La Frick Collection: tant de chefs-d’oeuvre, difficile d’en désolidariser quelques uns.

Un ensemble, cependant: les quatre portraits de Whistler, face à la fontaine. Parmi eux, le mythique portrait de Robert de Montesquiou, dandy entre les dandys, modèle du Charlus de Proust. Fait significatif: des oeuvres présentées, il est la seule à ne pas être reproduite en carte postule. Serait-il dangereux d’être un dandy? Il faudrait demander à Olivier Zahm, dont le texte publié dans la dernière Règle du Jeu porte précisément sur la difficulté pour l’élégance de survivre, pour le fugace de demeurer au bel aujourd’hui.

Deux superbes portraits de femme: Lady Meux et Mrs. Frances Leyland.

Qu’y at-t-il de commun entre ces images, pourtant différentes dans leur genre et dans leurs couleurs? Le parfum d’une époque, tout d’abord, où le raffinement de la peinture tentait de rendre celui du vêtement. Mais ensuite et surtout, un sentiment d’harmonie: « là tout n’est qu’ordre et beauté »…

Harmonie du temps et de la paix. Harmonie des couleurs. Whistler est l’artiste du lien entre musique et art visuel: chacune de ses peintures n’est-elle pas conçue comme une « symphonie » visible?

C’est ainsi que, dans un musée new-yorkais, on redécouvre le chemin vers l’unité des arts.