Le visage de la terreur est multiple. Il a également entre autres noms en Syrie celui de chabbiha. Force d’appoint au début de la contestation, relais des forces de sécurité, mercenaires à la solde du parti Baas, en réalité de purs gangsters dont la seule loyauté va à l’argent et qui, au désespoir de la population, gagnent en nombre alors que la situation économique du pays se dégrade de jour en jour. Ce sont des étudiants, des chômeurs, des repris de justice, des fonctionnaires du parti Baas qui arrondissent leur fin de mois chaque vendredi. Leur sinistre besogne ? Tabasser artistes et intellectuels opposés au régime, traquer et menacer les opposants sur le net.

Selon l’ONU, la répression de la contestation a fait plus de 2.700 morts depuis le début du mouvement et, selon l’OSDH, 15.000 personnes seraient encore actuellement détenues. On apprenait hier encore que des agents de sécurité appuyés de ces milices avaient investi la localité de Tal-Rafaat, près d’Alep, deuxième ville de Syrie. C’est dire combien sont risibles et cyniques les déclarations du ministre syrien des Affaires étrangères Walid al-Mouallem accusant ce lundi à l’ONU les Occidentaux de semer « le chaos total » (sic) en Syrie en vue de « démanteler le pays ».
Si, en effet, le désir de liberté et de justice réelle relève, aux yeux du régime, du chaos, et bien longue vie au chaos ! À ce chaos qui, à terme, finira par signer le déclin de l’arbitraire et de la barbarie.