Aujourd’hui, le 11 juillet, Jafar Panahi ne fête pas son anniversaire – pas seulement parce qu’il n’a pas le cœur, ni la tête à la fête : mais parce qu’il n’a pas 51 ans.

Il n’a plus d’âge dans ce pays où sa condamnation fait compter double, ou triple, la durée des années. Il n’a plus d’âge puisqu’il ne peut plus exercer son métier (sa passion) : faire des films.

Dans la vie de Panahi, le temps est devenu infini, infiniment long, infiniment sans date. Panahi ne fête pas ses 51 ans, il fête l’impossibilité d’avoir 51 ans. On ne compte pas les années en années pour un cinéaste : on compte les années en films.

Chaque année sans film est une année sans âge : une année pour rien. Voilà, Panahi n’a plus d’âge depuis qu’il a été condamné à six ans de prison et qu’interdiction lui a été faite de réaliser des films.

La Règle du jeu et son directeur Bernard-Henri Lévy qui, dès mars 2010 s’est engagée pour ce grand cinéaste iranien ne l’oublie pas aujourd’hui. Faute de pouvoir lui souhaiter un joyeux anniversaire nous lui souhaitons que cette année soit l’année où sa demande en appel d’une condamnation aussi absurde trouvera enfin une issue favorable.