Découvrez ou redécrouvrez le dernier court métrage du réalisateur iranien Jafar Panahi. L’accordéon a été présenté à la Mostra de Venise 2010. Il raconte l’histoire d’un jeune garçon et de sa petite soeur contraints de jouer de l’accordéon en échange de quelques pièces. Or, un jour, par mégarde, ils entament un air de musique devant une mosquée alors que la prière vient de commencer. Un passant confisque leur accordéon les privant ainsi de leur instrument de survie…
Jafar Panahi a été arrêté le 1er mars 2010 et retenu dans la prison d’Evin par les autorités iraniennes. Depuis, il a été condamné à six ans d’emprisonnement. Il lui est interdit de réaliser des films ou de quitter le pays pendant vingt ans.
durée 8min
tout à fait le commentaire est aussi merveilleux que le film et le tout est à méditer…
Se faisant le complice d’un serviteur de la justice théocratique en état d’ivresse de pouvoir, – un pouvoir qui retient le ciel sous terre ne peut plus percevoir les limites de ses prérogatives terrestres, – le dénonciateur d’un blasphème involontaire devient un délateur. Ce partage de l’aumône comme partage d’une même condition de pécheurs innés condamnés à mendier une petite place là-haut pour laquelle ils ne peuvent compter que sur la charité, l’indulgence intermédiante de Dieu pour les fautes inévitables que l’âme qu’Il leur a insufflée sera amenée à commettre. Ce fatalisme est sublime dans son humilité profondément sainte. Mais il peut aussi bien satisfaire les seigneurs féodaux qui piétinent à loisir les côtes dorsales de leur peuple de sages. Ce que j’ai aimé, c’est ce marchand du Temple, aussi empressé à s’interposer entre l’ange de malheur et ses petits pécheurs qu’il l’avait été quelques secondes plus tôt à verser une obole dans leur petite coupole inversée. Huit minutes d’une beauté grande et simple, à méditer.