A la suite de l’appel lancé par le directeur de La Règle du jeu, Bernard-Henri Lévy, pour que la Bosnie entre dans l’Union européenne, Jacques-Alain Miller, Claude Lanzmann, Tahar Ben Jelloun, Yann Moix, Laurent Fabius, Fernando Arrabal et Edgar Morin, entre autres, se mobilisent en signant la pétition « Un million de signatures pour l’entrée de la Bosnie-Herzégovine dans l’Europe ».
Fernando Arrabal, dramaturge, écrivain et cinéaste espagnol :
Laurent Fabius, Ministre des Affaires étrangères et du Développement international :
« L’été était beau comme jamais et promettait de devenir encore plus beau ; tous, nous admirions le monde sans la moindre inquiétude ». C’est ainsi que s’exprimait le grand écrivain Stefan Zweig le 28 juin 1914 dans cette ville de Sarajevo qu’on appelait la Jérusalem des Balkans. Et pourtant, c’est là que commença la fin du « Monde d’Hier ». La mythique Sarajevo, cosmopolite et multiculturelle, devient, par la violence, le symbole et l’épicentre de la cassure d’un monde.
Il y a seulement vingt ans, à nouveau, l’horreur, la haine et le sang ont martyrisé la Bosnie.
Aujourd’hui, les conditions sont enfin réunies pour que s’engage un dialogue de fond entre les peuples d’Europe et la Bosnie-Herzégovine. Nous ne devons pas gâcher cette chance.
Le 14 décembre 1995, étaient signés à Paris les accords de paix négociés à Dayton. Imparfaits, complexes, paradoxaux : leurs défauts sont connus. Dans l’esprit de leurs architectes, ces accords n’avaient de sens que s’ils permettaient l’émergence d’une nouvelle élite politique affranchie du nationalisme. Ce sont d’abord ces forces internes qui forgeront la Bosnie de demain. A nous, de construire ensemble les politiques qui permettront de dépasser les clivages sociaux nourris par les nationalismes.
Au sein de l’Union européenne, la France continuera d’assumer sa responsabilité historique vis-à-vis d’un pays que nous aimons et auquel tant nous unit, depuis le royaume des Capétiens d’Anjou-Sicile jusqu’au sacrifice de nos soldats tombés sous l’uniforme de l’ONU dans Sarajevo assiégée. Nous ne voulons pas de révolution, mais des projets réalistes qui forgent le consensus et qui construisent progressivement la réalité d’une Bosnie nouvelle, à la fois unie et crédible sur la scène internationale et respectueuse de ses peuples constitutifs. C’est ce que vous êtes en train de faire.
La conclusion est claire : La France est profondément attachée à ce qu’une Bosnie-Herzégovine souveraine et unie réalise son destin dans la perspective européenne qui lui est offerte : Sarajevo, c’est l’Europe ».
Yann Moix, écrivain et réalisateur :
« L’Europe sans la Bosnie est aussi absurde, vide, risible, que la Bosnie sans l’Europe ».
Tahar Ben Jelloun, écrivain et poète :
« L’entité européenne est unique dans le monde ; elle est la patrie de la démocratie ; de ce fait et de son histoire, elle répare les coeurs et les mémoires des peuples oubliés ou victimes d’atrocités ; il est temps d’appeler la Bosnie-Herzégovine à rejoindre ce concert de nations éprises de justice et de liberté ; c’est l’Europe qui s’enrichit en l’accueillant ; c’est la Bosnie-Herzégovine qui s’apaise et se réconcilie avec l’Histoire ».
Edgar Morin, sociologue et philosophe :
« L’Europe a été assassinée le 28 juin 1914 à Sarajevo par le tir d’un Gavrilo Princip qui a déclenché en chaîne 18 millions 600 000 morts. L’Europe enfin unie après 80 millions de morts a laissé assassiner la Yougoslavie et la Bosnie-Herzégovine de 1991 à 1995. Je suis un des témoins et admirateurs de la résistance de la ville pour sauver sa nature multiculturelle et la nature multiculturelle de la Bosnie-Herzégovine. Je rends hommage à mes amis morts et survivants qui ont mené un des plus nobles et exemplaires combats pour la liberté au XXème siècle ».
Jacques Alain Miller, philosophe et psychanalyste :
« Le nom de « Bosnie-Herzégovine », je l’ai lu pour la première fois sous la plume de Freud, dans le premier texte de sa « Psychopathologie de la vie quotidienne ». Il s’agissait d’une conversation dans un train sur l’importance vitale de la puissance sexuelle pour l’homme (vir) musulman. J’ai gardé ce nom en mémoire, il me paraissait si poétique. Ce que je sais de ce pays aujourd’hui, je le tiens à Bernard-Henri Lévy, et de ses campagnes généreuses, dignes de Byron. Je signe sa pétition parce qu’en cette matière, je me fie à sa boussole ».
Marc Lambron, critique littéraire et écrivain :
« Pour entrer courtoisement dans l’Europe, Voltaire, Diderot et Rousseau vous tiendront la porte ».
Romain Goupil, Cinéaste :
« Sarajevo, mon coeur, ma capitale, mon Europe ».
Predag Matvejevitch, essayiste :
« Je soutiens avec une profonde conviction la proposition et l’attitude de Bernard-Henri Lévy ».