Cette semaine, le Sénat s’apprête à entamer l’examen d’un texte de loi, voté par l’Assemblée nationale, et visant à réprimer pénalement la négation du génocide arménien. Le législateur a voulu, ce faisant, faire barrage au négationnisme d’Etat de la Turquie et endiguer notamment ses effets sur le territoire national. Aussitôt, un front s’est constitué pour dénoncer une énième « loi mémorielle ». Comme le fait de « tolérer le négationnisme, c’est tuer une seconde fois les victimes », ainsi qu’aime à le rappeler Elie Wiesel, par quel étrange devoir de retenue le législateur français devrait-il s’interdire a priori d’encourager un pays ami à l’examen critique de son passé – et de ses zones d’ombre ? Ce séminaire tente d’éclaircir les termes de ce débat enflammé.