DANDY MAN

-Dandy, dandy, comment tu t’appelles ?

-JoeyStarr, tu veux qu’ j’t’épelle ?

-C’est ton label, ça, d’old rebelle.

-Man, tu veux mon name dans ta figure ?

-Dandy, dandy, sois comme l’azur,

Garde ton feu, tes étincelles,

Jette ce mot dur à la poubelle.

Dandy, dandy, comment tu t’appelles ?

-Man, j’ai qu’un seul nom,

Viens pas chercher mon ancien nom

Dans mon caleçon.

-T’es pas encore,

Dandy Dents d’or,

Numéro Un

Au Bottin mondain.

-Man, j’ai plusieurs names

En un.

Pas Truc et Truc Machin,

Charles-Henri et Gonzague-James.

Duos d’bâtards puent du costar.

J’m’appelle, moi, JoeyStarr

En un seul mot,

Super direct, super Jaguar.

J’voulais du méga, du mégalo,

Du For Ever,

Qui m’colle à la peau.

Crois-tu, Man, que ce crâneur

De mot balèze,

J’l’ai décroché aux fraises

Dans l’grand bazar

D’Monsieur Hasard ?

Dans JoeyStarr, y’a Jo, y’a Joye.

Tu piges, pretty Bo, pretty Boy ?

Y’a Jo, y’a Joye,  y’a Eye.

Eye, c’est mon œil qui te mitraille

De derrière mes Ray-ban.

T’as là, O Boy, trois syllabes sœurs,

Qui m’flashent le sang,

Qui m’flashent le cœur,

Twenty-four hour.

J’peux pas vivre sans

Ces pulses, ces beat qui m’font vivant.

-OK, dandy, j’ai tout compris,

Jo-Eye-Star, c’est l’paradis.

-Man, tu l’as dit.

Ton nom d’avant, c’est la prison.

Ton name à toi, c’est ton pays.

-Tchao pays ?

Bye, Martinique ?

-Nique-ta-mère, mar-ti-Nique !

J’suis amant grave de Paris.

V’nu d’une cité d’guenilles

Qui m’balançait Tchao Antilles,

J’kiffe grave le boudin-grill.

Rhum agricole,

Gonzesses créoles,

J’ai du béguin pour la biggin.

Man, j’suis pas Gandhi,

J’fis des conneries.

Feu JoeyStarr,

Roi de la bagarre,

Entre deux raps,

Passe à la trappe.

Je pris logis

A Mérogis,

Blanchi, nourri,

Et même Fleury.

En sortant d’là,

Moi, Chaud Bouillant

J’suis passé à l’écran.

C’est pas du cinéma,

C’est genre Zola,

La vie-la guerre,

La Vie-dégâts,

La cogne-l’enfer

Serti d’crachats.

J’joue pas p’tit bras,

J’fais flic d’enfants,

Je save méchant

Des mômes gothiques

Qui s’Titaniquent

Une vie merdique.

Le grand vaurien,

Ce trois fois rien,

A viré Mec bien.

-Eh, tu me dis quoi,

Toi là ?

Qu’Gibier Power a viré bourgeois ?

-Man, calme ta joie.

JoeyStarr se les roule,

Cool, cool, cool,

Sempre cool,

Hasta la Victoria.

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