J’entends beaucoup dire que les électeurs sont en colère (ce dont je m’étais quand même aperçu tout seul…)! Et à l’électeur en colère il ne faut mot dire, parce qu’il est tellement en stress que c’est comme un ado qui aurait passé 24 heures d’affilé à jouer à Fifa 17 sur sa console et qui peut tout casser si jamais tu as la funeste idée de tenter de t’adresser à lui.

Et devant cette colère, il y a plusieurs règles à ne surtout pas franchir, plusieurs choses à ne surtout pas faire au risque de le braquer définitivement.

Par exemple, s’il s’abstient aux élections, ne surtout pas l’en blâmer, car c’est la faute des politiques qui de toutes façons sont soit corrompus soit incompétents.

S’il vote FN, eh bien il faut le comprendre et c’est déjà bien qu’il s’abstienne pas…

Il peut trouver que Poutine sait se faire respecter et qu’avec Trump on va voir ce qu’on va voir, il ne faut surtout pas insinuer qu’il serait sensible à la démagogie…

Il peut affirmer que les banlieues ne sont plus en France, que les migrants sont des soldats de Daesh qui ne disent pas leur nom ou ne pas comprendre que toutes les mosquées ne soient pas fermées et les musulmans surveillés, le pire aurait été d’affirmer qu’il serait un peu raciste parce que là c’est la C-A-T-A-S-T-R-O-P-H-E. Car il ne faut jamais oublier qu’il y a plus moche que le racisme : la « bien-pensance » surtout de « gôche » qui dit aux gens ce qu’ils doivent faire et qui les empêchent de dire ce qu’ils ont envie… et ça c’est pire que tout au monde!

Eh bien, moi j’affirme ici que cette doctrine a un nom et que ce nom s’appelle la capitulation. Elle nous a mené là où nous en sommes à 5 jours d’une élection présidentielle que Marine Le Pen peut gagner.

J’assume de dire et de penser qu’il est mieux d’aimer son prochain que de le haïr, et qu’être raciste est pire qu’être « bien pensant » car la bien pensance, que je sache, n’a jamais tué un régime démocratique ni liquidé une communauté humaine.

Identiquement, j’estime que le vote FN est partagé entre le fascisme et l’égoïsme qui en forment l’essentiel et que le fait de mettre un bulletin dans l’urne en pensant « de toutes façons qu’ils aillent tous se faire voir » n’est pas un acte de civisme dont qui que ce soit devrait être félicité.

Je suis pour le droit de dire qu’un parti fondé par d’anciens nazis et qui est aux mains d’adorateurs du IIIIème Reich n’est pas un parti comme un autre.

J’estime que la dignité de la personne humaine doit être défendue partout et tout le temps pour toute personne où qu’elle soit née, où qu’elle se trouve et que ceux qui l’attaquent par le verbe ou les actes sont des lâches qui doivent être traités comme tel plutôt que comme des crétins irresponsables.

Je n’ai pas honte d’écrire que le fait que Marine Le Pen soit en situation de l’emporter est une insulte faite à l’histoire de France et que son élection est un danger pour son avenir.

Et quand bien même me le reprocherait-t-on, j’affirme avoir tout de même davantage de considération pour elle que pour ses affidés du moment, Dupont-Aignan et Mélenchon ; car comme le disait Marivaux, « on accuse le bourreau mais le pire c’est d’être son valet ».

Je continue de croire qu’à l’époque où l’antiracisme n’était pas ringard, où le concept de Front républicain n’était pas désuet, où les journalistes qui boycottaient Le Pen n’étaient pas brocardés, le FN faisait moins de 15% et les français étaient plus heureux!

Je sais bien que la dernière des choses à faire à cet électeur abstentionniste, à ce camarade égaré tenté par « Marine » et qui veut renverser la table, c’est la « morale ». Et pourtant, je suis convaincu que penser que nos actes ont une influence sur le reste de la société est le fondement de l’éthique démocratique et qu’à un moment se taire quand des gens misent en conscience sur le chaos revient à se rendre complice.

Oui je sais qu’il n’est pas sage d’écrire tout cela dans ma position, surtout en ce moment. C’est contraire à tout bon sens, à toute science dont nous abreuve sondeurs, communicants et politologues…

Mais moi, vois tu, j’ai beau être parisien, militant antiraciste, avocat, élu socialiste… je suis aussi en colère! Et ma colère ne vaut pas moins que celle d’un imbécile qui n’est même pas fichu d’aller voter et que personne ne veut sermonner! Et je fais ici usage de ma liberté d’expression qui doit être respectée autant que celle de ceux qui en usent pour insulter.

Ma colère s’appelle un sursaut; la République est mon horizon et l’urne la seule arme légale dont je dispose!

Citoyen, En Marche et Aux urnes!