La députée socialiste Danielle Bousquet et son homologue UMP Guy Geoffroy ont déposé une proposition de loi à l’Assemblée nationale visant à pénaliser les clients des prostituées. Ce projet, politiquement correct et empreint de bons sentiments, s’occupe trop de moralité pour penser la réalité. « Rappeler que la non-marchandisation du corps est un principe non négociable », lutter contre les réseaux de prostitution et en faveur de l’égalité homme-femme : tels sont les arguments avancés par Danielle Bousquet pour justifier sa proposition de loi.
Justement, parlons un peu de ces conditions, et des conséquences qu’aurait ce projet de loi sur la réalité du métier de prostituée. « Le plus vieux métier du monde » n’est pas près de disparaître, et s’adapte au fil des années aux différentes lois françaises qui visent à son abolition. Depuis la loi de 2003 instaurant le délit de racolage passif, la prostitution s’est faite plus discrète : les annonces sur Internet, les bars à champagne, les salons de massage, … ont contribué à faire évoluer ce métier. On voit mal comment les autorités parviendront à punir les clients de ces nouvelles formes de prostitution.
Danielle Bouquet reste d’ailleurs évasive concernant les critères qui seraient susceptibles de justifier la pénalisation des clients : « quelqu’un qui discute dans la rue avec une prostituée » « quelqu’un qui répond à une annonce ». Un magistrat de Jirs (Juridictions interrégionales spécialisées dans la criminalité organisées) juge quant à lui que cette loi pourrait rendre plus difficile encore le démantèlement des réseaux de prostitution : « La pénalisation du client ne nous apportera rien. Cela risque même de nous gêner : si les clients se mettent à se cacher, à aller plus souvent dans des maisons ou des appartements, il sera plus difficile de remonter les réseaux. ».
Cette inadéquation entre la proposition de loi et la réalité de la prostitution peut mener à un questionnement sur les réels motifs de ce projet. Pour Danielle Bouquet, « L’objectif, ce n’est pas de punir, mais d’éduquer. De faire changer les mentalités ». Le projet de loi prévoit même un « stage de sensibilisation aux conditions d’exercice de la prostitution ». Depuis quand la justice doit-elle avoir pour fondement la morale ? Strass, le syndicat du travail du sexe, dénonce à ce propos « une parfaite hypocrisie ». Maîtresse Gilda, la porte-parole du syndicat, s’indigne : « On nous dénie la reconnaissance d’un métier, mais nos revenus sont fiscalisés comme ceux de n’importe quel autre métier », et dénonce des mesures visant simplement à faire disparaître la prostitution de l’espace publique.
Alors, plutôt que de s’indigner de la prostitution, d’y voir une manifestation de la domination de l’homme sur la femme, ou pis encore de l’immoralité de notre société, peut-être faudrait-il mieux bâtir de nouvelles lois, moins hypocrites et plus réalistes, qui auraient pour but d’améliorer les conditions de travail des prostituées, de faciliter leur réinsertion professionnelle, et de donner aux autorités les moyens nécessaires pour démanteler les réseaux de prostitution.
Juste deux mots, sans aller plus loin, il serait temps de reconnaître déjà que la prostitution n’est pas un métier, ni une profession, ni un travail. Vous dites la même chose que ces politique qui emploient aussi ces mots. Lutter pour le droit des femmes c’est refuser de parler de la prostitution comme d’un travail.
Est-ce-que je me permet de dire que le votre (de métier) n’est pas un travail ? A moins que vous ne soyez vous même travailleuse du sexe ou ex TDS à partir de quoi pouvez vous juger de notre droit à exercer le travail du sexe.
Et puis en quoi prostitution et droits des femmes sont ils liés ? D’ailleurs à Paris, Lyon et d’autres grandes villes encore il y a beaucoup plus de d’hommes TDS que de femmes…
Pensez-vous vraiment servir la cause féministe en exprimant votre mépris des putes sur cet article ?
Ce sont les maquereaux qu’il faut coincer: pas les mecs ou les filles!!! sauf que ceux-ci sont au pouvoir!
personnellement je ne fréquente pas ce système: au moins un de moins à salir une femme…
« Ce projet, politiquement correct et empreint de bons sentiments, s’occupe trop de moralité pour penser la réalité », incroyable cette phrase!
« Ceux qui voudront traiter séparément la morale et la politique n’entendront jamais rien à aucune des deux. » (Rousseau – Emile, ou De l’éducation).
Je me demandais si on pouvait porter pleinte contre le gouvernement pour mise en danger d’autrui.
Déja que les femmes ne sont pas rassurées et que malheureusement certaines sont victimes de viol, que va-t-il se passer si des hommes ayant des problemes sexuels ont peur de fréquenter les prostituées?