Ce jour-anniversaire est un triste anniversaire. Et tout est à refaire.
Le commandant Massoud est mort il y a exactement vingt ans, le 9 septembre 2001, assassiné dans sa retraite du Panshir par deux terroristes à la solde d’Al Quaïda se faisant passer pour des journalistes, qui se firent exploser et l’entrainèrent dans la mort.
Son fils Ahmed Massoud, qui prit sa relève il y a une poignée d’années, a raconté à Bernard-Henri Lévy dans le village de cette tragédie, comment son père endura quelques secondes ses affreuses blessures, récitant quelques paroles du Coran pour l’accueil de son dieu dans l’au-delà, avant de rendre l’âme. Vous verrez ce récit bouleversant dans le film Une autre idée du monde, dimanche soir sur la télévision française.
Le journaliste Fahim Dashty, un des proches compagnons du commandant Massoud, qui était dans pièce avec lui, survécut à ses blessures. Il est mort d’une frappe de drone il y a quelques jours, défendant les armes à la main, le Panshir contre l’invasion des Talibans.
Vingt ans plus tard, ceux-ci qui, pas plus que l’Armée rouge, ne prirent alors le Panshir quand ils régnaient à Kaboul, l’ont investi depuis quelques jours, au prix de durs combats. Les forces en présence étaient trop inégales. La parade contre les drones n’existait pas. Les Moudjahidines, le jeune Massoud à leur tête, ont gagné les montagnes. Elles sont les seuls amis, comme au Kurdistan, de ces Résistants à l’impossible.
Car ils tiennent bon. Ils tiennent de haut, ils connaissent chaque vallée, chaque pente, chaque col, chaque passage du Panshir. Les Talibans, eux, sont en bas, ignorent tout du pays, où ils n’avaient jamais pénétré. La guerre n’est pas finie. Les assaillants vont bientôt devenir les assaillis.
Vingt ans sont passés. Ce furent vingt ans de liberté, de droits des femmes et d’instruction, pour les Afghans. Le commandant Massoud aura eu plus que sa part dans cette révolution. La chape de plomb est aujourd’hui retombée, et nous avons abandonné les Afghans à leurs bourreaux sans merci.
Hommage soit rendu à une des plus grandes figures de la liberté.
Tout est à refaire en Afghanistan, oui.
La nuit sera longue. Mais la flamme n’est pas morte.
Le combat contre les ténèbres recommence, quelque part au fin fond des vallées du Panshir.