Professeur d’histoire à Nancy, Catherine Pederzoli Ventura fait l’objet d’une suspension de quatre mois. Son crime ? Elle a, nous dit-on, mis trop de passion dans l’organisation de voyages de la mémoire, qui permettent aux lycéens d’étudier l’événement majeur du vingtième siècle, en visitant le camp d’Auschwitz Birkenau, et en découvrant les traces de la vie juive en Pologne et en République Tchèque.
Un rapport de l’inspection générale de l’Éducation Nationale reproche à Catherine Pederzoli Ventura de manquer d’objectivité, et d’utiliser le mot Shoah, plutôt que génocide ou même massacre. Comme si la Shoah n’était qu’une horreur parmi d’autres, comme si l’œuvre de Claude Lanzmann ne constituait pas la base de tout travail historique et pédagogique sur la destruction programmée des juifs d’Europe.
Pour justifier la sanction infligée à Catherine Pederzoli Ventura, le ministre de l’Éducation Nationale, quelque peu gêné par la copie de ses propres fonctionnaires, affirme, sans l’ombre d’une preuve, que l’ incident se serait produit en marge d’un voyage, en 2009. Or les enseignants qui encadraient le voyage, les intervenants et les élèves attestent de la qualité du travail pédagogique de Catherine Pederzoli Ventura. Le rapport formule des accusations au mépris des principes de l’état de droit, sans enquête contradictoire, et sans que soient entendus les lycéens, les enseignants, les intervenants et les parents concernés par le voyage.
En vérité, on gonfle une broutille et, comme dans Le Procès de Kafka, on cherche un délit après avoir sanctionné la prétendue coupable. On accuse Catherine Pederzoli Ventura de troubler l’ordre, parce que des lycéens, des parents et des enseignants défendent ses initiatives pédagogiques et s’opposent à la sanction injuste qui la frappe.
Au bout du compte, une enseignante se trouve suspendue, pour s’être attachée à sa mission qui est de transmettre l’histoire aux nouvelles générations de lycéens. On lui reproche de se sentir trop concernée par la Shoah. Autrement dit de réagir en raison de ses origines juives.
Nous ne pouvons accepter ni les termes du rapport de l’inspection générale, ni, surtout, la sanction inique qui frappe Catherine. Nous exigeons sa réintégration immédiate. Et nous nous engageons à la soutenir, jusqu’à sa réhabilitation totale.
« Comme si l’œuvre de Claude Lanzmann ne constituait pas la base de tout travail historique et pédagogique sur la destruction programmée des juifs d’Europe. »
Faut il souligner l’idiotie totale de cette phrase ? Le film de Lanzmann « base de tout travail historique »… C’est consternant de dire cela, consternant.
L’événement le plus important du 20ème siècle : la Shoah ?? Et les deux guerres mondiales, et la décolonisation et le communisme et la montée en puissance de la Chine et des autres pays émergents et la technologie et Internet, etc. c’est peanuts pour vous ? Dans quel monde vivez-vous ? Self-oriented as always…
Cette suspension est injuste.
Bravo à cette enseignante et bon courage à elle.
J’espère de tout coeur qu’elle sera reéintégrée dans ses fonctions.
Courage.
L’EUROPE aura éclatée d’ici là. Avec des SARKOSY et des BERLUSCONI. Que D.ieu protège Eretz Israël. Alain
Mes Chers Amis,
SARKOZY s’en branle de Catherine Pederzoli Ventura. Il a renier ses propres origines. Que son Papa doit avoir honte …. Alain (petit-fils de déportée Juive Italienne).
Merci de votre engagement! Il faut amplifier la pression et combattre partout où elle se trouve l’injustice!
Merci pour votre objectivité qui »remet les pendules à l’heure »!
J’ai participé à l’encadrement de ce voyage et je peux vous certifier que ma collègue et moi-même n’étions pas des perverses entrainant des jeunes dans la débauche!…mais qu’au contraire ce travail de Mémoire s’est fait dans la plus grande dignité et le respect.Je l’ai affirmé haut et fort à ma hiérarchie; je l’ai rappelé aux inspecteurs généraux…mais il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre.
Le 18 mars 2008, Angela Merkel monta à la Knesset, elle remercia en hébreu les Israéliens pour l’honneur qu’ils lui avaient fait, puis s’adressa à eux dans sa langue maternelle :
«Nous autres, Allemands, la Shoah nous emplit de honte. Je m’incline devant ses victimes, ses survivants et ceux qui les ont aidés à survivre.»
Un jour viendra où le président du Conseil européen montera à la Knesset. Mais il faut avant cela que l’absence de remords de ses membres ait causé une deuxième catastrophe. Serons-nous là pour le voir?