Des rumeurs insistantes venues d’Iran prétendent que Sakineh, cette mère de famille iranienne qui risque la peine de mort par lapidation et dont le sort a ému le monde entier, aurait été retrouvée inconsciente dans sa cellule de la prison de Tabriz (Nord-Ouest de l’Iran).
La Règle du jeu, qui soutient Sakineh depuis le début de cette affaire, s’émeut de cette nouvelle – déjà relayée par trois sites iraniens – mais demeure extrêmement prudente quant au bien fondé de l’information.

D’après ces sources iraniennes, Sakineh aurait été gagnée par le désespoir après avoir appris que le pouvoir judiciaire iranien avait refusé de réexaminer son dossier et que, contrairement à ses affirmations, sa peine de mort par lapidation n’était pas suspendue. Elle aurait alors décidé de mettre fin à ses jours en se taillant les veines avec un morceau de verre qu’elle se serait procuré en prison. Le personnel pénitentiaire l’aurait toutefois retrouvée avant qu’elle ne succombe et l’aurait donc « sauvée ».

Sakineh Mohammadi Ashtiani ne dispose plus d’avocat depuis l’arrestation de Houtan Kian il y a quatre mois.

Celui-ci, selon les mêmes sources, serait d’ailleurs actuellement soumis à “des pressions extrêmes” et pourrait être rapidement traduit en justice. D’autres sources, à prendre encore une fois avec grande précaution, annoncent la condamnation prochaine de Houtan Kian à une lourde peine de prison, voire même à la peine de mort.

Rappelons que Houtan Kian a été arrêté le 10 octobre dernier par des forces de sécurité à son bureau de Tabriz en compagnie du fils de Sakineh, Sajjad Ghaderzadeh, et de deux journalistes allemands du tabloïd Bild qui les interviewaient. Il n’est pas passé aux aveux lors des “confessions” télévisées organisées par la télévision iranienne d’État et est aujourd’hui le seul de ses compagnons d’infortune à être encore en prison.

Sajjad a été libéré sous caution le 12 décembre dernier, mais demeure, depuis, sous l’étroite surveillance des services de Renseignement, qui lui interdisent tout contact avec l’étranger. Les Allemands Marcus Hellwig et Jens Koch ont été relâchés samedi après que le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle soit spécialement venu à Téhéran les chercher. Ils ont finalement été condamnés chacun à une peine de prison de 20 mois transformée en amende de 500 millions de rials (environ 36 000 euros). Ils auraient, selon les autorités judiciaires, attenté à la « sécurité nationale”.

Face à cette avalanche de rumeurs terribles mais contradictoires et qui interdisent, encore une fois, de démêler le vrai du faux, nous n’avons, ici, qu’un message à adresser à Ahmadinejad et aux siens: « Libérez Sakineh! ».