Le numéro 51 de La Règle du jeu, en librairie à partir du 20 février 2013, publie un texte inédit de Marguerite Duras.
L’œuvre d’un écrivain est destinée à lui survivre. Elle prolonge indéfiniment l’existence du créateur quand le corps physique et mondain a pourtant rejoint la tombe. Ainsi, Baudelaire, Proust, Radiguet, Kafka ou encore Zweig nous gratifièrent, il n’y a pas si longtemps, de quelques textes. Vingt ans après Écrire et dix-sept après sa propre mort, Marguerite Duras connaît à son tour une publication posthume, dans le dernier numéro de La Règle du jeu (janvier 2013): Une Nuit de Massacre.
Le tapuscrit de cette petite nouvelle d’une dizaine de pages, corrigée et signée de la main de l’auteur, reposait sur les rayonnages de l’abbaye d’Ardenne en Normandie, parmi les archives que Duras confie à l’Institut Mémoire de l’édition Contemporaine en 1995.
Olivier Corpet, directeur de l’IMEC, l’a sorti de l’ombre avec l’aide de Jean Mascolo, fils de l’écrivain. Ce conte nocturne, vraisemblablement écrit avant 1985, évoque la légèreté presque cruelle de l’enfance et vient ajouter ses lignes à « l’unique coulée d’écriture » que forme l’œuvre de Marguerite Duras, une œuvre toujours ouverte car Olivier Corpet promet encore quelques surprises. Ainsi, il évoque notamment le cas de Caprice, autre texte, cette fois publié anonymement en 1943 mais dont l’identité de son auteur laisse peu de doutes. Dans l’attente d’une éventuelle publication, La Règle du jeu en reproduit la couverture imaginée par l’éditeur de l’époque, Nicéa, pour la collection « Visages de femmes ».
Également au sommaire du numéro 51 de La Règle du jeu
Bernard-Henry Lévy, avec deux articles et un entretien, revient sur la nécessité de construire une Europe politique pour se prémunir des dangers de la barbarie.
Claude Askolovitch livre des fragments de sa biographie inédite de Dominique Straus-Kahn, dont l’écriture a été brutalement interrompue par les affaires du Sofitel et du Carlton.
Yann Moix revisite le monde moderne, celui de l’athéisme, à travers le prisme de la Foi.
Christine Angot, la présidente du prix Saint-Germain 2012, interroge Olivier Assayas, réalisateur d’Après Mai, sur la représentation des utopies au cinéma et plus généralement dans l’art.
Cynthia Fleury, intérrogée par Alexis Lacroix, défend une nouvelle philosophie de l’écologie
Baptiste Rossi livre son Carnet de voyage en Haïti
Simon Critchley défend la seule vraie philosophie des habits
Mais aussi, un shooting improvisé avec Olivier Zahm par Yann Revol, et la suite de notre enquête : Comment-écrivez-vous ? Avec les réponses en photos et en textes de Justine Lévy, Gérard de Cortanze, Félicité Herzog, Augustin Guilbert-Billetdoux et Romain Goupil.