exigé de récupérer l’équivalent de ces 22 % qui correspondait à celui de la Cisjordanie, Jérusalem Est et la bande de Gaza après 1948.
- Les échanges de territoire devront se faire sur la base de 1 pour 1, sans tenir compte de la valeur immobilière du terrain – celui sur lequel par exemple ont été construits les nouveaux quartiers juifs à Jérusalem Est sera équivalent à celui du Negev jouxtant la bande de Gaza .
Je ne retiens pas le scénario prôné par Lieberman d’échanger territoire et population, en donnant au futur Etat palestinien la zone du « triangle » limitrophe à la Cisjordanie en compensation de la conservation de ces blocs de colonie. Outre les problèmes éthiques, politiques et juridiques qu’il pose – voir un Etat destituer de leur nationalité une partie de sa population entraînerait sans aucun doute une levée de bouclier internationale – ce scénario se heurterait à l’opposition de la quasi-totalité de la population arabe israélienne concernée, risquant de provoquer une véritable guerre civile.
Mais cette notion de « blocs de colonie » n’est pas la même pour tout le monde en Israël. Il est nécessaire de préciser que dans ceux-ci ne sont pas pris en compte les quartiers juifs créés dans Jérusalem Est qui, dans tous les cas de figure, resteraient israéliens et seraient comptabilisés dans le territoire à échanger.
Il y a une version minimaliste qui n’est pas loin de celle du plan de Genève, ne prenant en considération que les implantations construites à proximité de la ligne verte. Elle permettrait d’intégrer au territoire israélien de 3 à 4 % de la Cisjordanie, ce qui permettrait de maintenir de 75 à 80 % des Israéliens sur place et ramènerait la future frontière entre Israël et l’Etat palestinien à 450 Kms ou un peu plus selon le pourcentage retenu – Rappelons que celle de la ligne verte est de 313 Kms. Dans ce scénario il faudrait quand même déplacer de 80 000 à 100 000 Israéliens et trouver de 3 à 4 % de territoire israélien à donner en échange.
L’idée que tu avances de maintenir une partie d’entre eux dans le futur Etat palestinien pour qu’ils y constituent une minorité nationale, à l’instar de la minorité arabe en Israël, peut paraître séduisante théoriquement, sauf qu’elle se heurte à trois difficultés majeures :
- La plupart des Israéliens potentiellement concernés par ce scénario se trouvent être les plus ardents partisans de l’annexion et souvent les plus extrémistes. Il est donc difficilement imaginable de concevoir qu’ils puissent accepter de prendre la nationalité palestinienne pour rester vivre en Judée et Samarie.
- Leur présence profondément à l’intérieur du territoire palestinien poserait un problème sécuritaire majeur qui contraindrait, sans doute, l’armée à y maintenir des forces bien plus supérieures à celles discrètes qu’Israël exigerait de conserver, notamment dans la vallée du Jourdain, pour contrôler les frontières extérieures. Il est évident que cette contrainte serait difficilement compatible avec un Etat palestinien indépendant.
- Dans ce cas, les Palestiniens pourraient être enclins à demander en compensation un territoire équivalent à celui représenté par ces implantations israéliennes qui resteraient au sein de leur Etat, même avec un statut, pour sa population, de minorité nationale ; ce qui augmenterait d’autant le territoire israélien d’avant 1967 à leur donner.
Il y a des scénarios beaucoup plus maximalistes qui intégreraient dans ces blocs les « deux doigts » d’Ariel et de Kedumim situés respectivement à 21 et 23 Kms de la ligne verte. Un tel scénario non seulement allongerait considérablement la frontière entre les deux Etats, mais surtout il couperait en deux la Cisjordanie, rendant impossible la constitution d’un Etat palestinien viable et continu. Je te rappelle que dans toutes les négociations qui ont eu lieu jusqu’à présent les Palestiniens n’avaient accepté d’échanger au plus que 2% du territoire.
Et il y enfin le scénario proposé aujourd’hui par Bennet, le leader du parti Habayit hayehoudi, qui propose d’annexer la zone C soit 60 % de la Cisjordanie – les accords d’Oslo ont divisé la Cisjordanie en 3 zones : la zone A sur 20 % du territoire qui comprend essentiellement les villes palestiniennes et est sous administration civile et militaire palestinienne, la zone B sur 20 % avec les villages palestiniens et qui est sous administration civile palestinienne et militaire israélienne et la zone C sur 60 % sous administration civile et militaire israélienne et où se trouvent les implantations israéliennes. Ce scénario a du point de vue de Bennet le mérite d’écarter la menace démographique palestinienne parce que seulement 75 000 d’entre eux y vivent. Mais ce dernier se garde bien de dire que la future frontière serait de 1800 Kms et que cela nécessiterait de démanteler la barrière de sécurité, dont le coût a été de 4 milliards de $, et qu’il faudrait en reconstruire une nouvelle pour un coût de 27 milliards $, auxquels s’ajouteraient 4 autres milliards pour sa maintenance annuelle, sans parler des expropriations indispensables de terrains privés palestiniens.
Je sais bien que ce scénario n’est pas le tien. Mais si on veut vraiment sauver la solution des deux Etats nous ne pouvons plus rester dans des généralités et il nous faut être précis dans les positions que nous défendons. C’est pour cela que nous avons décidé avec JCall de soutenir cette résolution 2334 du Conseil de sécurité – prise ne l’oublions pas avec le soutien de pays dont l’amitié avec Israël ne peut être mise en doute, comme la France, la Grande Bretagne et l’accord tacite des Américains. Elle a le mérite de demander aux Israéliens : Quel Etat voulez-vous ? Si la réponse à cette question ne revient qu’à ces derniers, elle concernera par ses conséquences tous les Juifs de diaspora, qui, comme nous, sont attachés indéfectiblement à cet Etat. Nous le savions déjà quand nous avions ensemble lancé l’appel de JCall en 2010. Et l’absence de réponse – qui est de facto celle des dirigeants actuels israéliens en maintenant un statu quo avec lequel ils s’accommodent – est aussi une réponse parce qu’elle conduit inéluctablement, à plus ou moins long terme, aux deux éventualités de l’alternative que nous refusons, à savoir l’Etat binational ou l’Etat apartheid. Cette question est certainement la question existentielle la plus importante pour notre génération de juifs, nés après la Shoah, contemporains de ce miracle qui est la résurrection d’Israël. Et si aucune réponse n’y est apportée, elle ne sera sans doute plus d’actualité pour les générations à venir. C’est pour cela que nous n’avons pas le droit de l’esquiver.
1. La paix sèche est encore possible. 1.1. À condition qu’on ne l’a pervertisse pas. 1.1a. Qu’on ne la transmute pas sous forme de paix purulente. 1.1a(x). Couper net, oui mais au bon endroit. 1.1a(y). Toujours se tenir à la lisière d’un organe vital. 1.1b. Réclamer des indépendantistes qu’ils aillent jusqu’au bout de l’analogie dont ils se fardent. 1.1b(x). Qu’ils mandélaïsent dans leurs textes de loi les relations entre la Palestine indépendante et sa communauté juive. 1.1b(y). Tirer des conséquences de leur refus net et catégorique. 1.1a(y)’. S’opposer à toute forme de criméisation de Jérusalem-trois-fois-sainte-Est. 1.1a(y) ». Nombreuses sont les capitales qui abritent des lieux saints majeurs appartenant à des cultes minoritaires. 1.1b(x)’. Qu’il soit intimé aux Palestiniens l’ordre internationaliste de se doter d’un drapeau marquant leur rupture avec le pan-nationalisme arabe. 1.1b(x) ». Tirer des conséquences de leur refus net et catégorique.
Symboles : remplacer les guillemets fermants par un double prime.
Netanyahou serait bien avisé de méditer sur la réflexion de Livni selon laquelle l’État juif, ou, si vous préférez, l’État d’Israël, ce qui revient strictement au même dès l’instant que vous ne cherchez pas à occulter le fait que les Iehoudîm ne sont autres que ces Benéi Israël qui, quelques siècles après la déportation vers Babylone, furent autorisés par le conquérant perse à retourner vivre sur leur terre ancestrale, mais revenons, si vous le voulez, au sujet qui nous occupait, nous disions donc, ou plutôt, Tzipi Livni disait qu’Israël n’obtiendra jamais la légitimation de la communauté internationale tant qu’il ne se sera pas séparé des Palestiniens. Nous nourrissons l’espoir que le Parti sioniste poussera la realpolitik jusqu’au risque de guerre de civilisation, lequel risque n’aura jamais été ignoré par les travailleurs de la paix civilisatrice et civilisationnelle, et conviendra du fait qu’en l’état actuel des causes, pris dans l’étau de ce qu’on pourrait appeler la réconciliation panarabe autour de la question antijuive, les Palestiniens ne se percevront pas réellement séparés d’Israël aussi longtemps que le dernier Juif du Proche-Orient ne se sera pas jeté de lui-même à la mer. Les démocraties occidentales se leurrent sur la route de Munich. Ce n’est pas en lâchant Israël aux maîtres-daechiens que l’on vaccine le monde contre la rage qui le ronge. Israël est un État-témoin. Sa survivance nous empêche de sous-estimer le degré qu’est capable d’atteindre l’humanité inanimée dans le crime contre soi. La délivrance simultanée des nations se formulerait ainsi d’une tout autre façon : comment s’y prendre pour que la Ligue antisioniste reçoive enfin la légitimation de la communauté internationale? mais je crois que la réponse s’exhibe dans la question. Renforcer le camp des adversaires du crime contre l’humanité. En Russie. Aux État-Unis. En Palestine. En Russie. En Bosnie. En Allemagne. En Israël. A fortiori là où il semble que la lutte y ait été rondement menée et le mal résorbé.
Marchons, marchons : Se rendre complice d’un crime contre l’humanité, cela procède parfois d’une forme de tolérance diplomatique à l’égard de ses apologues. On ne peut pas, d’une part, poser la destitution de Bachar le Chimique comme préalable à toute négociation sur le futur de la Syrie et, d’autre part, védriniser la résolution du conflit israélo-palestinien en réclamant des hommes de bonne volonté qu’ils ferment les yeux sur les roueries répétitives de Mahmoud la Terreur.
Quant à la solution des 2 minorités opposites pour 2 États juif et arabe, on ne s’étonnera pas que les implants israéliens en Cisjordanie n’envisagent pas d’autre solution qu’un maintien durable de la souveraineté israélienne là où nul autre n’est mieux placé qu’eux pour goûter la rouille du Jihâd.
L’idée d’une présence juive en Palestine équivalente à la proportion des Israéliens d’origine arabe n’émane pas des colons de peuplement de l’ancienne province ottomane. Avant qu’un Père de la nation digne de ce nom ne voie le jour dans cette région des mondes, rangeons les sondes et ne trépidons pas tel un DJ samplant une caverne d’ondes brouillées sinon dans l’objectif de l’infiltrer.
En d’autres termes, on évitera de nous resservir une Sarkobama en allant presser Netanyabarak de céder aux conditions trucides de Numéro N sans quoi l’on irait dire incontinent que c’est lui et non pas le SS-Grossmuftiste qu’on ne parviendra jamais avec les meilleures volontés du Monde à encadrer.
Israel est déjà et depuis longtemps,un état d’Apartheid.Les juifs d’Hebron et d’ailleurs qui crachent,jettent des cailloux,insultent et humilient les enfants et femmes palestiniens parqués derrière des barbelés,n’oublieront jamais ces humiliations,sans parler des morts de Jenine…etc.Parler,philosopher,débattre loin de leurs quotidiens,me parait de plus en plus indécent et inutile.
Pour quelles raisons obscures Chemla soutien la 2334 et non le 242 ? Pour la simple raison que les « palestiniens » la refusent et n’acceptent que le retrait de TOUS les territoires « occupés ».
On aurait attendu mieux d’un individu qui assure soutenir l’Etat d’Israël !
Il soutient une résolution qui ne contrant pas ces « palestiniens » à vivre en paix au côté de l’état du peuple juif. Il est vrai que le Judaïsme n’st pas son fort.
Il refuse un échange de population mais exige le retrait total des « colons ». Est-il si impossible d’imaginer de voir ces « colons » vivre dans un état démocratique ?
Que D… nous garde de nos « amis » préférant vivre dans leur confort de la diaspora !
Et si nous commencions par appeler ce conflit par son nom d’origine « confli israélo-arabe » , car les « Palestiniens » sont avant tout arabes, la notion de peuple « palestinien » a été utilisée habilement par la propagande arabe après la guerre de 1967 et cela a marché, car beaucou pensent, qu’il aurait existé un état palestinien, c’est pourquoi les élites juives, qui peuvent encore faire entendre leur voix, devraient dénoncer et combattre cette contre vérité de la propagande arabe .
Peut-etre que le plus important, en cas de signature d’un accord de paix, serait l’engagement de chacune des deux parties (c’est bien sur la partie arabe dont on peut douter de la bonne foi) de ne pas faire etat de nouvelles exigences une fois l’accord conclu: d’apres le president Clinton, Arafat s’etait d’emblee refuse a cette clause. En d’autres termes, tant que tout accord, meme « definitif », ou « garanti par les grandes puissances », ne sera que la mise en place d’une situation devant servir a la partie arabe (euro-arabe ?) de base pour de nouvelles revendications, il faudra preferer le statu quo, voire meme des explosions occasionnelles.
La proposition de Lieberman parait tres sage. Premierement, les partages de territoires se sont toujours faits en cherchant des decoupages collant au plus pres possible des realites ethniques ou nationales sur place: lorsqu’il en a ete autrement, cela a toujours entraine des drames. Deuxiemement, les arabes israeliens se considerent (pousses en cela par leurs representants a la Knesseth) comme des palestiniens en Israel, tendant par la a realiser pleinement le role de subversion recherche par les ennemis d’Israel. Troisiemement, et le pire: si un accord de paix se faisait, laissant le triangle et d’autres zones a majorite arabe entre les mains d’Israel, il ne faudrait pas attendre longtemps pour qu’un mouvement secessionniste, organise par des pays arabes voisins et encourage par la France et l’Europe « au nom du droit des peuples a l’autodetermination », revendique le rattachement de la zone a l’etat palestinien, realisant ainsi une deuxieme etape du demantelement de l’Etat d’Israel.
Il est essentiel de ne pas se fermer les yeux sur les consequences certaines de tout accord de paix mal ficele, et sihne par l’une des parties avec des arriere-pensees deloyales.
Oui, mais vous oubliez une chose : Gaza qui a été remise à l’Autorité palestinienne a été prise par le Hamas. Souhaitez-vous que la même chose se produise aux frontières d’Israël. Soyez donc un tant soit peu réaliste. Sans sanctions envers l’Autorité palestinienne qui attise le crime envers le juif, le problème est insoluble. En attendant, sans annexer la Judée Samarie, il faut prôner le statut-quo. Car il faudra deux générations pour que des juifs puissent vivre en paix dans un État palestinien, comme ils ont vécu en Égypte, en Syrie, etc jusqu’à un passé relativement récent. Vous parlez des juifs extrémistes qui les empêcheraient de vivre dans un État arabe nouvellement créé. Mais qu je sache, aucun rabbin, à la différence des imams, ne prêchent le meurtre !
Rabin, que la bien-pensance se plaît à présenter comme un champion de la paix, avait un programme nettement plus sécuritaire que celui de Netanyahou. Mais pour les stipendiés de Soros, il ne faut jamais apprendre de ses erreurs.
Dhimmi un jour…