Le livre est l’imprimé par excellence, voué à la permanence, autant qu’à la lecture attentive : il est l’instrument privilégié de ce que Hannah Arendt appelait la « vie examinée ». Or, avec la numérisation, divers genres de textes et d’énoncés tendent à migrer sur des types de supports nouveaux qui appellent à leur tour une pratique de lecture inédite. Offrant une masse toujours plus grande de « contenus », le Web est en train de devenir la bibliothèque universelle du XXIè siècle. Si cette banque de données planétaire marque un incontestable progrès, elle n’en instaure pas moins un type de textualité qui va modifier profondément les pratiques de lecture. Et, espère-t-on, offrir à l’art de la lecture sa renaissance tant attendue.