– Ils existent toujours!
– Qui ?
– Les Peshmergas ! Qui d’autre, là-bas ?
– Mais n’étaient-ils pas rentrés dans le rang ? Invités, services rendus, à se faire tout petits ?
– C’est qu’ils voulaient l’Indépendance, ces rêveurs ! Et puis quoi encore ?
– Connaissaient pas la Realpolitik, ces valeureux.
– Sont toujours là. Montant la garde en silence. Mal payés. Tels nos demi-soldes jadis. Nouveaux grognards. Mais toujours là. Et soudain : Daech pas mort !
– Panique à bord. Daech le retour. Comme dans un mauvais film.
– D’un coup, dans les Etats-majors, on s’est souvenu de leur existence.
– Normal de notre part ici, quand il s’agit, là-bas, d’aller au contact. No boots on the ground ! Alors un petit coup de main, braves Peshmergas. Vous voulez bien ?
– Le cadavre de Daech bougeait encore. Des desperados par dizaines sur les arrières irakiens. Ils pouvaient de nouveau être utiles nos grognards. Welcome aux soutiers d’hier, seuls en ligne, deux ans durant, face aux barbares.
– Vous avez l’expérience, braves Peshmergas. Vous reprendrez bien du service, les amis ? OK ?
Les Peshmergas ont dit oui. Une fois de plus. Sans illusion. Avec les forces de la Coalition (les Américains ; mais sans les Irakiens), les Peshmergas ont mené une opération décisive contre les infiltrés de Daech, samedi 24 juin, dans la région de Makhmour, au sud-ouest d’Erbil, sous la direction de Sirwan Barzani, le général légendaire du sixième secteur du Front depuis son QG de Black Tiger (son surnom gagné jadis dans la guérilla contre la soldatesque de Saddam Hussein dans les chaînes perdues du Kurdistan).
L’opération dans les montagnes de Qarakoch a été conduite dans cette zone aux mains des Kurdes depuis 2003 mais que les Irakiens, épaulés par les milices iraniennes Hash al-Shaabi, leur avaient enlevée au lendemain du référendum de septembre dernier, en représailles pour leur irrédentisme. Laissée depuis en déshérence, les débris de Daech en profitèrent pour terroriser de nouveau par des incursions sanglantes les villages de la région. C’en est, cette fois, terminé.
Les Peshmergas ont regagné leur base. Sirwan Barzani, une fois de plus, a fait le job. Et nul ou presque, ici, en Occident, n’a relevé ce haut fait.
Merci quand même aux Peshmergas. Leur longue Marche recommence. Tant ils ont payé cher pour savoir que l’avenir dure longtemps.
Rendez-vous donc au prochain épisode de cette aventure séculaire vers la liberté du Kurdistan.
De nouveau les Peshmergas
par Gilles Hertzog
5 juillet 2018
Les Peshmergas ont mené une opération décisive contre les infiltrés de Daech, samedi 24 juin, dans la région de Makhmour, au sud-ouest d’Erbil, sous la direction de Sirwan Barzani. Et nul ou presque, ici, en Occident, n’a relevé ce haut fait.
Le gouvernement régional du Kurdistan iraquien a institué une taxe islamique sur les entreprises appartenant à des chrétiens.
Apparue fin juin à Ankawa (district d’Erbil), une ville à 80 % chrétienne, cette taxe correspond à l’ancien Djizîa, l’impôt collecté sur les chrétiens à défaut de les incorporer dans les armées. Alors que l’on avait d’abord dénoncé une initiative des autorités de la ville, cette taxe vient d’être étendue à la ville de Semel.
Simultanément, les Kurdes du YPG (soutenus par les États-Unis, Israël et la France) ont envahi et occupent deux localités chrétiennes de Syrie, Tel Jazira et Tel Baz (sur la rivière Khabour). Au cours des trois dernières années, le YPG a remplacé de force les professeurs des écoles chrétiennes du Nord de la Syrie. Les enfants ont été contraints d’abandonner la langue arabe, et d’adopter un cursus enseigné par des professeurs kurdes étrangers en langue kurde.