En 1945 Georges Orwell nous avez prévenus :
« Nous avons devant nous la perspective de deux super-États, chacun possédant une arme qui pourrait faire disparaître des millions de gens… »,

et Jawaharlal Nehru en 1958 :
« Les uns ou les autres semblent imaginer qu’un principe ne peut être vigoureusement défendu que par le langage de la violence… »,

mais John F. Kennedy en 1961 osait rassurer, aux commandes :
« Ce n’est pas une solution idéale, mais un mur c’est bien mieux qu’une guerre… »

La chute du mur de Berlin nous a pris, tous, par surprise (?) en 1989.

Le mur de Berlin (Berliner Mauer) était une barrière-de-sécurité qui a fait partie de la frontière interallemande du 13 août 1961 au 9 novembre 1989. Il entourait et séparait la région de Berlin. Ce fut le symbole le plus connu de la Guerre froide.

À l’Est on soutenait que le mur avait été construit pour protéger sa population des éléments conspirant pour empêcher de construire leur État. Le mur de 45 km divisait la ville de Berlin en deux, tandis qu’un autre mur de 115 km entourait de son côté, l’isolant de l’ouest. En d’autres termes, le mur constituait la frontière entre les uns et les autres.

Environ 3 000 personnes furent arrêtées alors qu’elles tentaient de franchir illégalement la frontière. Concernant le nombre de morts, on estime le bilan à plus de 200, dont 33 victimes par explosions de mines.

Le mur a été érigé à la demande du Staatsratsvorsitzenden[1], Walter Ulbricht, qui, lors d’une conférence de presse internationale tenue à Berlin-Est le 15 juin 1961, avait dit : « Berliner Mauer est une barrière de sécurité qui fait partie de la frontière interallemande ».

Le mur de Berlin (« Mur de la honte » pour l’Ouest et officiellement appelé par l’Est « Mur de protection antifasciste » [Antifaschistischer Schutzwall]) fut érigé en plein Berlin d’abord sous la forme de rideau de fils de fer barbelé, au cours du mois d’août et de septembre 1961 ; puis sous la forme d’un mur en béton et en briques, selon les emplacements, à compter d’octobre 1961. Il a servi à mettre fin à l’exode croissant de ses habitants vers la RFA.

De façon systématique, le mur est installé en respectant le tracé des zones de Berlin défini par les Alliés à compter de juillet 1945 : il est parfois situé à environ un mètre ou plusieurs mètres en deçà de la limite et n’empiète en aucun cas sur l’étendue de la trizone américaine, britannique et française de Berlin. Ainsi, la décision de l’Est d’élever une séparation entre Berlin-Est et Berlin-Ouest n’a pas pu être considérée, sur le plan du droit, comme un acte violant la légalité internationale, car ce gouvernement agissait sur la superficie de son territoire, où il pouvait donc faire ce qu’il désirait.

Plus qu’un simple mur, il s’agissait d’un dispositif militaire complexe comportant deux murs de 3,6 mètres, de 302 hauts miradors avec un chemin de ronde entourant intégralement le secteur ouest de la ville sur 155 km ; équipé de dispositifs d’alarme et de barbelés dressés vers le ciel, et surveillé par 14 000 gardes et 600 chiens. Les gardes-frontières et les soldats n’hésitaient pas à tirer sur les fugitifs, ce dont un nombre indéterminé de personnes ont été victimes lors de leur tentative de franchissement du mur.

Le programme de construction du Mur fut un secret du gouvernement. Il commence dans la nuit du 12 au 13 août 1961 avec la pose de grillages autour de Berlin-Ouest. L’opération eut pour nom de code « Muraille de Chine ».

Treize « arrabalesques » en souvenir des murs de Berlin

« …je lis tes récriminations, dans tes yeux ? »

« …personne ne le saura jamais ? »

« …on se soigne en s’habituant à ses maux, ou à la destruction et à la détérioration qui les causent ? »

« …les misérables contemporains font simplement ce qu’ils sont et sont ce qu’ils font ? »

« …je préfère qu’on me rappelle des êtres légendaires plutôt que des célébrités ? »

« …comment est-il possible que la Plaza del Arrabal, en périphérie, ait été remplacée par la Plaza Mayor à Madrid ? »

« …joli comme un parapluie ? »

« …les biscuits succulents font-ils les délices de la piété ? »

« …fier comme qui entend la grenouille chanter dans sa maison de campagne ? »

« …quand le marin buvait de l’Évian chez lui, se souvenait-il de la mer salée avec nostalgie ? »

« …le bœuf Apis était-il une vache ? »

« …Georg Wilhelm Friedrich Hegel a écrit sa théorie politiquement si influente… oui, en vers ? »

« …je parle d’un autre monde à ceux qui m’entourent… si différent ? »


[1] Président du Conseil d’État, soit le chef d’État de la RDA.


Le Mur de Berlin. Un Monde Divisé
Exposition à la Cité de l’Architecture à Paris
Du 14 mai au 28 septembre 2025.

3 Commentaires

  1. Il n’est pas impossible que Donald Trump ait pour l’Europe d’autres projets qui, fussent-ils voués à desservir les intérêts supérieurs des États qu’il préside, arrangeront ses affaires en mettant des bâtons dans les roues aux wokistes attardés de notre Union. L’ingérence d’une puissance étrangère, celle d’une hyperpuissance a fortiori, n’en est pas moins intolérable, du point de vue des garants d’un droit international étant censé protéger la souveraineté des nations et, par là même, le droit des peuples de choisir en toute liberté les chemins qu’ils souhaitent emprunter pour se réinventer sans pour autant se perdre.
    Il était tout à fait inapproprié qu’un chef d’État français, en novembre 2021, accueillît sous les ors de la république le très estimable Yair Lapid, alors chef de la diplomatie d’une coalition contorsionniste, lequel n’aurait d’autre intérêt pour lui que de représenter l’alternance au chef du même gouvernement israélien qui, à l’époque, se trouvait être Naftali Bennett, leader internationalement honni par l’intelligentsia multilatéraliste jusqu’au PIR de la civilisation, nationaliste infréquentable car n’arborant pas les attributs du nationalisme en odeur de sainteté des terroristes panarabes.
    L’héritière du FN s’efforce en vain de nous convaincre que son mouvement a parachevé sa mue républicaine, lorsqu’à l’autre bord de l’échiquier pliant, les siphonnés du NFP nous persuadent sans difficulté de leur commun retour aux sources antijuives de la gauche djihado-compatible.
    « C’est Blum qui doit se retourner dans sa tombe.
    — Et Proudhon se rétablir dans la sienne au terme d’une révolution complète. »
    Mais où êtes-vous, citoyens du transmonde, hérauts du continuum entre les pôles convertibles à l’État de droit ? À la question « d’où tu parles, camarade ? », lequel d’entre nous oserait encore affirmer qu’il peut répondre sans aussitôt ressentir la fâcheuse impression que sa langue a fourché ? Une fois unifiées les deux résistances que furent les FFL et cette résistance intérieure qui, malgré les efforts de Jean Moulin, s’était condamnée au supplice de l’écartèlement du fait de son ouverture inéluctable aux staliniens ou aux légitimistes, sur la base de quelle conception de la liberté nos refondateurs allaient-ils pouvoir restaurer la République et y rebâtir un futur commun ?
    Concassés dans l’étau des extrêmes, les collabos de la dernière heure accordent le statut de réfugié aux Gazaouis de l’après-pogrom, ces Hitlerjugend des temps postmodernes, victimaires, confusants, chavirants et peureux. Ô, attentisme, quand tu nous tiens !

  2. Je ne suis pas de ceux qui appellent à fournir indéfiniment les Ukrainiens en armes défensives, ou offensives, à condition que leur rayon d’action reste dans les limites du raisonnable afin d’éviter la taxation de cobélligérance qui exposerait ses fournisseurs aux représailles épileptiques du détenteur de Satan 2.
    Je serais plutôt de ceux qui considèrent que la Liberté a parfois besoin que Gavroche dégaine ses pistolets pour qu’elle ait les moyens de guider le peuple, comme le ferait ce ministre français qui ne serait pas reconduit aux Affaires étrangères de son pays en raison d’un manque de diplomatie évident eu égard à la réplique acide qu’il avait assénée à Poutine, quand ce dernier ne menaçait pas moins que de vitrifier la France au cas où l’idée nous viendrait de prêter main forte à un régime judéo-nazi, — on ne rit pas.
    Je ne suis pas très chaud pour aider l’Ukraine à s’embourber dans les fascinations morbides d’une Russie que son priapisme pourrait amener à se complaire dans une guerre ingagnable, dont la victoire projetée serait d’autant plus jouissive que sa promesse d’orgasme est un point culminant aussi inatteignable que toute ligne d’horizon est impénétrable ; non, vraiment, cela ne me semble pas la meilleure manière de porter secours à Kiev martyrisée.
    C’est pourquoi, en dehors d’un plan de paix qui inclurait l’intégration de l’Ukraine au sein du bloc de l’Ouest en échange d’une cession de la Crimée et des oblasts de l’Est conquis par l’ennemi russe, j’affirme qu’il n’y a pas de solution, sauf à déployer immédiatement l’armée américaine sur tout le territoire de l’Ukraine ; une option que même Biden a toujours écartée.
    Or il n’y en a pas d’autres. Et peut-être est-il temps que nous ne feignions plus d’y réfléchir. Ce ne serait pas la première fois que les États-Unis ont exercé le rôle de gendarme sans avoir obtenu l’assentiment des dictateurs ou d’un Tartuffe du Conseil de sécurité. À la décharge des salauds, la guerre d’Irak nécessitait le soutien moral, sinon l’appui militaire d’Alliés dignes de ce nom dans ce qui pouvait apparaître comme une riposte inappropriée aux attaques du 11-Septembre. Mais aujourd’hui, il s’agit de faire respecter le droit international, là où a été violée la souveraineté d’un État-nation victime d’une agression insupportable. Dès lors que l’agresseur est lui-même un membre du Conseil de sécurité des Nations unies et que, partant, son veto empêche toute possibilité de faire appliquer le droit international, il n’est pas illogique que les Américains se substituent à cette organisation défunte et assument la responsabilité de faire respecter la justice et le droit en Ukraine, recourant pour cela à une opération de rétablissement et de maintien de la paix en Europe, suite au recouvrement de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale de l’État ukrainien dont ils sont seuls à disposer de la force nécessaire pour l’imposer comme un objectif d’autant plus réaliste que leur participation directe rendrait la victoire inéluctable, de même que sans elle, on est en droit de penser que la poursuite de la guerre, aussi juste qu’elle soit, ne parviendrait qu’à réduire le panthéon des héros éternels à un ballet de cadavres absurdes.
    La solution la plus noble eût certes été une intervention sous mandat de l’ONU. Hélas, l’ONU a passé l’arme à gauche après qu’elle eut échoué à empêcher que son propre Conseil de sécurité ne plongeât la planète dans un contexte d’insécurité extrême. Et nous devons en tirer les conséquences en laissant la seule nation au monde qui en ait la puissance, prendre les rênes de ce même monde et y faire régner le seul ordre internationaliste qui vaille la peine qu’on se fût donné du mal pour l’établir sous les auspices de l’humanisme et sur la fondation de l’universalisme.

  3.   L’Europe n’en serait pas réduite à sonner le tocsin si sa conscience ne s’était pas brusquement altérée en allant s’abreuver dans le miroir concave que lui tendent les faussaires de l’histoire. Son angoisse ne procède toutefois pas d’un accès de paranoïa car, dans l’état second où, par mégarde, elle a plongé, elle est fondée à s’inquiéter sur ses chances de survie face à un front anti-occidental qui, lui, ne lésine pas sur les moyens pour arriver à ses fins.
      Poutine avertit Trump : la Russie ne renoncera pas à ses objectifs de guerre en Ukraine. Trump se dit mécontent, et après… une fois fixés les objectifs d’un cadavre en état de recomposition, quid des nôtres ? — soit dit entre soi, sommes-nous certains d’être encore aptes à en définir ne serait-ce qu’un ?
      On comprend bien que, du point de vue d’un pays agressé, en l’occurrence l’État ukrainien, en l’espèce la nation ukrainienne, entités souveraines bénéficiant l’une et l’autre du droit à la légitime défense, la restauration de l’intégrité territoriale physique, intellectuelle et spirituelle a toujours constitué la condition sine qua non d’un cessez-le-feu. Sauf que, très vite, on se heurte à un duel auquel nul d’entre nous n’a jamais pu se dérober entre la vacharde intangibilité d’un réel qui nous garde par devers lui et, à revers, la virtualité butée du délire sanguinaire.
      Vous insistez pour qu’on admette que la reconquête militaire est devenue impossible, admettons qu’elle le soit ; nous ne voyons alors guère d’autre issue à cette guerre d’attrition qu’un échange de garanties de sécurité. Le point de non-retour ayant été franchi par les forces armées de la fédération de Russie de sinistre mémoire, nous pouvons dire sans trop nous avancer que la Petite-Russie des manuels scolaires mouchetés de moisissures de nos ancêtres russophiles ne retournera pas dans le giron du bourreau de ses propres enfants. Et c’est là tout le problème. Car nous avons un objectif, Vlad Vladimirovitch, que nous n’avons pas peur d’opposer à vos revendications brouillonnes mêlées d’aventurisme néo-impérialiste. Cet objectif, c’est le maintien sur tout le continent européen d’un état de paix pour l’obtention duquel plusieurs millions d’hommes et de femmes ont versé le sang.
      Nous ne voulons plus de la guerre en Europe ni à ses portes, quand notre continent commence à peine de renaître de ses cendres. Pour le dire autrement, nous ne tolérerons pas que la guerre puisse porter atteinte à notre art de vivre une relation saine entre nations adultes, libres et consentantes, et nous nous appliquerons à ce qu’aucune passion triste ne nous empêche de faire croître, subsister ou périr ici même ce qui, à notre sens, mérite ou non de nous survivre.
      Dès lors que l’émancipation de l’Ukraine ne faisait pas partie des termes du contrat tels qu’à votre convenance, vous les interprétâtes, il n’est pas illogique que vous ayez cessé d’accorder vos faveurs à une sale ingrate qui ne cachait pas sa volonté de se placer sous l’aile d’un autre. Sauf que celle-ci, vile traitresse ou héroïne fidèle à elle-même, ne peut rester sans protection sans que la guerre se prolonge ou s’arrête pour reprendre de plus belle, quand ça vous chantera, et cela, voyez-vous, nous autres Européens ne saurions le souffrir.
      Pour les Russes, l’accès à la mer Noire et la mainmise sur les terres rares et les sites nucléaires de l’Ukraine qu’ils considèrent comme un pré carré, sont autant de conditions non négociables à la paix.
      Pour les pays de l’OTAN, il n’y aura pas de trêve des combats avant le rétablissement de la dissuasion nucléaire ou, si vous préférez, de l’équilibre de la terreur. Or nous ne voyons qu’un moyen de parvenir à ce résultat : placer l’État ukrainien sous le parapluie américain, devant ce poussiéreux rideau de fer que le maître du Kremlin a tenu à tirer entre son monde et le nôtre, et donc, tout mettre en œuvre pour que soient réunies les conditions de l’entrée de l’Ukraine et dans l’OTAN et dans l’Union européenne. Deux objectifs sur lesquels l’Occident ne cèdera pas de sitôt.
      La force de dissuasion a pour fonction d’inhiber, de chaque côté d’une hypothétique ligne de démarcation, les pulsions agressives d’hyperpuissances ou de supranations dotées. S’ils nous avaient réveillés sous les bombes, nous aurions bouté les Ukrainiens manu militari derrière le mur que vous auriez reconstruit à mains nues entre ces deux blocs d’incongruité radicale et caricaturale auxquels vous n’avez jamais sérieusement souhaité, ni même furtivement désiré que nos systèmes politiques cessassent de se réduire l’un l’autre.
      Ce mur d’incompréhension infranchissable, c’est vous et vous seul qui avez décidé d’en tracer la frontière à l’est de l’Ukraine, et par là même entre l’Union européenne et la Russie, à défaut d’avoir pu rétablir la guerre froide entre l’Ouest et l’Ukraine.
      C’est votre décision, camarade-tsar Poutine. Il est temps d’assumer les conséquences d’un choix de civilisation mûrement infléchi.