J’ai aimé follement servir Paris mais après 12 ans au service des parisiens, dont 6 comme adjoint aux Relations internationales et à la
Francophonie, j’ai décidé de ne pas solliciter le renouvellement de mon mandat lors des prochaines élections municipales.

Partir, c’est rester fidèle à quelques convictions : celle de ne pas s’approprier un mandat public, de ne pas considérer la politique comme un job, et de s’en retourner complètement à un métier justement, avocat, qui est aussi une mission, un état et une autre façon de servir la cité. Je pars continuer à Paris et depuis Paris, ce que j’ai toujours fait en y ajoutant une dimension entrepreneuriale et innovante, et surtout le désir d’écrire.

Servir Paris, représenter sa Maire dans le monde, emmener avec elle et derrière elle, les métropoles mondiales dans le mouvement de la transition écologique, participer à une campagne olympique, incarner avec mes collègues la solidarité parisienne dans le chaos et les bouleversements qui ne nous ont pas été épargnés aura été ce qu’il m’a été donné de faire de plus haut et de plus grand. 

Partir, c’est rester fidèle à quelques convictions : celle de ne pas s’approprier un mandat public, de ne pas considérer la politique comme un job, et de s’en retourner complètement à un métier justement, avocat, qui est aussi une mission, un état et une autre façon de servir la cité.

Pour inventer un avenir éclairé et lucide, nous avons visité tous les lieux du génocide du 20ème siècle : Auschwitz, Erevan, Phnom Penh, Kigali. Nous avons essayé de répondre à chaque voix brisée qui se tournait vers Paris pour qu’elle puisse y trouver un refuge ou au moins un écho. 

Avec plus d’une centaine de déplacements, des dizaines de délégations reçues, l’animation des grands réseaux de villes, la conclusion d’accords de coopération j’ai la sensation gratifiante d’avoir été habité par Paris plus que de l’avoir habité.

Je pars avec la conviction qu’il y aura un avant et après Accord de Paris. Nos villes et nos vies ne seront plus jamais les mêmes et je crois que sous l’égide de notre Maire, Paris a donné l’impulsion irréversible que nos villes doivent changer  pour que nos vies  soient possibles dans le futur. 

Avec Paris, j’ai découvert ce que sont les élus et il est navrant que trop souvent nos concitoyens méconnaissent ou méprisent ceux qui les servent avec un dévouement et une abnégation qui confine parfois au masochisme… Je dois confesser que les amitiés et les inimités ne suivent pas toujours de manière parfaite les lignes de démarcation idéologiques et c’est heureux! 

J’ai aussi découvert les maires. Toutes sortes de maires : ceux de grandes capitales, de petites communes, de villes en péril, de métropoles en expansion. J’ai vu des maires en action, en campagne, en exil… Je les ai vu quels que soient leur langue, leur parti, leur continent d’appartenance savoir s’unir, se soutenir et s’entraider d’une manière singulière et unique dans l’ordre des relations internationales. 

Mes derniers mots sont bien sûr pour la Maire de Paris, Anne Hidalgo : rien n’est plus aisé et difficile que représenter une telle personnalité, de parler en son nom, sans la trahir, la réduire ou la décevoir. Elle ne laisse personne indifférent. Tant mieux !! Elle a des détracteurs et des soutiens irréductibles et cela pour la même raison : ses convictions qu’elle défend avec un courage et une ténacité que je ne vois chez aucune autre personnalité politique contemporaine. 

Elle a présenté hier ses derniers voeux de la mandature. Je formule celui qu’elle demeure celle qu’elle est, en se réinventant encore au service des parisiens. Je pars mais assurément je resterai auprès d’elle.

Un commentaire

  1. Royal Ségo n’accepte pas d’être l’otage d’un duel Macron/Le Pen qui l’obligerait à cautionner la politique ultralibérale d’une France dont le modèle social se voit menacé par la majorité actuelle de démolition lente.
    Elle espère réitérer, à bientôt un demi-siècle d’écart, l’Union de la gauche que son mentor, pourtant marqué au fer de l’extrême droite, avait scellée dans le seul but de s’en faire un tremplin pour monter sur le trône républicain.
    Qu’elle ne s’imagine pas pour autant rassembler les irréconciliables en se bornant à combattre les excès d’un système capitaliste qu’ils exècrent par tous les pores de leur spectre et dont les plus intégristes d’entre eux trépignent à l’idée de pouvoir le truffer, de fond en comble, de bâtons de dynamite.
    Le désir de tout foutre en l’air, affiché par 40 % d’électeurs antisystème en 2017, ne se contentera pas de velléités régulatrices dans le domaine desquelles la fondatrice de Désir de France, avenir de la planète se doute bien que le trolleur du slogan Make America Great Again ne lui laissera pas le champ libre.
    En outre, les partis extrémistes n’étant plus siphonnables là où les partis de gouvernement les ont remplacés sur le podium de la Contre-Diabolisation, une fille spirituelle de François Mitterrand ne pourra faire son marché que dans les voix d’un concurrent issu de la même portée.
    Son entrée dans la course nous aura néanmoins épargné le duel annoncé, tout en rendant inévitable ce second tour Mélenchon/Le Pen qui avait provoqué des sueurs froides au dernier président de l’Ancien Monde au point de le convaincre de renoncer à tenter d’obtenir par la brigue un décennat qui aurait pu réduire au silence pythagorique les franges internes de l’opposition, celles-ci étant de loin les plus létales.
    L’hyperfinanciarisation du capitalisme ne révulse pas les antilibéraux comme le ferait un système que l’on chercherait à sauver des mythomanes et des escrocs qui, d’un commun accord et d’un programme tacite, le dévoient.
    Non, un anticapitaliste continue de rejeter le capitalisme alors même que les garants de sa moralité en ont repris le contrôle.
    La Ségolène guidant le peuple devra donc choisir entre 1) ralliement à saint Jean-Luc — après tout, l’esclave de l’insoumission avait lui aussi consenti à se faire le complice d’une conversion au libéralisme avant de sortir du placard social-traître — ou 2) retour vers l’Îmanouèl dont ce Manuel — qui se voyait déjà transformer l’essai à l’aune de sondages enivrants ¬— n’a peut-être pas fini de nous faire la leçon.
    Sauf à ce que sa spectaculaire sortie de route ne lui permette de bétonner sa stature de présidentiable dans l’hypothèse d’une rechute vertigineuse du couple de l’exécutif qui serait de nature à confirmer la règle du mandat quinquennal unique, en raison de quoi la centrifugeuse que nous avons adoptée comme régime politique aurait recours à l’homme, ou à la femme providentielle, — c’est une chance que les mythes n’aient pas de sexe !
    De surcroît, s’il s’avérait que le rejet du macronisme est tautologiquement lié à la personnalité radicale de son fondateur — à son CV, à son profil psychologique, à son profil anatomique, à son âge, et pourquoi pas son sexe, tant qu’on y est ! — c’est vers l’expérimentatrice de la démocratie participative à la française que se tourneraient les regards des petits orphelins dans le contexte, forcément redouté, d’une éventuelle procédure d’impeachment par chaos.