La première chose que m’a dite l’inconnu, Ante Glibota [Vice-président de l’Académie européenne des Sciences, des Arts et des Lettres, de l’Instituto Americano de Arquitectura (il était entre autres).] me tutoyant et me laissant perplexe, fut :

– « Je serai ton héraut pour annoncer que ton œuvre est unique et fondamentale. Et que tu es infiniment plus, même s’il est peut-être difficile, (même pour toi ?), de comprendre à quel point tu es essentiel… »

– « Pour commencer, je vais organiser une exposition de toute ton œuvre dans mon Paris Art Center ; les quatre étages seront occupés. Je pendrai même les centaines (les milliers ?) de tes grandes affiches – films, théâtre, conférences, apparitions publiques, poèmes visuels – dans l’arbre centenaire qui se dresse en son centre… »

– « L’exposition voyagera sur quatre continents, de Lisbonne à New York, de l’Ateneo Veneto au Círculo de Bellas Artes de Madrid, de Sydney à Tokyo. »

– « Je vais éditer un livre exclusif et inimitable (qui servira de catalogue pour des expositions ?) intitulé Arrabal Espace, de 31 x 31 x 4 cm, avec plus de 500 pages. Des milliers de photographies en couleur et des témoignages uniques. Seuls quelques exemplaires d’occasion seront disponibles, comme un trésor, des années plus tard. »

– « Je te propose de vivre la guerre et ses désastres vus du ciel [Pique-nique] à bord d’un avion trois places loué. Je t’emmènerai par voie terrestre, par exemple à Dubrovnik. Après les horreurs, tu découvriras le charme de cette route circulaire, jadis empruntée par une reine d’Angleterre. »

– « Avec les artistes contemporains les plus célèbres, de Botero à Topor, de Picasso à Dalí, de Marcel Duchamp à Saura, tu écriras et créeras des œuvres inédites qui seront exposées, telles des kaléidoscopes, dans les lieux les plus prestigieux (par exemple, le musée de Bayeux) ; évoquant tes livres manuscrits, tes livres-objets, tes sonnets manuscrits, ou encore tes livres rares ou de bibliophilie. »

– « Maria de França coordonnera l’exposition de ton œuvre au musée Montparnasse à Paris. “Subrepticement” et anonymement, je collaborerai (jour et nuit) à la réussite de l’installation de cette œuvre, au millimètre près. »

– « De même que je serai présent aux expositions (des dizaines !) qui débutent au Centre Carlo Borromeo à Senago-Milan, ou à celles inspirées par Visions de Fernando Arrabal, reproduites de New York à Valence, de Belgrade à Lisbonne. »

– « Avec Otto Piene, ton poème décisif, La nuit d’Héliogabale, son dernier livre, 80 x 120 cm, recouvert de jade. Lui aussi, comme toi, est un pionnier de l’art contemporain. Il fut l’inventeur du Sky Art, le fondateur du Zero Group avec Heinz Mack, et le porte-parole du Neuer Idealismus (nouvel idéalisme). »

– « Tu as écrit cinq recueils de poésie de vingt pages chacun, contenant vingt vers, sur ce que tu considères comme “les splendeurs rayonnantes de l’art chinois 王广义 WANG GUANGYI, 王庆松 WANG QINGSONG, 杨少斌 YANG SHAOBIN, 岳敏君 YUE MINGJUN et 张晓刚 ZHANG XIAOGANG”. »

– « À ta grande surprise, tu voyageras en Chine en première classe, en séjournant dans un palais : le Waldorf Astoria, avec une majordome trilingue à ton service. Et pour couronner le tout, tu circuleras dans Shanghai à bord d’une Rolls Royce, conduite par un Anglais. »

– « Tu seras stupéfait d’apprendre que tu co-signeras avec moi un ouvrage exclusif intitulé Les Cinq Lumières des Arts chinois, mesurant 31 x 31 x 4 cm et comptant 714 pages. Il renferme des milliers de photographies en couleur et des témoignages uniques. »

– « À l’occasion de ta venue, Shanghai inaugurera un nouveau musée, le MAUS, qui présentera Les Cinq Lumières des Arts chinois, une œuvre d’une richesse inouïe, éditée à un nombre très limité d’exemplaires : chaque livre pèsera aussi lourd que toi (poids inamovible) et, comme tout ce qui t’appartient, traversera les siècles des siècles… »

Photos