Les grands prédateurs politico-historiques, tyrans, dictateurs fous, prophètes fanatiques, impérialistes sans frontières, ne cachent jamais leur jeu. Pourquoi le feraient-ils ? Tant la mission dont ils s’enivrent comme d’un élixir tout-puissant leur apparaît impérieuse, salvatrice pour le genre humain, rédemptrice pour leurs millions de desservants, la tare revenant à ce monde inférieur, décadent, souillé ou mécréant qu’ils s’apprêtent, l’annonçant urbi et orbi, à arraisonner, s’approprier, purifier, guérir au forceps ou éradiquer, selon l’étendue de leur appétit et le vertige de leur hubris. Pour peu – c’est là tout le problème – qu’on ne se berce pas d’illusions à l’aune des paroles lénifiantes qu’ils distillent ça et là et des chiffons de papier qu’ils paraphent en vue de gagner du temps, il suffit de les lire et de les entendre pour découvrir finalités et buts de guerre, et à quoi il faut s’attendre sans détour. S’attendre, et, pour les plus lucides, se préparer. Mais ceci est encore une autre affaire…
Cette recension et ce déchiffrement de la parole totalitaire publique, c’est ce qu’a fait, avec une minutie et une persévérance qui forcent l’intérêt, le philosophe Michel Eltchaninoff en un ouvrage édifiant intitulé Dans la tête de Vladimir Poutine, qui mérite mal son titre, tant, loin de toute enquête psychologique, ce défricheur coriace s’attache, discours après discours du maître du Kremlin, à la lettre-même de l’idéologie poutinienne et à tous les idéologues passés-présents qui l’ont nourri, que leur adepte célèbre à chaque intervention. Le tableau, faut-il le dire, fait froid dans le dos. Tant il ressort de ce voyage dans les mots de Vladimir Poutine, que l’intéressé applique pas après pas sur la scène politico-militaire, en un salmigondis réactionnaire à souhait, les analyses, les slogans, les visions et jusqu’aux délires géopolitiques de ses mentors slavophiles, panslavistes, conservateurs de tous poils (homophobes obsessionnels, orthodoxes ultras, théosophes mystiques), prêcheurs grand’russiens, mégalomanes eurasiates et autres théoriciens civilisationnels de la Voie russe, ce droit souverain de russifier les peuples périphériques. Tous propagandistes, en guerre ouverte contre l’Occident et les principes démocratiques, hostiles au droit des peuples (cette machination anti-russe), et l’esprit de liberté (cette mère de tous les vices). Partout à l’honneur, ce revival idéologique d’un passé (communisme compris) qu’on croyait révolu, n’aura pas été pour peu dans la série d’agressions et d’annexions qui se sont succédées depuis la prise de pouvoir du matamore du Kremlin : Tchechénie, Abkhazie, Ossétie du sud, hier ; Transnistrie, Crimée, Donbass, aujourd’hui. Odessa, les pays baltes demain ?
C’est comme si, sans même parler de Marine le Pen, un Nicolas Sarkozy (Patrick Buisson à la manœuvre) biberonnait à Chateaubriand, Taine et Barrès les meilleurs jours, le reste du temps à Joseph de Maistre, de Bonald, Charles Maurras, et Carl Schmidtt pour la bonne bouche, plus quelques chantres à baïonnette du colonialisme d’antan, apporteurs de civilisation aux peuples figés dans l’enfance de l’Histoire.
Pragmatique, real-politicien, joueur d’échec consommé, politicien sans états d’âme, aventuriste mesuré, Vladimir Poutine ? Non, mais un idéologue par procuration, serait-ce à géométrie variable. Un rédempteur, preux chevalier de l’âme russe ressuscitée ; un bâtisseur d’Empire du bien.
Tchétchénie mise à part qu’il convenait de « butter dans les chiottes » sans autre forme de procès, Poutine avait inauguré son règne en l’an 2000 par de vertueuses proclamations de paix, que la Russie, dans la lignée de Pierre le Grand et Catherine II, est européenne, a vocation à s’unir à la grande famille des démocraties libérales. Cet occidentalisme de façade ira jusqu’à lui faire faire l’éloge… de Kant, «catégoriquement opposé à la résolution de désaccords inter-gouvernementaux par la guerre, dans son Traité de paix perpétuelle. » Et d’affirmer : « Nous n’avons jamais proclamé aucune région du monde comme une zone d’intérêt national ». (Nul besoin d’être familier de la dénégation freudienne pour entendre le contraire, d’entrée de jeu).
Le « tournant » poutinien éclate au grand jour fin 2004, au lendemain de l’assaut chaotique contre des rebelles tchetchènes qui avaient pris une école en otage (344 morts ; pour moitié des enfants).
Après les Russes et les fonctionnaires invités, toutes affaires cessantes, à les lire, il faudra nous familiariser désormais avec des revenants aussi improbables et nocifs qu’Ivan Ilyne, hégélien de choc en exil chez les Nazis jusqu’en 1938, Constantin Leontiev, le « Nietzsche russe » et son pâle contemporain, sorte de Don Juan devenu moine, Nicolas Danilevski (1822-1875), slavophile officiel du poutinisme ambiant (« La lutte avec l’Occident est le seul moyen salutaire pour la guérison de notre culture russe »), le barde Alexandre Douguine, fondateur du parti national-bolchévique avec Edouard Limonov, mixte fascistoïde d’eurasisme, de paganisme, d’occultisme et de messianisme, Lev Goumilev (1912-1992), célébrant, par la voix de Poutine, « la grande culture de la steppe », inventeur de la passionarité (sic !), alias l’énergie intérieure de chaque nation, vantant la supériorité génétique de l’homme russe et partisan de la guerre des civilisations.
A ce ramassis d’idéologues nauséabonds dont Poutine fait son pain quotidien, il faut ajouter Soljenitsyne, pour son hostilité aux Lumières et à l’Occident libéral, le communautarisme agricole et le passéisme écologique dont il s’était fait le défenseur attitré, ainsi que des racines spirituelles de la sainte Russie. Il faut ajouter le Dostoïevski des Démons et du Journal d’un écrivain, annexé en tant qu’adversaire de l’intelligentsia petersbourgeoise et prophète d’un universalisme et d’une mission universelle russes, ou encore Berdiaev, mort en 1948, auteur de La philosophie de l’inégalité (1918) en réaction à la Révolution d’Octobre, cité par Poutine.
Michel Eltchaninoff a fait œuvre de salubrité publique. Nul responsable politique, nul de nos chevronnés diplomates ne pourra exciper de l’ignorance des propos suivants, parmi cent autres du même tonneau, tenus en juillet 2013 à Kiev : « La Russie kiévienne est à l’origine de l’immense Etat russe. Nous avons une tradition commune, une mentalité commune, une histoire commune, une culture commune. Nos langues sont très proches. En ce sens, je veux le répéter encore, nous sommes un seul peuple. » A bon entendeur, salut. Ainsi étaient résumés trois siècles de russification par la force : les Ukrainiens sont russes. Neuf mois plus tard, les chars russes passaient la frontière et envahissaient l’Est du pays.
Les accords d’Oslo n’ont jamais empêché l’OLP de poursuivre dans la voie du terrorisme. Rien ne saurait améliorer l’accord sur le nucléaire iranien. J’irai même plus loin en affirmant qu’il ne faut surtout pas donner la possibilité aux Iraniens de faire quoi que ce soit qui leur conférerait une image digne de notre confiance. Un accord qui nous apparaîtrait comme acceptable reviendrait à rendre l’État islamique d’Iran fréquentable à court ou moyen terme. Dieu merci, l’accord avec l’Aryatollah restera ce qu’il est, au pire une bombe à retardement, au mieux un piège à con, en attendant un pis-aller car, une fois encore, la théocratie cryptonazie n’est pas un régime perfectible. La seule alternative possible à la force de dissuasion, nous la connaissons tous. C’est l’invasion terrestre, le renversement du régime assassin, l’instauration forcée de l’État de droit, une contradiction en soi, désavouée, de surcroît, par l’histoire récente mais avant tout, l’on ne s’en prend pas au berceau du chî’isme sans se heurter à dix pour cent des musulmans dont un nombre impossible à évaluer sont prêts à riposter en terre infidèle, à la Lubitz! et ce n’est pas la présence d’une hôtesse dans le cockpit qui les arrêtera. Il nous faut donc trouver un moyen sûr et efficace de vaincre l’Iran, ce à quoi nous échouons lorsque nous tablons sur le prolongement de négociations qui n’ont jamais été qu’un leurre ne profitant qu’à la poursuite de son programme souterrain. Pour autant, ne nous faisons pas d’illusion! l’inspection par les ingénieurs de l’AIEA des mines d’uranium et centrifugeuses recensées ne suffira pas. Et pour ce qui est de la supériorité militaire de l’Allié principal, elle non plus ne manquera pas de montrer ses limites si l’on en juge par l’impuissance du bloc de l’Ouest devant les viols à répétition de cette irrésistible nation ukrainienne. Tant qu’Obama reculera devant Poutine, aucune mesure de rétorsion économique ne pourra arrêter celui qu’il a laissé devenir son rival, tout comme le vassal perse, d’affamer leurs populations en sorte que l’Eurasie compte dans ses rangs une puissance nucléaire supplémentaire. D’ici là, ou plutôt, dès maintenant puisque nous y sommes jusqu’au cou, soit nous parvenons à convaincre notre hyperpuissant allié de pointer l’index en direction du tsar buté jusqu’à ce qu’il l’ait fait loucher, puis se figer avant que sa volonté de puissance ne gèle et ne se liquéfie sur place, soit nous devons nous concentrer sur le renforcement non seulement militaire, mais politique, de l’État juif par les Occidentaux.
Il n’a pas ecrit mein Kampf pour exposer son programme, mais il ecrit son mein Kampf a travers ses citations, ses prises de positions, bref chaque parole de Poutine annonce la couleur. Et elle est noire sa couleur, noire commes ses intentions.
La Russie est une grande nation. Elle est maitresse de sa destine au seins de plusieurs autres etats qui sont divises. La Russie demontre ses limites avec force et etabli ses regles du jeu. La Russie est tout de meme elle aussi une nation qui est au debut du 21eme sciecle. Le liberalisme occupe plus de place mais face au temperament des autres nations elle demeure une gouverne qui affiche des valeures tres conservatrices. Cela est normal du fait que l’eatblissement des contrats sociaux entre citoyens et parti gouverantes sont laborieus a negocier et il faut des gens qui sont volontaires pour mener a bien ses entreprises a bon port.
Le heurt des cultures et leurs images ne nous donne pas la definition des reels limites de leur identite.
La Russie est une nation en devenir de saprorpe facon d’etre democratiquement liberal a un niveau qui donne une jouissance de vie de meilleure qualite tout en persistant a imposer ses valeure conservatrice les plus fondamentales qui sont propres a sa culture et l’arret de son histoire et de ses relations avec les autres nations du monde.
Ouf heureusement que les gentils américains ne sont pas méchants comme le vilain monsieur Poutine et qu’ils ne font que le bien comme en Iraq, Libye, Afghanistan, Amérique du sud, Afrique etc etc … Ouf je me sens bien de savoir que nous vivons sous la dominance de ces gentils philanthropes américains qui ne pensent qu’au bien être des peuples du monde et jamais, ô grand jamais, à leur seul et unique intérêt… Ouf Ouf Ouf :))