Qui a gagné les Législatives ? Le Nouveau Front populaire, direz-vous non sans à propos. 

Mais un supergagnant l’a sans conteste dépassé, pure machine à gagner et faire gagner à tous coups, faisant profiter de ses pouvoirs et de ses atouts sans pareil ses obligés : ce fameux Monsieur D.

Qui est-il, ce mystérieux Deus ex-machina ? Un homme de l’ombre ? Un entremetteur de haut vol ? Une fiction ? Un bon petit Diable ? Une bouée secourable pour cas désespérés in extremis ? La main de Dieu ? Un ami du genre humain ? Un démon de Maxwell ? Un malin génie ? Monsieur D. est tout cela à la fois et plus encore.

A-t-il des pouvoirs spéciaux ? Même pas. Il lui suffit d’agir au bon moment, ainsi pas plus tard qu’hier durant l’entre-deux tours, et l’affaire est sinon dans le sac, en tous cas en excellente voie. A-t-il des alliés, un levier ? Un seul lui suffit : l’arithmétique. Mathématiques sévères.

Mais quel est son but suprême, son grand souci ? Manipuler les foules ? Jouer aux dés le sort des gens ? Je vous l’ai dit en commençant : gagner. Mais gagner quoi, gagner comment, à la fin ? Gagner les plus hautes marches des Palais de la République ; gagner en fomentant le mariage de tous avec tous, contre un ennemi commun qui les menace tous autant qu’ils sont, et sans pitié aucune.  Monsieur D., un marieur universel ? Vous avez dit le mot, un marieur. Comme dans les communautés et les villages d’antan. Mais sans les liens figés du mariage. Ce Monsieur D. pratique quelle sorte de mariage ? Les mariages libres : mariages d’un jour et une nuit, mariages de complaisance, de convention, mariages morganatiques, mariages entre ennemis jurés d’hier, entre Capulet et Montaigu, mariages avec fiançailles, noces et banquet, mariages à la hussarde, mariages « je t’aime, moi non plus », mariages avec ou sans consommation charnelle. En vérité peu importe ; disons : des mariages à la tête des clients. Mais mariages obligatoires. Dureraient-ils moins d’une lune. Le temps que le Malin rentre dans sa tanière et n’en sorte plus avant l’hiver, ou à cloche-pied, ratatiné. Parce que les mariages ont eu raison de lui, de ses fanfaronnades, de ses anathèmes mortifères.

Et tous ont recours à ce Monsieur D. ? Oui, tous. Sauf ceux, naturellement, qui se sont rendus infréquentables, qui seraient des époux odieux, battant leurs malheureux conjoints, les avalant, les recrachant exsangues, des qu’on ne saurait vouloir même pour voisins. Qui s’y frotte, s’y pique. A entourer d’un cordon sanitaire.

Ces mariages de circonstance, sont-ils faits pour tenir ? Sa journée faite, Monsieur D. peut-il prendre un repos mérité ? Doit-il veiller au grain ? Pousser plus loin ? Encourager les couples à faire famille ? Ne rêvons pas. A tout le moins purger leurs rangs des indésirables, des mauvais coucheurs. 

Ce Monsieur D., un bienfaiteur, vraiment ? Un opérateur ponctuel ? Monsieur Point de lendemains ? Fragile, ô combien, est, le danger passé, la sagesse des nations, des factions et des hommes. Mais Monsieur D. n’a pas dit son dernier mot, peut se muer de Monsieur D. en Monsieur C. De C à D, la conséquence est bonne.

Qui sont ces deux Messieurs qui n’en feraient qu’un ? Peut-on leur attribuer leurs vrais noms, pour les connaître, mieux user d’eux dans les temps présents et à venir ? Ce sont deux frères jumeaux. Le premier se nomme Désistement, le second Compromis.

Ce ne sont pas là des mots sonores, jupitériens. Ils sont à petit bruit, vont à pas feutrés., s’effacent à volonté, laissent la place à qui les instrumente. Il faut souhaiter que leur usage se prolonge et s’amplifie, ils sont la boîte à outils de la République, ses serviteurs, ses techniciens pratiques pour cet art bien tempéré qu’est l’exercice de la démocratie par gros et petit temps. 

Un commentaire

  1. Essayer l’honnêteté historique, en politique de même qu’en religion, pourrait servir de point de départ pour l’élaboration d’une esquisse de résolution du conflit dit israélo-palestinien, dont nous n’éprouverons pas de difficulté particulière à pousser les piètres attiseurs dans leurs derniers retranchements : ceux de l’antisémitisme et de l’antijudaïsme inhérents aux deux grandes religions pagano-converses ou à ceux des courants philosophiques et politiques mutants qui ne se départiraient jamais de leurs fixations idolâtriques ni ne se remettraient du fait qu’ils eussent été directement ou indirectement issus de la matrice du monothéisme, hésitant entre 1) la rancune envers les causes premières du brûlement des idoles que leurs pères adoraient et 2) une violente ambivalence à l’égard d’un peuple étant devenu contre son gré l’objet d’une profonde et morbide identification fascinatoire, un peuple incontournable, central au point d’en être exaspérant, un peuple que l’On vaincra aux prochaines élections divines, faute de quoi il faudra bien le canceller d’une manière ou d’une autre afin d’avoir une chance de restaurer cette image narcissique que le crépuscule des titans et des dieux fit voler en éclat.
    C’est pourquoi je vous dis de renier vos lubies ; que ce soit le révisionnisme capitaliste, lequel sera toujours prêt à plonger la tête dans le sable si ça lui permet de continuer à pomper une pétromonarchie, ou le révisionnisme socialiste qui ne s’opposerait pas au montage en épingle du contexte de misère dans lequel il participerait à maintenir le bouclier humain d’une organisation terroriste, pan-religieuse et pan-nationaliste avançant sous le double masque de l’indépendance et de la résistance, la perception d’Israël, autrement dit du peuple juif, de son État-nation et de sa démocratie pluraliste, en tant que puissance coloniale, porte une part de responsabilité considérable dans la dérive antijuive de l’Internationale wokiste.
    L’extrême gauche française, comme son image inversée au stade du miroir où elle demeure complaisamment coincée, diffuse une idéologie radicale et puérile sitôt qu’elle se heurte au réel, en ceci qu’elle ne souffrira pas la moindre recherche de compromis lorsqu’on lui réexpliquera que l’on ne peut pas donner pleine et entière satisfaction à toute une série de revendications qui ne tiennent pas compte des aspirations d’autrui et de la somme des intérêts individuels qu’elle souhaite non pas voir s’incliner, mais bien plutôt se liquéfier devant le primat de ce qu’elle seule a identifié comme étant l’intérêt général.
    Outre qu’ils innervent le corps calciné de l’ordre du Temple en choisissant d’être la courroie de transmission du TOC frériste de l’OTAN, les propagandistes de la gauche radicale associent à leur crime contre les humanités les victimes du plus vaste trafic d’êtres humains de notre temps étrangement mort, en y faisant du processus migratoire une arme civilisationnelle de destruction massive. Il est donc inconcevable qu’une coalition démocratique et républicaine qui comporterait des membres du parti pro-djihad LFI ou pro-croisade Reconquête! voie le jour ; une telle injure à l’état de droit s’éjecterait elle-même du camp pro-démocratie dont elle prétendrait assurer la pérennité après qu’elle en aurait travesti les premiers et derniers principes.
    On ne répare pas la démocratie avec du totalitarisme.
    On n’obtient pas une majorité parlementaire avec les forces d’un axe démocratorial dont le projet consiste à laisser s’immiscer dans la vie et les affaires du monde libre tous les régimes autoritaires qui assassinent leurs propres opposants politiques, à moins, bien sûr, que les forces illibérales aient obtenues à elles seules cette majorité. Nous n’en sommes pas encore là et c’est heureux.