Le journaliste Pouya Khabar nous informe depuis Téhéran que Jafar panahi, l’audacieux et reconnu cinéaste iranien, vient d’être libéré après avoir passé 86 jours derrière les barreaux de la prison d’Evin.
Dimanche 23 mai, le procureur de Téhéran a signé la libération de Jafar Panahi sous condition du versement d’une caution de 200 millions de toumans (150 000 euros), mais le processus a pris deux jours supplémentaires.
Jafar panahi a été arrêté à son domicile le 1er mars 2010 par les forces de sécurité du gouvernement islamique d’Iran. Il a été victime de mauvais traitements psychologiques et a entrepris une grève de la faim durant une semaine.
L’arrestation de cet artiste reconnu a engendré de grandes protestations internationales. Au cours de cet important combat, les ministres de plusieurs gouvernements européens et internationaux, ont exprimé leur colère vis à vis de l’arrestation de Panahi, et ont demandé sa libération immédiate. Les protestations les plus importantes ont eu lieu durant les deux semaines du festival international du film de Cannes, dans le sud de la France. À cette occasion, Frédéric Mitterrand, le ministre français de la Culture, accompagné des proches de Panahi, ont lu une lettre que ce dernier avait adressée au festival de Cannes depuis la prison d’Evin. Celle-ci a suscité le soutien des plus importants réalisateurs et acteurs du monde entier.
Suite à cela, au cours du Festival, une grande conférence de presse au sujet de Jafar Panahi a été organisée par le Ministère français des Affaires étrangères et par le Ministère de la Culture en la présence d’artistes iraniens et européens – qui ont brandi devant les caméras des portraits du cinéaste emprisonné.
Enfin, durant la cérémonie de clôture, Juliette Binoche, et Xavier Beauvois, lauréats de deux importants prix, ont dédié leur récompense à Jafar Panahi.
La libération de Jafar Panahi a été l’exemple de la plus grande et de la plus réussie des mobilisations internationales entre les militants iraniens et les artistes internationaux.
Jafar Panahi, après tous ces énormes efforts du monde du cinéma durant son emprisonnement, a montré qu’il était l’exemple de la résistance et de l’audace d’un artiste populaire.
Que cette victoire, en tant que succès de la plus importante mobilisation du monde entier avec les Iraniens, soit bénie pour tous !
Abbas Bakhtiari, Centre Culturel Pouya, Paris, 25 mai 2010 [Traduction : Armin Arefi]
