Le 6 octobre se tiendra à l’Hôtel de ville de Paris, l’initiative de Paris pour la préservation des forêts d’Afrique centrale et la protection de la biodiversité. Deuxième massif forestier tropical après la forêt amazonienne, elle est considérée comme le deuxième poumon de la planète et sa préservation nous concerne tous comme l’attestent cet été les nombreux dérèglements climatiques et feux de forêts. Cette conférence internationale placée sous l’égide de la Maire de Paris, Anne Hidalgo, afin de sensibiliser sur les enjeux de préservation de la forêt d’Afrique centrale et de ses populations, rassemblera des acteurs des pouvoirs locaux, des représentants du monde associatif, universitaire et de l’entrepreuriat, ainsi que des experts et des grands témoins européens et africains.
Si cette conférence s’inscrit dans l’action internationale que je porte au nom de la Maire de Paris en qualité d’adjoint à l’international et à la francophonie, elle illustre surtout la place grandissante pour les villes d’imposer leur présence sur la scène internationale.
En effet, la ville de Paris à l’instar du rôle joué par Los Angeles, Berlin, Londres, Moscou, Tokyo ou encore Kigali qui organisa en juillet dernier l’Assemblée générale de l’Association internationale des Maires francophones est au cœur de l’essor de la diplomatie des villes du XXIe siècle.
Paris, dans cette nouvelle donne, joue sans conteste le premier rôle en consacrant, en tant que premier contributeur d’Aide publique au développement en France et dans le monde, près de 6,7 millions d’euros au titre de l’action internationale et 56,3 millions au titre de l’accueil des réfugiés. Ainsi, au plus près des populations locales et en résonance avec les grands enjeux internationaux, Paris fait le choix d’une diplomatie puissante, recentrée sur la défense de la vie, ainsi que sur l’innovation au service de la protection de la planète ou encore les droits humains. L’action internationale de notre ville repose sur une stratégie de coopération entre les peuples, les gouvernements locaux, les ONG, les organisations internationales et le secteur privé.
Porteuse d’une action extérieure reconnue mondialement, notre ville est à présent à l’avant-garde de la lutte internationale contre le changement climatique. En effet, l’échelle locale constitue plus que jamais un laboratoire des politiques publiques au service des défis communs de notre époque. Participant activement dans les principales enceintes multilatérales propres aux collectivités territoriales, la Ville de Paris joue actuellement un rôle de premier rang dans l’identification et la mise en place des bonnes pratiques de gouvernement et de gouvernance locale à travers le monde.
Cette nouvelle diplomatie des villes passe d’abord par la participation de Paris dans une pluralité de réseaux internationaux de villes. Mises en lumière particulièrement par la crise sanitaire liée à la pandémie du COVID-19, les dynamiques d’interdépendance de nos sociétés nous ont conduites à un recentrage des priorités politiques autour des questions sociales.
C’est ainsi que le transfert de bonnes pratiques entre les municipalités francophones s’est opéré au cours de la gestion de la crise, notamment grâce à l’Association Internationale de Maires Francophones (AIMF), dont Anne Hidalgo assure la Présidence, comme avant elle Jacques Chirac et Bertrand Delanoë. Constitué par plus de 250 villes à travers le monde, ce réseau international se révèle particulièrement important du fait qu’à horizon 2050 plus de 700 millions de personnes, soit 8% de la population mondiale, seront francophones. L’association est par ailleurs un acteur essentiel de notre relation féconde avec les villes du continent africain où se joue une partie de l’avenir de notre planète.
La participation de Paris dans ce cadre multilatéral de gouvernements locaux est fondamentale aussi pour faire entendre la voix des villes auprès des organisations internationales. Force est de constater que la participation de la Ville dans des réseaux tels que l’Organisation mondiale de Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU), l’AIMF et une dizaine d’autres réseaux internationaux se concrétise, en période de crise, dans un travail d’identification des bonnes pratiques autour des enjeux tels que la réouverture des établissements scolaires, le port du masque dans l’espace public, les pratiques de désinfection de l’espace public ou la sortie de crise.
Le choix d’une diplomatie active et innovante se traduit également par la mise en place de projets de coopération décentralisée, où les logiques de mutualisation des efforts et des moyens, ainsi que de partage de solutions et des réalisations, sont à l’ordre du jour. Autour des enjeux liés à la santé, l’assainissement, la gestion des déchets et l’accès à l’eau et l’énergie, la Ville de Paris a lancé ses appels aux projets SOLIDAE et SOLIDEV. Par ce biais, plus de 2 millions de personnes en état de nécessité ont eu accès à l’eau et à l’assainissement grâce au soutien de Paris aux ONG et associations agissant dans ces domaines à l’international. Paris consacre également plus de 2 millions d’euros par an dans la lutte contre le VIH/Sida et la santé reproductive dans le monde.
Par ailleurs, cette diplomatie des villes est sans doute un puissant levier pour pousser les gouvernements et les organisations internationales à agir là où ils sont souvent trop lents et parfois empêtrés dans des relations complexes les empêchant d’agir.
Les villes motrices de la transition écologique
Ainsi en matière d’environnement, les villes imposent également leur calendrier à l’international afin d’accélérer la transition climatique.
L’initiative de Paris sur la protection des forêts qui fait suite au Forum Zéro Carbone qui a eu lieu à l’Hôtel de Ville entre le 10 et le 11 décembre 2020. Donnant lieu à la signature de la « Déclaration de Paris », les principaux réseaux de villes au monde, ainsi que plus de 60 villes à travers le globe se sont engagés lors de ce Forum à la neutralité carbone à partir de 2040.
Cet évènement fait écho au Sommet des 1000 maires pour le climat qui a eu lieu également à l’Hôtel de Ville en parallèle à la COP-21 en 2015. Ces engagements font par ailleurs preuve de l’importance des collectivités territoriales dans l’agenda mondial de lutte contre le changement climatique. C’est pourquoi les villes doivent être associées aux négociations de la COP 26 qui se tiendra à Glasgow ou encore à la COP15 sur la biodiversité qui se déroulera en Chine en fin d’année.
Paris : une ville lumière
La place de Paris est aussi singulière car si elle s’inscrit dans le cadre juridique de l’action extérieure des collectivités territoriales et le respect de la Constitution qui consacre le rôle du chef de l’Etat, elle offre à la Capitale une place dans l’action diplomatique de la France : c’est en effet en vertu d’une « tradition républicaine » désormais consolidée que la Maire de Paris reçoit les chefs d’État et de gouvernement étrangers se rendant à Paris dans le cadre de visites d’État.
De même les ambassadeurs et de nombreuses personnalités politiques de premier plan passent par l’Hôtel-de-ville afin de prendre le pouls du pays et nouer des relations avec la ville lumière.
Nous agissons à notre niveau pour alerter, venir en aide ou encore dénoncer des graves atteintes au droit international ou encore aux droits humains comme lors de guerre dans le Haut-Karabagh ou dernièrement en Afghanistan.
A ce titre, l’hommage rendu par Paris au commandant Massoud sur les Champs-Elysées en présence de son fils Ahmad Massoud en mars dernier a eu un retentissement majeur alors que se préparait le drame qui s’est déroulé sous nos yeux en août dernier.
En route pour 2024 ! Paris centre du monde
Et demain alors ? La coopération décentralisée et l’action internationale de la Ville de Paris s’adaptent en permanence à l’évolution de la société, parisienne et globale, face aux enjeux sociaux et sociétaux contemporains, notamment en matière de protection des droits de l’Homme, liberté de la presse, lutte contre le réchauffement climatique, aide aux réfugiés et aux populations victimes de guerres, coopération technique et urbaine, développement économique, innovation technologique, enjeux culturels…
Le rôle de leader international de Paris sur ces grandes questions qui impactent directement les Parisiens, et bien au-delà, contribue à renforcer l’attractivité de Paris. Réciproquement, le dynamisme de Paris sur tous ces sujets renforce son poids et sa légitimité à l’international, comme elle contribue à la portée de l’action internationale de la France et à son rayonnement.
Le 8 août dernier, l’image d’Anne Hidalgo brandissant le drapeau olympique lors de la cérémonie des jeux olympiques et paralympiques de Tokyo a ouvert une nouvelle page dans l’histoire de notre capitale.
Désormais ville hôte des prochaines JOP de 2024, nous allons accueillir le monde entier, nous nous y préparons tous, le défi est immense.
Le mien est que Paris que j’aime plus que tout, conserve son leadership, continue à inventer et innover afin qu’elle demeure une puissance dans cette diplomatie des villes qui s’inscrit dans la nouvelle donne de la géopolitique mondiale.