Voici un texte essentiel.

Car c’est un témoignage de première main.
Rebin Rozhbayane est un jeune officier supérieur kurde.
C’est lui qui, le 16 octobre 2017, jour de l’assaut sur Kirkouk mené par l’armée irakienne et les milices chiites iraniennes du Général Suleimani, était responsable de la défense de la ville.
Et c’est lui qui, quelques jours plus tard, après avoir ordonné (pour sauver ses hommes) le repli à Kirkouk, a organisé la résistance à Altun Kupri (ville où, à mi-chemin de Kirkouk et Erbil, les Peshmergas ont stoppé l’avance irakienne et sauvé ce qui pouvait l’être du territoire kurde).
Ces deux événements (bataille de Kirkouk, bataille d’Altun Kupri) sont les deux événements sur lesquels s’ouvre l’avant-propos du dernier livre de Bernard-Henri Lévy, L’Empire et les cinq rois.
Et l’épilogue du livre, 250 pages plus tard, se termine sur un hommage à ces combattants kurdes trahis par l’Occident mais continuant de résister – et, dans cet hommage, Bernard-Henri Lévy cite en particulier, et nommément, Rebin Rozhbayane qui devient, en quelque sorte, le dédicataire du livre.
Bernard-Henri Lévy avait rencontré Rozhbayane, un an plus tôt, dans des circonstances particulières et qui seraient cocasses si elles n’avaient été tragiques.
C’est le premier jour de tournage de La Bataille de Mossoul.
Bernard-Henri Lévy se trouve, avec moi et avec ses cameramen Camille Lotteau et Ala Tayyeb, dans un blindé américain flambant neuf, en neuvième position dans la colonne d’attaque qui alla jusqu’à Fazlya, au cœur de la plaine de Ninive.
La colonne est tombée dans une embuscade de Daech.
Elle s’est sortie des tirs des snipers au prix de deux morts, dont le soldat Awara, atteint d’une balle en pleine tête, que l’on voit agonisant au milieu de ses camarades dans un plan bouleversant de La Bataille de Mossoul.
Et nous sommes sur le chemin du retour : choqués, secoués et, donc, dans ce blindé sous la protection de Rebin, cet officier Peshmerga que le chef de la colonne a affecté à notre protection mais qui nous regarde en silence – un silence qui, bizarrement, nous semble presque hostile.
Rompant la glace, je finis par présenter notre trio à cet homme muré dans le silence.
«Oui, oui, me répond-il, je sais qui vous êtes ; mais je n’apprécie pas BHL à cause du rôle qu’il a joué dans la guerre impérialiste en Libye.»
C’est ainsi que commença notre commerce avec Rebin.
A couteaux tirés et au bord d’une embuscade de Daech.
Tout le monde dans le même bateau, mais nous engageant dans une discussion politique surréaliste.
Nous revîmes Rebin plus tard à Erbil et on tira l’affaire libyenne au clair.
Et, après, ce fut l’amitié.
Jusqu’à ce jour de décembre dernier où Bernard-Henri Lévy présentait Peshmerga à l’ONU devant les ambassadeurs de la communauté internationale : Rebin se trouvait être là, triste, l’air absent, comme vaincu, désemparé, expliquant qu’il était donc le même homme qui, aux pires heures de l’attaque irakienne, avait ordonné le repli et organisé la résistance.
Bernard-Henri Lévy lui demanda alors de raconter.
C’est l’histoire d’une trahison et d’un homme qui fait face.
C’est l’histoire d’un Brave qui ne sait pas encore, comme le savent tous ses pères et ses aînés Peshmergas depuis un siècle, qu’on peut perdre une bataille, mais que l’avenir dure longtemps.
Voici.
Gilles Hertzog


Le récit secret de la Bataille Kirkouk par le commandant peshmerga Rebin Rozhbayane

Kirkouk, 13 octobre

Le commandant peshmerga Wasta Rasul ordonne à ses hommes de se retirer de certaines positions au sud-ouest de Kirkouk (Secteur 4), arguant de renforcer les lignes en les raccourcissant. Les PMU (Unités de la Milice Populaire chiite irakiennes) les occupent aussitôt.
Cette retraite était d’autant plus surprenante que les Peshmergas avaient fortifié ces positions.

14 octobre

6 h. A peine réveillé à Erbil, je reçois l’ordre de rallier au plus vite Tuz Khormato au sud de Kirkouk, où durant la nuit des heurts ont opposé nos Peshmergas aux PMU après que celles-ci leur aient intimé de se retirer de Kirkouk avant le 15 octobre à minuit, faute de quoi le gouvernement irakien ferait parler la poudre !

Je rallié Tuz Khormato depuis Erbil. Tout semble normal jusqu’à Dibs mais je trouve le commandant peshmerga Kamal Kirkouk en train de fortifier les bas-côtés de la route et ses positions entre Kirkouk et le village de Bajwan. On dirait qu’il dresse une sorte de frontière entre le Secteur 4 et le Secteur 5.

Traversant tout Kirkouk, je prends la route vers Bagdad. J’arrive au premier poste de contrôle Hozayyran, un Peshmerga M-RAP armé d’un fusil Xoshke 23 millimètres est planté au milieu de la route sous un pont. C’est tout à fait anormal, mais je continue malgré cela à avancer vers Tuz Khormato. Parvenant à Taza, au sud de Kirkouk, je découvre plusieurs BMG de la 9ème Division irakienne, stationnés de l’autre côté de la route, pointant leurs armes vers elle.

Je poursuis ma route vers Tuz Khormato. Tout au long, les postes de contrôle sont tenus par les Peshmergas, comme à la normale. Parvenu à bon port, j’appelle le colonel peshmerga X afin qu’il m’envoie un véhicule pour rallier sa base.

Tuz Khormato est presqu’entièrement désert. Ni voitures, ni gens. Les Peshmergas tiennent les lignes à la limite des quartiers kurdes. Les Unités de la milice populaire irakiennes (PMU) tiennent les quartiers chiites turkmènes. Le colonel X me dit que les forces chiites ont établi deux bases, que des forces iraniennes sont présentes, dont est présent parmi elles le général Qasin Soleimani. Le même colonel m’apprend que les mouvements de troupes chiites et iraniens servent de prétexte aux Irakiens pour envoyer plus de troupes et s’emparer de Tuz Khormato afin d’en chasser les Peshmergas et la population civile.

14h30. Je prends la route de retour vers Kirkouk. Tout semble calme et les gens ne s’inquiétent pas, comme si leur indifférait que les forces iraquiennes soient sur le point d’attaquer Kirkouk. Je parviens à Kirkouk à la nuit, j’appelle Ala, lui dis que je veux rencontrer des volontaires. Nous en croisons une centaine, rue Shorija, qui se dirigent vers le centre ville afin de montrer au gouvernement irakien que Kirkouk est kurde et qu’ils sont prêts à défendre leur ville.

J’apprends qu’une réunion se tient entre le commandant peshmerga Wasta Rasul, Lahur Talabani et Hadi Amre, chef de la milice chiite, au quartier général du Politburo du PUK (l’Union patriotique du Kurdistan est un parti politique du Kurdistan irakien fondé par Jalal Talabani. Il contrôle le sud du Kurdistan jusqu’à la frontière avec l’Iran. Ndlr) à Shoraw, dans les faubourgs de Kirkouk. La population est sur le qui vive, dans l’attente de l’irruption des milices chiites. La foule grossit, portant des armes, et montre qu’elle prend Kirkouk sous sa protection. Je me rends sur la ligne de front sur la route de Kirkouk à Bagdad, tout est calme, il n’y a nul mouvement. La nuit avance, nous pensons que les Irakiens, certes, attaqueront mais que l’action se matérialisera plus tard.

15 octobre

Je suis réveillé par l’appel de mon ami, le capitaine Salim, depuis les Monts Baschik. «Tout est-il OK chez vous ?». Je l’en assure. Ses Peshmergas sont en alerte haute, parce qu’ils s’attendent à une attaque des milices chiites. Je lui dis que les Irakiens n’attaquent pas parce que nous leur avons fait savoir que tout véhicule qui s’approcherait de nos lignes serait détruit.

Ce même jour, une réunion a lieu à Dokan entre Massoud Barzani, les chefs du PUK et le Président kurde irakien Fuad Massoum. Ils s’accordent tous de se dresser unis face aux milices chiites et à la menace irakienne.

C’est une très bonne nouvelle que tous les Peshmergas se montrent pareillement unis afin d’arrêter les milices chiites, et je me persuade que les troupes irakiennes ne nous attaqueront pas parce que Daech vient juste d’être vaincu et que nul n’a envie d’une nouvelle guerre. Je pense que les troupes irakiennes ne sont pas de taille à se mesurer à nos Peshmergas. Je crois enfin que l’Amérique et la Coalition internationale ne permettront pas que le Premier Ministre irakien Al-Abadi emploie la force contre le peuple kurde. Nous avons des amis et ils nous viendront en aide, si besoin est.

20h. Même si je ne pense pas que les Irakiens vont nous attaquer, je dis à mes Peshmergas de se tenir prêts. J’appelle tous les officiers et ils me disent que nul mouvement irakien n’est en vue.

22h. Un de mes Peshmergas, Mohamed Azo, a entendu des véhicules mettre les moteurs en marche. Je cours jusqu’au pont, un bruit se fait entendre au loin mais il ne vient pas vers nous. J’appelle les commandants amis sur les autres fronts, ils m’assurent qu’il n’y a nul mouvement suspect.

23h15. Le Lieutenant Obaide m’appelle, me dit qu’un Peshmerga du PUK l’a appelé et lui a révélé avoir reçu l’ordre de se retirer de Tal Ward, au sud-ouest de Kirkouk, l’une des routes principales de Hawija à Kirkouk. Cette partie du Front est tenue par les Peshmergas du PUK sous les ordres du général Ramadan Dekone. J’envoie immédiatement deux de mes proches, qui me rapportent que les Peshmergas du PUK tiennent toujours le Front, qu’ils ne se sont pas retirés.

Quelques minutes plus tard, les mortiers chiites nous tirent dessus et les combats commencent. Il est 23h50. L’adversaire fait mouvement vers nous. Nous détruisons trois de leurs véhicules au canon de 106 millimètres, seize miliciens chiites sont tués, nous perdons cinq des nôtres. Un de nos M-RAS est frappé par un tir venant d’un char américain Abrams aux mains des combattants chiites. Les milices chiites se replient, non sans arroser nos positions au mortier, à quoi nous répondons par des tirs de mitrailleuse lourde DsHK et d’armes légères.

16 octobre

0h45. L’adversaire lance une nouvelle attaque, à laquelle nous répliquons par des tirs de mitrailleuse et d’un canon de 106 millimètres très bien positionné. Nous disposons de deux SPG-9 anti-tank. Leurs tirs mettent en feu quatre véhicules des milices chiites, et de nouveau celles-ci se replient sur Taza. Dans le ciel, les avions américains ne cessent de tournoyer.

02h30. Notre Front est calme mais on peut entendre des tirs du côté de la route de Layland. Le colonel Mohamed Fars de la 1ère Brigade m’informe avoir été attaqué lui aussi mais ses hommes ont répondu de toute leur puissance de feu, interdisant à l’ennemi d’avancer d’un seul mètre.

04h00. Je me rends au premier poste de contrôle d’Hozayran. Quelques policiers et volontaires sont là. Je monte sur la colline et je vois que les combats se poursuivent, on entend les tirs de SSHK et les échanges de mortier entre Peshmergas et milices chiites sur la route de Laylan.

Un coup de téléphone m’apprend que la Force de soutien N° 2 du PUK, une unité d’artillerie lourde ainsi que de Peshmergas, se retire de Tal Ward. Je ne voulais pas y croire, mais, contactés, quelques amis me confirment que les officiels du PUK, Lahur Talabani et Pavel Talabani ont bien donné l’ordre au commandant peshmerga Wasta Rasul de se retirer sans s’opposer aux forces irakiennes. En vertu de quoi, les peshmergas du PUK ont abandonné une bande de terre. Les milices chiites ont aussitôt opéré une brèche dans la ligne de défense kurde. Nos Peshmergas vont se retrouver coupés de leurs arrières par l’avancée des forces chiites.

C’est une décision difficile à prendre que celle de rester et combattre ou se retirer, parce que les milices chiites ne cessent de lancer des forces sur nos arrières. Nous allons être pris à revers et acculés dans un coin.

Les milices chiites n’auraient jamais imaginé entrer dans Kirkouk à si bon compte.

C’est au tour des Peshmergas de la première Brigade de se retirer. Nous sommes désormais encerclés de trois côtés, alors qu’on mettait vingt minutes à peine pour atteindre Kirkouk dans un environnement ami.

Mon frère m’avertit par téléphone qu’une force considérable, avec Asayish à sa tête, arrivait d’Erbil en renfort, à Arafa dans les faubourgs de Kirkouk. Il me conseille de faire retraite à Kirkouk pour renforcer la défense de la ville et sauver mes braves Peshmergas de l’encerclement.

Je prends comme route de retour la route N°1 d’Hozayran, la seule restée libre jusqu’à Kirkouk, alors qu’elle grouille plus bas de véhicules des milices chiites se préparant à monter vers Kirkouk. Nous passons par la zone industrielle de Kirkouk et arrivons à Arafa, tout proche de la base K-1 où sont cantonnés les Américains.

Sur cette route de retour, je vois de nombreux chars du PUK sur les plateformes-arrières de gros camions, remontant vers Kirkouk. Des civils kurdes enflamment des pneus sur la chaussée pour tenter d’empêcher leur retraite, hurlent des insultes aux équipages. Quelques Peshmergas se cachent le visage de honte, d’autres pleurent, quelques-uns expliquent qu’ils tiennent de Lahur Talabani lui-même l’ordre de ne pas combattre.

17 octobre

Je rallie Arafa. Des centaines de membres du Parti Démocratique du Kurdistan, le KDP, affluent d’Erbil pour défendre Kirkouk. Tous les Peshmergas du PUK quittent Kirkouk, seuls les Peshmergas et les volontaires du KDP demeurent.

Les milices chiites avancent lentement car un marché a été conclu pour qu’ils s’emparent de la ville, le PUK leur communiquant ce qui s’y passe à l’intérieur.

Une rumeur enfle, qui soutient que Kosrat Rasul, un commandant légendaire dont les forces se sont courageusement battues toute la nuit, a été tué. C’est un pur complot pour détruire le moral des Peshmergas.

Je gagne l’aéroport, gardé par quelques volontaires munis d’armes légères. Pas encore de milice chiite en vue. Je m’approche de la base K-1. Asayish tient bon la position.

Il reçoit soudain l’ordre de faire retraite jusqu’à la route d’Erbil parce que, lui dit-on, les milices chiites de Dibs ont avancé en direction de l’axe Kirkouk-Erbil et menacent de le couper.

J’ai honte de me retirer et d’abandonner la partie, aussi je dis à mes Peshmergas que nous allons rester dans les environs de Faylaq et non sur la base K-1.

Les forces d’Asayish font retraite : la route est libre pour l’entrée des milices chiites à Kirkouk.

Nous regagnons une dernière fois la ville, presqu’entièrement investie par les forces de Bagdad. J’ai en main un anti-tank 4 et j’attends le moment de faire feu sur un char Abrams, qui, hélas, reste hors de portée.

Une poignée de volontaires fait retraite, le char Abrams ouvre le feu sur eux. Trois hommes sont éjectés de la voiture et deux autres carbonisés à l’intérieur. Je tire avec mon anti-tank 4 bien que le char soit trop loin, afin de couvrir les miens qui transportent les blessés sur leur dos avant de les emmener à l’hôpital, mais lequel et où désormais ? L’un a perdu ses deux jambes, l’autre meurt avant d’atteindre les secours.

Après ce qui vient de se passer, un petit groupe de Peshmergas et moi nous retrouvons dans la même rue que le char Abrams. J’ai souvent été confronté au danger dans ma vie, mais là je pense que je vais mourir et je compte mes pas dans l’attente d’être touché.

Je veux à tout prix frapper le char Adams, mais le major Islam Challi me pousse dans une boutique abandonnée et me représente que 200 véhicules blindés et des chars se trouvent dans un périmètre de 300 mètres et qu’il nous faut absolument vider les lieux. Nous bondissons dans une voiture, tandis que les miliciens chiites ouvrent le feu sur nous à l’arme légère et à la mitrailleuse. Par chance, nous en sortons vivants.

Ce 17 octobre, Kirkouk tombe entièrement aux mains des Irakiens.

18 octobre

Nous recevons l’information que vingt Humvees font route de Kirkouk à Erbil et qu’ils ont attaqué des Peshmergas près de Hasar. Nous les arrêtons par des tirs auxquels ils répondent de même. Après deux heures de combat, nous détruisons deux humvees, et ils reculent. C’est la première fois que les milices chiites se voient stoppées dans la bataille de Kirkouk. Cela a été si facile. Nous n’avons pas même de blessés.

Nous aurions pu tous les stopper avant !

19 octobre

Le Front est calme, mais des milliers de civils kurdes fuient Kirkouk pour Erbil. Tous disent que les milices chiites les maltraitent, et qu’ils se refusent à vivre sous leur coupe, jusqu’à préférer vivre dans des camps. Ils disent que les milices tuent des Kurdes, qu’elles pillent et brûlent les maisons des Kurdes, et tous craignent que ces milices n’embarquent les filles et les femmes kurdes.

Plus tard dans la même journée, nous apprenons que les forces irakiennes et les milices islamistes Khurasani ont fait mouvement sur la route d’Erbil avec de l’artillerie lourde.

20 octobre

7h. Nous sommes réveillés par un bombardement d’artillerie comme je n’en avais jamais connu. A 10h les premiers Humvees apparaissent, venant de Kirkouk. Nous occupons une position surplombante et nous les accueillons à coup de mortiers et d’artillerie, auxquels ils répondent de même. En trois heures, nous perdons vingt-cinq hommes.

Mais quant aux chars Abrams, nos missiles anti-tanks font merveille et un char est détruit. Les milices chiites reculent et recourent à l’artillerie.

Les forces anti-terroristes du KRG arrivent à la rescousse. Il s’agit bel et bien cette fois de protéger Erbil et avec la capitale le Kurdistan lui-même. Beaucoup d’hommes meurent dans nos rangs, car l’artillerie ennemie est précise, efficace. Nous n’avons d’autre choix que de tenir et de combattre jusqu’à la mort pour stopper l’avancée des milices sur la capitale du Kurdistan.

14h. Les forces irakiennes et les milices chiites tentent une nouvelle percée vers Erbil, et je dis aux Peshmergas de préparer les missiles anti-tank. Je calcule la distance des chars ennemis – 2.350 mètres –, et j’arme un missile en cinq minutes. Il frappe le premier véhicule sur sa trajectoire, un Humvee, et l’armada ennemie s’arrête net de franchir le pont qui nous sépare d’elle, fait demi-tour sans plus insister.

Nous revenons à Altun Kupri avec d’autres Peshmergas, nous y passons la nuit et, le jour suivant, nous partons observer la situation : les milices chiites ont pris le contrôle des champs pétroliers d’Avana.