Une marée humaine se déverse autour du portail Begin du quartier général de l’armée à Tel Aviv sur le lieu de rencontre d’un rassemblement hebdomadaire autour des familles d’otages. Chaque samedi soir s’y retrouvent les habitués : adultes mais aussi jeunes enfants en poussette et personnes en chaise roulante, sans oublier les quelques vendeurs de bouteilles d’eau bienvenues sous la chaleur accablante. Ce soir, dimanche 1er septembre, c’est autre chose : les limites ont été franchies autant en nombre de manifestants qu’en intensité et la colère d’une population excédée par la douleur et les frustrations s’exprime dans un nouveau slogan, un cri, une syllabe retenue en nous qui éclate avec une force inouïe : « Daï » (Assez).

La veille au soir les rumeurs ont commencé à circuler à propos des noms de six otages retrouvés morts par l’armée à Gaza, exécutés par balle très peu de temps auparavant. Elles se sont confirmées dimanche matin, déclenchant cette immense mobilisation. Cette foule se retrouve car il est clair que les récents amendements proposés par Netanyahu à propos de l’accord avec le Hamas sont dans la lignée de ceux qui s’accumulent depuis mai dernier – date du document qu’il a lui-même élaboré avec Joe Biden –, et que ces amendements ont contribué, et le feront encore très probablement, à l’échec des négociations à venir, conduisant au sacrifice des otages restants.

En réponse à ces évènements, Netanyahu a convoqué le lendemain une conférence de presse dans laquelle il s’est concentré sur deux vérités. La première est qu’il est en effet préférable en théorie de conserver un maximum de contrôle sur l’ennemi en général et sur les accès à Gaza en particulier, ce dont fait partie le couloir de Philadelphie, et la deuxième : qu’Israël est entouré d’ennemis menaçants et que son avenir est particulièrement préoccupant.

Mais est-ce cela que nous attendons de notre premier ministre ? Avons-nous besoin de lui pour de telles évidences : d’une part qu’une négociation avec l’ennemi implique des pertes et des risques, et d’autre part que, à juste titre, nous pouvons actuellement être submergés par la peur ? Ne serait-ce pas plutôt d’un dirigeant responsable, capable de faire des choix difficiles et de s’y tenir dont nous avons besoin, doublé d’un leader qui soutienne et encourage son peuple avec cohérence, évitant de passer sans transition d’une perspective de « victoire totale » à celle d’un « anéantissement total » qui nous laisse tétanisés ?

Le retrait du couloir de Philadelphie a été analysé et accepté par les principaux dirigeants de l’armée et des services secrets dans le cadre de tous les enjeux de l’accord et, par ailleurs, il continue à faire l’objet de commentaires d’experts. Pourtant, c’est bien là-dessus que Netanyahu a basé sa conférence de presse, œuvrant avec brio tel un illusionniste. Mettant les téléspectateurs dans une atmosphère de fin du monde, il a pu ensuite focaliser l’attention sur un point : garder le contrôle du fameux corridor, nous rendant aveugles sur tout le reste. Car, outre l’oubli du kibboutz Nir Oz sur la carte – celui qui a perdu 25% de sa population le 7 octobre –, il a pris soin d’oublier les corollaires possibles de cet accord : une avancée dans le retour des otages en premier lieu, mais aussi la possibilité d’un cessez-le-feu à Gaza, de calmer le jeu avec le Liban et l’Iran ainsi que d’un changement de panorama d’alliances régionales qui pourrait être sans précédent. Et, bien sûr, la réhabilitation des personnes affectées et déplacées chez nous et à Gaza.

Alors oui, Daï ! Même si nous ne coïncidons pas tous sur le contenu de cette clameur, par rapport aux autres éléments que celui du retour des otages – perspectives militaires et politiques – nous sommes, tous les manifestants, unis dans un consensus sur le contenu de ce mot : tel que l’a bien exprimé Arnon Bar David présidente du syndicat des travailleurs lors de son appel à la grève générale : « Nous demandons le retour des otages, et la remise sur pied du pays. »

4 Commentaires

  1. Quelqu’un pourrait-il expliquer à Guterres qu’il ne peut pas dépêcher ses casques bleu-brun à l’intérieur des frontières du Quatrième Reich, sans exposer ces soldats de la « paix (dans l’islam : projet totalitaire) » à y subir une éventuelle déconvenue ?
    Bon nombre de bons samaritains européens, entre trente-neuf et quarante-cinq, furent ensevelis sous des tapis de bombes de l’US Air Force, de la Royal Air Force ou des forces aériennes soviétiques, or tout compte fait, lequel des deux prisonniers symboliques de ce trou noir géant sommes-nous rétrospectivement tenus de tenir comptable des dommages collatéraux qu’impliqueraient parfois leurs actes les plus héroïques : l’agresseur ou, au contraire, le défenseur des mondes en voie de nazification ?
    On aurait pu s’attendre à ce que le 7-Octobre ouvrît les yeux, et le cœur, et les reins, à cette idiote et affreusement utile remorque pro-palestinienne de l’hydre islamofasciste, mais c’était sans compter sur la difficulté, que dis-je, sur l’incapacité totale de nos concitoyens du monde antisioniste (mais attention : pas antisémite ! preuve en est le soutien direct ou indirect de nombreux artristes et intellectueurs israéliens à cette cause islamiste, impérialiste et colonialiste qui ne dit pas son nom) à assumer une complicité criminelle proportionnelle à la durée d’un aveuglement remontant généralement à l’aune de leur engagement, — on ne parlera pas ici de conscience politique, laquelle offrirait la possibilité d’un début de mauvaise conscience qui, de toute évidence, ne viendra pas de sitôt.
    On nous ordonne de consentir à traverser une zone de turbulence préapocalyptique où une navette spéciale, pour ne pas dire spatiale, en l’occurrence la ligne de bus 310, est mise en circulation entre Golders Green et Stamford Hill Broadway afin que les sujets juifs du Royaume-Désuni puissent s’adonner à leurs activités éducatives, professionnelles, sportives, culturelles, voire cultuelles, sans risquer de croiser la route sanglante d’un préconisateur de l’Intifada mondiale.
    Sont-ce là les reflets du Supramonde que nous voulons atteindre ?
    Pardon, mais l’irrésistible partenariat des civilisations pour un XXIe siècle spirituel nous semble mal engagé.
    The Post-Civ dances in the ruins, and We are not amused.

    • L’organisation terroriste État de Palestine assiégeait — pfiou ! quel lapsus ! — je voulais dire qu’elle siégeait aujourd’hui à l’Assemblée générale de l’Organisation pro-terroriste des Nations unies contre la juiverie mondialiste.
      Le droit de veto russe empêche toujours l’envoi d’une force d’interposition entre la Russie et l’Ukraine, laquelle serait censée être respectée par un membre permanent du Conseil de sécurité, si force il y avait, ce qui n’est plus vraiment le cas, hélas, ou Dieu merci, quand on pense aux désastres que les BRICS+ pourraient causer s’ils ne se heurtaient pas au garde-fou de la justice à l’américaine.
      Les optimistes sont de retour et ils n’ont pas tardé à refaire le monde à leur image : un droit international à l’envers, un humanisme dépourvu de toute humanité, un obscurantisme des Lumières propagé à la vitesse de la ténèbre… tout y est cul par-dessus tête.
      Albert Camus, sors de ta tombe ! Sans toi, nous n’y arriverons pas.

    • Les insurgés de Fort-de-France pensent-ils déjà à marcher sur Jérusalem, capitale une et indivisible de l’État juif, aux côtés des révolutionnaires de tous les pays ? quid alors des révolutions incompatibles ? ce concept reste-t-il valide ou faudra-t-il qu’un leader transcourant victime de ses largesses finisse un jour par consentir à exclure du fatras de concepts révolutionnaires tout ce qui constituerait un frein à la suprématie du Sud global ?
      Hollande n’est pas n’importe quel président de la Cinquième République ; une série noire d’attentats terroristes, low cost ou hyperterroristes — eh oui ! — éclaboussent et honorent néanmoins un mandat qui allait lui offrir l’occasion de tenter d’amorcer une esquisse de réparation politique et judiciaire, eu égard à la hausse exponentielle des victimes d’un djihadisme rampant auquel plusieurs décades de compromission avaient permis de croître dans ce terreau républicain hélas islamisable. Se présenter à sa propre succession après dix ans d’hibernation est une ambition noble, un brin loufoque, je nous l’accorde, mais pas nécessairement ignoble, à moins que l’on ne condamne le second corps du Roi de toute démocratie à une mort certaine… par écartèlement.
      La réconciliation nationale permanente a ses limites ; lorsqu’on se laisse persuader d’outrager les uns pour éviter de froisser les autres, on ne peut qu’être entraîné soi-même vers la gouvernance du Très-Bas, contraint de se prosterner en se contorsionnant, pieds et poings liés, à l’intérieur du réseau de tunnels transcendantal où nous retiennent captifs ces enflés susceptibles qui exercent sur nous un chantage au trucide ; sur ce point de désaccord, notre actuel Président ne me contredira pas.
      La plaisanterie a assez duré.
      Des milliers d’Israéliens persistent à manifester pour maintenir la pression sur le gouvernement de leur propre pays : erreur fatale ; c’est devant les sièges de l’ONU que les opposants au Méta-Empire sunno-chî’ite & Associés, j’entends par là leurs proies conscientes de l’être, devraient reprogrammer l’appel hebdomadaire à la justice et à la paix.
      Qu’il frappe du poing ou s’arrache les cheveux à Londres, à Washington ou à Bruxelles, notre homme du monde libre, quel que soit son sexe ou son genre, ne peut plus continuer à se tromper d’ennemi.
      L’ennemi, quant à lui, ne se complaît pas dans ce type d’aveuglement. Traçant son tournoyant sillage avant d’y entraîner sa cible protéiforme, il chante l’intersectionnalité des diverses formes d’oppression et prône, certes, la convergence des luttes contre l’establishment supranationaliste, mais jusqu’à quand ?

  2. Abd al-Rahman Milad, al-Bidja pour les Reufs, baron du trafic de migrants, puis commandant de l’Académie navale de Janzour faisant toujours l’objet d’une notice d’Interpol bien qu’ayant étoffé son tableau de chasse déjà impressionnant en tant que chef d’une unité de garde-côtes pour lutter contre l’immigration clandestine — pas contre une immigration de masse globalistiquement régulée — a été abattu à quelques kilomètres de Tripoli, ce qui n’a pas manqué de faire réagir l’ufficioso Abdallah Allafi, numéro deux du Conseil présidentiel, par un message menaçant les auteurs du crime auxquels ce haut dignitaire d’un État libyen relativement auquel on nous demande de ne jamais faire d’amalgame entre immigration et djihadisme, a tout de même tenu à rappeler qu’ils « n’échapperont pas au châtiment divin ».
    Question sans réponse 1 : À quel aspect de notre état de droit faire correspondre la velléité de se ranger des voitures sous un régime tribalo-oumméen où l’on paie sa dette à l’infrasociété pour crime de basse trahison ?
    Question sans réponse 2 : Mettons que la canaille eût opté pour une régularisation de sa situation professionnelle, peut-on affirmer que sa nouvelle vie inhibait désormais ses pulsions de trafiquant d’êtres humains plutôt qu’elle ne l’aidait grandement à les assouvir ?
    Question responsable : Est-on fondé à gouverner l’Europe après avoir nié l’existence des passeurs, des relations incestueuses que ces derniers entretiennent avec des États mafieux, de l’interconnectivité des trafics en tout genre dont l’irrésistible convergence, vilainement rédemptrice, va s’engluer l’esprit au tréfonds du jihâd en participant à un effort de guerre légitimant un trafic d’armes transétatique ?
    On peut faire le pari démographique du vote islamiste et arriver en tête d’un second tour d’élections législatives sous l’effet de cette bombe à fragmentation démocratoriale que ne parvient plus à contrôler notre démocratie d’élite, sûre d’elle-même et dominatrice, paralysée par une forme d’orgueil compétitiviste — quand je me compare, je me console — qui lui fait occulter la chaîne évidentielle au point de provoquer un État d’impuissance. Un coup de force de ce type serait en effet possible, mais il en est un autre que l’on ne saurait réussir sous l’increvable République cinquième du nom, lequel consiste à l’emporter au second tour d’une élection présidentielle en s’appuyant sur celle des deux France qui n’est ni Charlie, ni Hyper Cacher, ni terrasses, ni Bataclan, ni promenade des Anglais.
    En préférant appliquer le programme de cohabitation dicté par Mélenchon plutôt que de noyer leurs passions tristes dans l’aphonisante amphore d’une coalition menée par le dernier Premier ministre de l’Ancien Monde, le président Hollande et l’ex-parti de gouvernement dont la scission avait causé son explosion en vol, portent une responsabilité proportionnelle à feue l’autorité des pouvoirs qu’ils incarnent envers ce djihadisme d’atmosphère, dont le générateur continuera mécaniquement à renvoyer dos à dos l’armée de défense de l’État démocratique d’Israël et l’organisation terroriste d’un méta-empire auquel notre envergure confère la liberté d’imprégner, pour mieux l’engourdir grâce à une inondation goutte à goutte des plus sophistiquées, la matière sombre du cerveau planétaire. Ainsi, en nous laissant entrevoir son approche extrémiste du en-même-temps, la démoralisante caution morale du NFP a donné son feu vert aux vert-brun et au virus antisémite mutant que le fascisme d’élection des élites postmodernistes affectionne par-dessus tout.
    Ce n’est pas faute d’avoir lancé l’alerte considérant que l’ère antédiluvienne dans laquelle nous aimons patauger semble bénéficier d’une prolongation ultime ; le vote islamiste ne permet pas encore de gouverner un pays comme le nôtre.
    Il révolte, il révulse.
    Il répugne trop de monde.
    Ce n’est pas l’extrême droite qui dicterait son agenda à une République en état de marche, à moins que la Cinquième ne fût vouée à saborder les Lumières à la française, — à nous de voir ; je veux dire que, dorénavant, c’est entre le Noûs et l’inconscient collectif que ça se joue, pour ce qui reste de l’effervescence inhérente à la pré-Renaissance en chacun de nous-même. L’immense génie du christianisme, s’il n’a rien d’une supercherie, nous oblige néanmoins, enfants légitimes, naturels ou adoptifs, croyants ou mécréants, de l’éternelle fille aînée de l’Église, et ce, par-delà les éventualités concomitantes de la vie et de la mort de Dieu. Cette forme d’intelligence procède a priori du Logós dont il est dit qu’il réside au commencement de toute cause. Antagoniser la raison et la foi serait par là même une faute des plus graves, possiblement la plus grave qui soit, un péché capital auquel on pourrait raccorder le détonateur du péché originel.
    Une menace nous talonne. Elle se nomme le déclin. Un genre impérial de déclin. Du genre qui entame l’empire même de notre essence.
    Nous ne sommes pas condamnés à être libres de nous laisser avaler par cette géante rouge qui se présente à nous telle qu’elle se représente à elle-même, sous la forme d’une fin de l’Histoire qui ne serait avantageuse que pour la pomme du corrupteur indirect de Narcisse ou d’Adâm, innocents et coupables d’une relation d’emprise avec la première Créature sous influence : leur âme damnée. Anticiper le désastre prend des allures de catastrophe dans le miroir ardent des incendiaires qui, en tout point cardinal, redoutent notre capacité à déjouer leur plan de paix truffé de mines anticonceptuel. L’imminence des catastrophes est un défi à notre intelligence, et pour cause ; nous sommes dotés du pouvoir, en tant que nous en avons la possibilité, d’enfermer cet augure décapant à l’intérieur de la flèche de Zénon, afin que nous puissions en réchapper, à chaque instant, jusqu’à la fin des fins.
    Aucun État membre de l’ONU n’en laisserait un autre contrôler à sa place une réplique grandeur nature du corridor de Philadelphie. Nous connaissons les scénarios de sortie de crise réalistes qui s’offrent au faux Messie, aux autres et aux ânes, pour pacifier Jérusalem, Rome ou la Mecque, de l’Atlantique à l’Oural ou, plus décolonialement, de Dunkerque à Tamanrasset. La libération des otages de la Nébuleuse, dont nous n’insisterons jamais assez sur le fait que la vie de chacun d’entre eux n’a pas de prix, n’aurait hélas aucune capacité à décréer le point de non-retour que leurs bourreaux ont généré, dès lors que l’événement fondamental, faute d’être fondateur, n’empêcherait pas que la déshumanité de notre époque ne poursuive sa crispante progression régressive de manière à nous détourner d’une vérité commutable à la réalité, que l’on nommera la vérité des faits, en piétinant cette causalité historique si bien représentée par la fileuse Ariane, double féminin de Dionysos, lui-même dieu de la vigne dont quelques historiens désaliénés relieraient les Phallophories à la disparition du phallus d’Osiris, mais tout aussi plausiblement l’érotisme du vin au culte d’un certain Dieu unique dans les rituels Duquel le sang des raisins occupait une place centrale (clin d’œil au prince Katerine qui nous rappelle que la perfide Albion n’a pas le monopole des monty-pythoneries cabriolantes, déviantes, planantes et fulgurantes).
    Un seul programme commun s’impose : humaniser l’humanité, parce que c’était notre projet.
    Vaste programme.
    Et comment ! un beau projet paradoxal.
    Un problème comme on les aime : insoluble et, partant, impossible à dissoudre.