Mon épaule passe à travers le miroir
Mon homme tient dans une main sa cigarette
Et, de l’autre, réchauffe mon épaule.
Moi,
Je pense à tes mains posées
Sur l’épaule d’un garçon familier.
J’écris, tout en rêvant que mes épaules
Deviennent le support de tes mains.
Même dans le miroir, mon homme
Lit mes idées.
Ne lui suffisent pourtant pas les paroles…

Pour me faire oublier tes mains
J’ai mis les miennes dans les mains d’innombrables hommes.
Quand j’ai imaginé les tiennes
J’ai aussitôt oublié celles des autres.

« L’amour m’effraie »
C’est ma dernière phrase
À la dérobée de vos femmes
À la dérobée de mon homme
Dans le coin d’une route souillée
Dans une ruelle oubliée
M’appuyant le dos sur une porte
Tu approches la bouche
Sont rêches tes mains
Sont endurcies, tes mains enragées
La première phrase donc de cette page
N’est plus blanche.
Lorsque tu lâches ma taille
La porte tient mon dos.

Nous n’avons jamais repris
Un autre thé qui tiendrait la saveur de menthe et de peur
De crainte, tu ne m’as pas donné un baiser dans mon cou
Où tu voulais me conduire ?
Lequel de mes péchés
As-tu voulu pardonner ?
Nous ne sommes pas allés
Tu ne l’as pas fait.
Quelle horreur si on meurt maintenant.

Pour qu’un autre poème
Jaillisse de ma chair
D’innombrables fois
En face de toi
Je mettrai mes habits
Devant moi

Tu n’es plus dans mes bras
Mais
Mes bras te serrent

Une tombe
Est plus vaste
Que cette ville

Quand tu existes
J’aime le déshabillement

T’atteindre est
Plus attendrie que la mort.

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