Pour Víctor, XXI
Les autres suivaient la mode
Comme les charognards une armée en marche
Les vieux lauréats s’éteignaient
Sans émotion
Et les nouveaux surgissaient
Sans commotion
Mais lui
feu dans le feu
S’enivrait de grâce silencieuse
Il écoutait
Le souffle de la vie
Et la musique de l’Univers
En émiettant l’éternité
Avec quelle intrépidité
Il haussait le flamboiement de sa mise en scène ;
Il révélait
Une cité magique aux corps irréels
Aux plaisirs équivoques
En un présent confus
À l’éternité brute
Il demeurait
Dans la zone des balles perdues
De la Stasi
Inconscient
Face au soleil de sa brise adolescente
Il n’était ni hirondelle ni papillon
Il n’avait ni ailes ni racines
Mais des jambes
Il aurait tant voulu inventer sa vie
Mais il se heurtait à elle
Incapable de voler
Ses jambes
Dépourvues de plumes
Il rêvait d’un firmament infini
Il crépitait
Entre les branches du doute
Comme un oiseau de feu
Avec quelle énergie
Le flux de sa volupté
L’élevait vers le ciel
Il voyait au loin
Les premiers reflets du paradis perdu
En sa palpitation originelle
Et il volait
À tâtons
Dans la gueule du crépuscule
Son esprit se vidait durant l’écho de son ascension
Comme il célébrait
Les noces
De l’infini et du néant !
En espagnol
Para Víctor, XXI
Los demás siguieron la moda
Como carroñeros con un ejército en marcha
Los viejos laureados se apagaban
Sin emoción
Y los nuevos surgían
Sin conmoción.
Pero él
fuego en el fuego
Se embriagaba con la gracia silenciosa
Escuchando
El aliento de la vida
Y la música del Universo
Desmenuzando la eternidad.
Con qué intrepidez
Levantó el resplandor de su dirección
Revelando
Una ciudad mágica
De cuerpos irreales.
De placeres equívocos
En un presente confuso
Con una cruda eternidad.
Permaneció
En la zona de balas perdidas.
De la Stasi
Inconsciente
Frente al sol
De su brisa adolescente.
No era golondrina
ni mariposa
No tenía alas
Ni raíces
Sino piernas.
Hubiera querido tanto
inventar su vida
Pero se topó con ella
Incapaz de volar
Con sus piernas
Sin plumas
Soñó con un firmamento infinito.
Crepitaba
Entre las ramas de la duda
Como un ave de fuego.
Con qué energía
El fluir de su voluptuosidad.
Le subía al cielo
Vio alo lejos
Los primeros destellos del paraíso perdido
En su palpitación original
Y voló
A tientas
En la boca del crepúsculo
Su mente se vació durante el eco de la ascensión.
¡Cómo celebraba
La boda
Del infinito y de la nada!